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Actualité cosmétique

Les microplastiques : une préoccupation croissante

Le 8 octobre dernier, le gouverneur de Californie a signé un décret relatif à l’interdiction de la vente, à partir du 1er janvier 2020, des produits cosmétiques contenant des microbilles de plastique. Six autres états américains, dont l’Illinois en premier dès 2014, ont également pris des mesures dans le même sens. Au mois de juin 2015, c’est un rapport des Nations Unies qui avait recommandé l’interdiction des microplastiques (autre appellation de ce type de composant) dans les cosmétiques.

En France, Michèle Delaunay, députée de la Gironde, s’est adressée le 22 septembre dernier à la ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, pour attirer l’attention du gouvernement et lui demander sa position « sur l’utilisation des microbilles dans les produits cosmétiques et sur l’impact environnemental de leur présence dans les océans ». Alors que ce sujet est déjà très médiatisé aux USA ou chez nos voisins allemands – les marques de cosmétique certifiée argumentant que leurs produits ne contiennent pas de microplastiques – la France semble néanmoins rester pour l’instant relativement à l’écart. Dans le monde de la cosmétique certifiée, savoir de quoi il s’agit est toutefois important, car cela donne de nouveaux arguments contre les fabricants de produits de soin et d’hygiène conventionnels, qui n’ont pas les mêmes préoccupations que les marques bio.

Les microbilles de plastique, dont la taille est inférieure au millimètre, sont utilisées dans des produits très variés, allant des dentifrices aux gels douche, en passant par les shampooings, les vernis à ongles, les eyeliners ou les fards à paupières. Elles sont en général composées de polyéthylène, mais on retrouve aussi du polypropylène, du polyterphtalate d’éthylène, du polymethyl méthacrylate ou encore du nylon. Les plus petites d’entre elles servent à donner de la fluidité au produit, alors que les plus grosses sont utilisées comme particules gommantes/abrasives. Non retenues par les systèmes de traitement des eaux usées, elles se retrouvent directement dans les rivières, puis dans les fleuves et enfin les mers et océans.

Selon une étude publiée en juillet 2015 par des chercheurs de l’université anglaise de Plymouth, les citoyens britanniques relâcheraient chaque année jusqu’à 86 tonnes de microplastiques provenant uniquement des gommages pour le visage ! Une étude précédente a montré que les habitants des USA seraient quant à eux à l’origine de 263 tonnes de microplastiques d’origine cosmétique polluant la nature. Et les conséquences de cette pollution environnementale sont multiples. En premier lieu, ces microbilles concentrent par adsorption d’autres polluants, comme le DDT, les phtalates, le pyralène, le bisphénol A, le méthylmercure, etc. mais aussi des bactéries et virus qui peuvent contaminer l’environnement. Sachant qu’elles viennent s’ajouter aux autres plastiques qui polluent les océans et qui peuvent également être transformés en micro-fragments aux mêmes effets.

Ensuite, arrivés dans les cours d’eau, les mers et les océans, ces microplastiques sont consommés par la faune aquatique. On les retrouve donc, avec les polluants qu’ils transportent, dans les poissons, crustacés et mollusques que nous mangeons. Ils finissent ainsi par s’accumuler dans notre organisme, que cela soit par ce type d’aliments ou par la contamination directe de l’eau que nous buvons. On en a également retrouvé dans le miel en France et en Allemagne, ainsi que dans du sucre, preuve de leur transport par les eaux résiduelles, via les eaux de pluie et les fleurs et autres plantes.

La connaissance de cette pollution aux microplastiques n’en est qu’à ses débuts. Il importe donc de suivre de près le sujet, et surtout de continuer de faire l’apologie des cosmétiques certifiés qui n’en utilisent pas.

Pour plus d’informations : http://beatthemicrobead.org/fr et  http://www.5gyres.org

 

 

Les dernières données internationales sur l’avenir du marché

Selon le cabinet d’étude international Grand View Research, le marché mondial de la cosmétique bio devrait atteindre près de 15,98 Mrds de dollars en 2020 (14 Mrds d’Euros) contre 8,43 Mrds en 2013 (7,4 Mrds d’Euros), avec une croissance annuelle de 9,8 %, de loin supérieure à celle de tous les autres secteurs de l’industrie. De son côté, Kline, autre cabinet renommé, a annoncé que le marché de la cosmétique naturelle en général (c’est-à-dire pas seulement la cosmétique bio au sens strict) a atteint 30 Mrds de dollars en 2014 (26,4  Mrds d’Euros), prédisant une croissance continue de l’ordre de 10 % jusqu’en 2019. Même s’il faut de toute évidence nuancer ce qui est appelé « naturel » ou « bio » selon les pays (comme souligné régulièrement dans les pages de Bio Linéaires), pour les deux instituts, ces prévisions montrent que ce qui touche à l’industrie « verte », avec des préoccupations environnementales et de santé, va continuer à profiter de conditions favorables.

Pour la société Kline, trois facteurs ont contribué à cette réussite ces dernières années. Le premier est la sensibilisation accrue des consommateurs, notamment grâce à Internet et aux réseaux sociaux, à un mode de vie plus écologique, entre autres pour réduire l’exposition aux toxiques potentiels. Mieux informés sur les risques, les consommateurs attendent des fabricants une plus grande transparence, à la fois sur la composition des produits, sur le sourcing des ingrédients, le développement durable, etc. Le second facteur est l’amélioration de la disponibilité des produits, point particulièrement flagrant en Allemagne. Rendre la cosmétique naturelle et bio accessible au plus grand nombre de consommateurs possible est une condition sine qua non pour assurer la réussite de celle-ci. L’autre facteur est l’arrivée de plus en plus de produits vraiment naturels sur des segments où l’offre était encore assez limitée, comme le maquillage.

À noter cependant que la prolifération des labels (bio, naturel, « cruelty free », végétarien, vegan et même halal actuellement), la plupart d’envergure uniquement nationale ou continentale, reste à l’inverse un facteur de confusion, pouvant jouer un rôle négatif sur le développement à long terme, comme souligné par Organic Monitor lors du récent Sustainable Cosmetics Summit.
 

 

 

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