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Plantes, chimie verte et innovation l’équation du futur ?

Vous avez plus de 30 ans d’expérience des ingrédients issus de plantes en général et pour la cosmétique en particulier. Que vous inspire l’expression même de « cosmétique bio » ?

La cosmétique bio, pour moi, c’est un cas particulier de la cosmétique naturelle, une cosmétique naturelle avec un soin très extrême en ce qui concerne les méthodes de culture, et la manière dont les produits végétaux utilisés dans la formulation sont obtenus. C’est l’extrapolation du cahier des charges de l’agriculture biologique à un cahier des charges spécifique à la cosmétique. Et c’est là qu’il y a eu un « saut », car un produit cosmétique ne peut évidemment pas être formulé uniquement avec des produits végétaux, tirés de l’agriculture, et qu’il faut bien utiliser des produits issus de la chimie. Il a donc fallu imaginer une catégorie de produits chimiques compatibles avec les critères de l’agriculture biologique.

Une nécessité qui à mon sens a rendu toute la communication ultérieure sur les cosmétiques bio assez confuse, car dès le départ il y avait quand même un conflit potentiel entre le bio et la chimie naturelle. La communication sur les produits naturels me paraît beaucoup plus simple, les consommateurs pouvant comprendre qu’on va essayer de leur fournir des produits aussi sûrs que possible, avec le plus possible d’ingrédients naturels, mais sans aller peutêtre toujours dans cette recherche extrême d’une certaine « pureté » attachée à la bio. Quelque part, on introduit en effet avec la bio un critère d’ultra-pureté, avec lequel je suis très d’accord : de notre côté, puisque nous faisons cultiver les plantes qui rentrent dans nos propres fabrications des extraits, nous essayons aussi d’éviter tous les intrants chimiques, d’améliorer les pratiques de culture. Mais il y a quand même des limites à cet exercice, et cela devient vite une discussion entre experts qui perd complètement le consommateur.

 

L’apparition d’une demande pour des cosmétiques bio a-telle nécessité du côté des fournisseurs, des concepteurs et des fabricants d’ingrédients végétaux, une approche différente pour l’élaboration de ces ingrédients ? Ou bien, en fin de compte, que la matière végétale soit bio, traitée ou peu traitée, cela n’a pas changé grand’chose si ce n’est au niveau des contrôles sur tous les intrants, polluants… ?

Cela a changé beaucoup, car en fait quand vous rentrez dans une démarche bio, vous vous engagez dans une démarche de traçabilité, du mode de culture à l’extraction, le bio étant un grade supérieur au naturel. Mais on est arrivé à des situations ridicules où on avait certes des extraits bio de plantes bio, mais aussi des extraits non certifiés de plante bio, car obtenus par exemple à partir de propylène glycol, ce qui n’empêchait pas leurs utilisateurs de dire « plantes issues de l’agriculture bio ».

Ceci a également créé de la confusion dans les esprits, et n’allait pas dans le sens de ce que beaucoup cherchaient à faire, c’est-à-dire des produits de meilleure qualité, avec moins d’impact sur l’environnement, fabriqués dans des usines repensées, avec des normes de ce qu’on appelle maintenant l’éco-conception et même l’éco-extraction. Il
faut donc, bien sûr, se poser beaucoup de questions sur la manière d’obtenir un extrait, pour éviter certains solvants chimiques indésirables (hexane, chloroforme…) et n’utiliser au contraire que les solvants recyclables, si possible d’origine végétale.
 

En 1978, Alban Muller fonde la société Alban Muller International, en propulsant le métier d’extracteur végétal dans l’ère de la haute technologie. S’ouvrant par la suite à la phytothérapie et diversifiant son activité en proposant des produits de soin, il s’impose aujourd’hui comme l’expert des ingrédients écoconçus et de la formulation naturelle sensorielle pour les professionnels du monde entier.

Conscient des enjeux majeurs relatifs à la protection de l’environnement, il engage très tôt sa société sur la voie de l’éco-responsabilité. Alban Muller participe en 2004 à la création de l’Association de L’Herboretum, jardin de biodiversité préservée et partagée, consacré aux plantes de la beauté et de la santé. Une nouvelle étape est franchie en 2011 avec le lancement du réseau de L’Herboretum, rassemblement de jardins engagés pour la préservation de la biodiversité à travers le monde.

Alban Muller est également Président d’Honneur de la Cosmetic Valley, pôle de compétitivité et premier centre de ressources mondial de la parfumerie-cosmétique. Depuis 2013, Alban Muller est également président de la Botanical Alliance, association pour la sécurité des consommateurs (projet NCS Tox), et président du Japan

 

On essaie aussi d’utiliser des techniques sans aucun impact sur l’environnement, des processus peu consommateurs d’énergie, comme la zéodratation, qui utilise des cristaux (zéolithes) pour éliminer les restes d’eau qu’on peut avoir dans un extrait obtenu par des solvants sélectifs. La réflexion doit donc être plus large, ne pas s’arrêter à l’origine de la matière première, mais porter également sur tout le processus d’obtention pour avoir un bilan global des impacts. Mais il ne faut pas oublier que nous ne sommes plus à l’époque où on peut proposer de la cosmétique bio à base d’huiles épaissies avec des cires. Aujourd’hui, les consommatrices ont été habituées à utiliser d’autres substances et à avoir d’autres touchers, un autre confort, une autre odeur et un autre plaisir.

On ne peut pas nier la dimension plaisir d’un cosmétique pour le limiter simplement à l’application de substances normées, autorisées, suivant des cahiers des charges parfois trop complexes pour les consommateurs. Certaines marques certifiées bio ont tendance à disparaître car elles ne trouvent pas de public. Il ne faut pas créer une antinomie entre le bien et le mal, le blanc et le noir, créer un mur entre deux mondes. Chez Cosmetic Valley, nous voulons inciter les marques à aller dans le bon sens et à créer une dynamique globalement « éco-responsable ».

Cela passe aussi, et cela les consommateurs le comprennent facilement, par une grosse entreprise qui va réduire sa consommation d’électricité en recyclant l’eau chaude des cuves, ce qui peut être plus bénéfique pour l’environnement que de fabriquer artisanalement de petites séries de pots de cosmétique bio très pure. C’est une démarche gagnant-gagnant : gagnant pour les entreprises, qui arrivent à faire certaines économies, gagnant pour l’environnement et gagnant pour le consommateur.

 

Concernant la palette des plantes disponibles comme sources d’actifs cosmétiques, quel regard portez-vous sur ces 10, 20 voire 30 dernières années ? Selon vous, sommes-nous encore à une phase de découverte ou bien commençons-nous à voir certaines limites ?

Depuis 30 ans, nous sommes littéralement sortis d’un monde où on utilisait énormément d’extraits animaux : il faut se souvenir qu’il n’y a pas si longtemps on parlait d’acide hyaluronique extrait de crête de coq, de collagène de peau de vache, d’élastine de peau de cheval, etc. Tout ceci a complètement disparu, en raison d’événements du type crise de la vache folle. Tous ces ingrédients, qui étaient des substances animales non renouvelables d’une certaine façon, ont été complètement éliminés.

Et parallèlement à cela, il y a eu des progrès faits au niveau des extraits de plantes, simplement parce que les gens s’y sont ré-intéressés, ont revisité ces plantes. Et on a surtout eu l’introduction de l’HPLC (chromatographie liquide sous haute pression) qui été un progrès majeur. Cette technique d’analyse séparative existait déjà dans les années 80, mais au fur et à mesure que les appareils se sont perfectionnés, à partir des années 2000 (et cela s’accélère toujours), couplés avec des ordinateurs performants, cela a permis d’analyser de plus en plus finement les extraits de plantes.

Grâce à cela, on peut maintenant identifier systématiquement les principes actifs, les titrer, sélectionner les produits. On peut faire des extraits non seulement standardisés mais aussi parfaitement compatibles avec la nouvelle législation REACH (système d’enregistrement, d’évaluation toxicologique et d’autorisation des substances chimiques dans l’Union Européenne).

Nous avons des extraits, avec des molécules vraiment identifiées, qui ont toutes les garanties que le monde chimique avait introduit en terme de pureté, de reproductibilité, etc.

Aujourd’hui on doit utiliser en cosmétique peut-être 1.000 plantes, alors qu’une étude récente a estimé qu’il existe environ 300.000 espèces végétales sur la planète. Il y a donc encore de belles découvertes à prévoir, sans parler de tout le travail sur la sélection variétale, sur l’optimisation des cultures, sur la concentration des actifs dans les plantes.

Car si dans une plante la concentration est trop faible, on doit en utiliser beaucoup plus, donc on doit aussi utiliser beaucoup plus de solvants, et donc beaucoup plus d’énergie après pour éliminer le solvant… On a tout intérêt à avoir des plantes de très bonne qualité, pour qu’elles produisent un maximum de principe actif, de façon à minimiser tous les impacts qu’on peut avoir. C’est pour cela que nous travaillons beaucoup avec les agriculteurs et les agronomes, pour avoir des qualités de plantes optimales, avec un maximum de principes actifs.

Quelle est la direction à suivre, aujourd’hui, en matière de ménagement des ressources, dans un esprit de développement durable, sans oublier la problématique de la biopiraterie ?

Le premier principe, c’est toujours de rechercher la soutenabilité, c’est-à-dire que si on s’aperçoit que telle ou telle plante, aussi intéressante qu’elle soit, ne pousse qu’au sommet d’un arbre au fin

fond de l’Amazonie, on ne va pas y aller, on ne va pas le faire, parce qu’industriellement ce n’est pas viable, et parce que d’un point de vue moral, éthique, ce n’est pas non plus souhaitable. Pour nous la préoccupation est surtout de travailler sur des sources végétales qui peuvent être renouvelables, et de pousser au renouvellement.

Et le seul moyen de pousser à ce renouvellement, c’est d’aller vers la mise en culture. La solution de la cueillette sauvage est acceptable pour des produits par exemple comme les fleurs de sureau, car il pousse facilement dans la nature et que c’est plus difficile d’en faire un champ car il doit pousser sur plusieurs années. Sinon, on a quand même toujours intérêt à inciter à la mise en culture, payée à son juste prix, ce qui évite aussi les risques de biopiraterie : il n’y aura pas de confiscation de la valeur ajoutée par rapport à une population ou une région.

Que pensez-vous des cultures hors-sol ? Ou encore de la production en laboratoire de cellules-souches végétales ? Cela présente-t-il des avantages ? Est-ce à votre sens encore bio ?

Cela dépend de ce qu’on entend par « bio ». Peut-être que cela sera accepté. Moi, je reste quand même assez agriculteur dans l’âme. Et je constate qu’à partir du moment où vous disposez de plantes qui sont dites médicinales, celles-ci sont très bien adaptées à leur climat, c’est une biodiversité locale bien ancrée, et que tant qu’on la cultive dans les conditions qui leur conviennent bien, elles poussent très bien selon des méthodes conventionnelles et on n’a pas besoin de les cultiver avec des pesticides.

Sans oublier que cela permet aux agriculteurs de continuer à entretenir les paysages, que cela a une influence sur les populations d’insectes d’une région, qu’une culture alternée avec différentes espèces, permet aussi d’améliorer la qualité de la biodiversité locale. Je suis toujours un peu réticent avec ces histoires de culture hors-sol…

 

Vous perdez cette dimension-là quand vous mettez tout dans un laboratoire. Et la question est aussi de savoir si une culture de tomates hydroponique (culture hors-sol sur un substrat neutre et inerte) donne des légumes de qualité. Une tomate de pleine terre a déjà un autre goût qu’une tomate ayant poussé sous serre. Quant aux cellules-souches… Y a-t-il un réel progrès à faire pousser des cellules de plantes dans un réacteur, en vous disant que ça c’est bio car cela n’a pas d’impact sur l’environnement ?

Combien d’eau et d’énergie ont été dépensées pour construire le laboratoire ? Et le réacteur en acier inox va aussi consommer de l’eau et de l’énergie pour exister, alors si après c’est pour faire 3 kg d’un extrait purifié, alors je préfère faire faire cultiver un champ d’un hectare à un agriculteur et j’obtiendrai pour obtenir quelque chose de qualité.

Il faut toujours regarder le bilan global, et pas seulement se dire « je fabrique 3 kg d’extrait dans un labo et je ne touche pas à l’environnement ». Les moyens conventionnels ont des avantages en ce qui concerne la biodiversité dans une région : quand vous faites de l’agriculture, vous avez un impact global, alors que dans un labo vous vous faites plaisir à vous et puis c’est tout. En fait, il ne faut jamais être un « ayatollah », ne pas prendre de positions extrêmes. Il faut toujours regarder la balance entre les avantages et les inconvénients. Il n’y a pas de solutions parfaites, on ne peut pas dire que les produits chimiques sont une solution à tout, ni que les plantes sont la réponse à tout. Il faut chercher à maximaliser chacun des aspects, en gardant les yeux ouverts.

 

Pouvez-vous nous citer quelques exemples d’innovations majeures, en matière d’ingrédients, qui ont offert aux fabricants de cosmétique naturelle des possibilités qui n’existaient pas auparavant ?

Ils sont nombreux. En travaillant, on a pu trouver des substituts d’origine végétale aux silicones. On a aussi maintenant des conservateurs dérivés de plantes… Certaines produisent en effet de l’acide salicylique, un très bon conservateur qui peut remplacer les parabènes et le phénoxyéthanol, à des doses utilisables et sans préjudice pour la cosméticité des produits. C’est le cas par exemple de la gaulthérie qui pousse en Amérique du Nord et en Chine, utilisée par les indiens d’Amérique en cas de rhume ou de grippe, en raison de cette présence d’acide salicylique. On peut aussi obtenir des filtres solaires naturels à partir d’algues rouges, qui se protègent naturellement contre les effets négatifs du soleil grâce à des molécules spécifiques qu’on peut isoler. Autre sujet : pourquoi s’entêter à garder des sels d’aluminium dans les déodorants, quand il y a des plantes qui permettent d’inhiber la réaction de l’uréase responsable de l’augmentation du pH de la peau, d’irritations et de mauvaises odeurs ? Le bon raisonnement n’est pas de bloquer la production de sueur, dont notre corps a besoin et qui est naturellement sans odeur, mais bien de bloquer cette uréase, ce que savent faire certaines plantes en « tamponnant » la peau en quelque sorte. C’est une erreur commune des formulateurs de certains laboratoires, qui sont malheureusement trop souvent des purs chimistes et ne connaissent pas la physiologie du corps.

Le potentiel d’innovation et d’invention doit être le résultat d’un travail commun entre d’une part les botanistes, qui connaissent la biologie et la physiologie végétales, et d’autre part les spécialistes de la biologie humaine…. Les progrès de la science sont toujours des progrès collectifs.

 

À ce propos justement, pouvez-vous nous citer quelques « chantiers » prometteurs en matière d’ingrédients cosmétiques végétaux  ?

Un des chantiers intéressants pour l’avenir est la coloration des cheveux, qui est un grand marché, et également tout ce qui concerne le soins solaires et la protection de la peau contre les rayonnements du soleil d’une façon plus générale, qui est quelque chose d’important. Je pense qu’il va y avoir aussi de plus en plus de travaux sur les allergènes. C’est d’ailleurs un sujet d’actualité, puisque ce 30 octobre, nous avons présenté à Paris, au congrès de l’IFSCC (International Federation of Societies of Cosmetic Chemists) les conclusions d’études faites avec certains dérivés végétaux capables d’inhiber les allergènes qui pourraient se trouver dans des parfums par exemple. En gros, il s’agit de former sur la peau un film, d’origine végétale, qui interdit aux allergènes d’y pénétrer. Cette innovation est le résultat d’une collaboration transversale typique de ce que nous faisons au sein de la Cosmetic Valley, ici en association avec qui a une des seules deux machines de France une visualisation de ce genre de molécules qui arrivent sur la peau !

 

Justement, pour terminer, pouvez-nous nous expliquer ce qu’est exactement la Cosmetic Valley, dont vous nous avez parlé à plusieurs reprises ?

La Cosmetic Valley est un pôle de compétitivité consacré à la cosmétique, dont le siège se trouve à Chartres, et dont l’histoire remonte à une vingtaine d’années. C’est une idée américaine qui a été francisée… Les Américains parlent de « clusters » : l’université de Harvard est par exemple un cluster, parce que vous avez une concentration de cerveaux qui se retrouvent à la cafétéria et c’est comme cela que vous pouvez avoir des échanges. Là on a institutionnalisé en quelque sorte un système qui permet à des entreprises de se rencontrer, de rencontrer surtout des chercheurs, ce qui a permis d’abaisser les préventions, traditionnelles en France, entre la recherche fondamentale, le CNRS, les universités et les industriels. C’est une organisation qui fait se parler ensemble des gens qui ne se parlaient pas, qui ne se connaissaient pas, venant de disciplines différentes, les fait travailler ensemble, pour obtenir des progrès dans tel ou tel domaine très pointu de la science.… Ajoutez mesures prises à l’époque sur le crédit d’impôt recherche, et cela donne un système qui fonctionne bien.

La Cosmetic Valley c’est aujourd’hui environ 400 entreprises – de l’agriculteur qui fait pousser des plantes jusqu’au laboratoire le plus pointu – ce qui est déjà énorme en soi, plus sept universités maintenant et une centaine de laboratoires publics ! C’est vraimenun puissant outil d’innovation et d’amélioration, que cela soit en science pure ou en sciences appliquées, en incluant la création, le design, le packaging, et puis tout ce qui concerne les travaux sur la méthodologie, la formation du personnel, les méthodes, les audits croisés entre les clients et les fournisseurs, ce qui permet d’améliorer les niveaux. Quand vous commencez à suivre des audits façon grands groupes et que vous êtes une petite société, forcément vous apprenez beaucoup !

C’est une structure à ce jour unique en Europe et qui fait envie : j’ai été appelé au Japon pour monter un centre japonais de cosmétique qui va travailler en lien avec la Cosmetic Valley. C’est pour nous quelque chose de très prometteur, car les Japonais ont des spécialités très complémentaires des nôtres. Ils sont par exemple très forts dans le domaine de la fermentation, qui n’est pas du tout connu en France, et ils sont capables de vous faire des produits dérivés à partir de fermentation végétale contrôlée. Ils ont aussi d’autres plantes que les nôtres, et une culture de la beauté différente.

De notre côté, nous allons leur apporter des techniques d’analyse qu’ils ne connaissent pas. La collaboration va donc être fructueuse et nous permet d’envisager aussi de belles pistes d’innovation pour les années à venir.

 

Merci beaucoup pour toutes ces informations passionnantes, qui montrent combien le monde des ingrédients végétaux est un véritable trésor, raison de plus pour le respecter et le préserver, et qui laissent effectivement présager de belles avancées en matière de beauté sûre et éco-durable.

 

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