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Comprendre la permaculture

Le concept de permaculture a été « inventé », dans les années 70, par deux australiens : Bill Molisson et David Holmgren. Longtemps considérée comme utopique, la permaculture a eu peu de succès en France jusqu’à une époque récente.

Elle a été depuis quelques années largement popularisée par la ferme du Bec Hellouin, en Normandie, qui est devenue en quelque sorte sa vitrine et un de ses principaux lieux d’expérimentation en France.

Depuis, de plus en plus de gens parlent de permaculture sans toujours préciser ce qu’ils mettent derrière ce mot.

 

De l’agriculture naturelle à un concept plus global

L’idée de départ, inspirée par le japonais Fukuoka, auteur de « La révolution d’un seul brin de paille», était de pratiquer une agriculture dans laquelle on intervient le moins possible dans les processus naturels : le sol n’est pas travaillé, on ne fertilise pas et on touche aussi peu que possible aux plantes qui poussent spontanément, communément appelées « mauvaises herbes ».

On cultive par ailleurs en mélange toutes sortes de plantes : plantes annuelles (légumes, céréales), arbres et arbustes.  La méthode Fukuoka s’est révélé utopique ou en tous cas inadaptée à nos conditions de production. Or, on a souvent tendance à assimiler la permaculture à cette méthode.

La permaculture est définie sur le site internet « permaculture.fr » comme « une science de la conception de cultures, de lieux de vie, et de systèmes agricoles humains utilisant des principes d’écologie et le savoir des sociétés traditionnelles pour reproduire la diversité, la stabilité et la résilience des écosystèmes naturels ».

Vaste programme, qui va bien au-delà d’une méthode de jardinage et d’agriculture, cette dernière n’étant qu’un volet d’un concept beaucoup plus global. Nous n’aborderons toutefois, dans la suite de cet article, que ce volet, la mise en pratique de la permaculture se faisant principalement, à ce jour, dans ce domaine.

Créer un écosystème équilibré et productif

En terme de pratiques agricoles, la permaculture garde les bases techniques de l’agriculture biologique, mais elle va plus loin dans sa conception d’un jardin ou d’une exploitation agricole. Elle vise à en faire un véritable écosystème équilibré, auquel contribuent un grand nombre d’espèces végétales – plantes annuelles, arbustes et arbres – mais aussi animales. Elle vise également à réduire au minimum, voire à supprimer, le recours aux machines. Elle pratique systématiquement les associations de plantes, y compris l’agroforesterie (association de plantes annuelles et d’arbres) et particulièrement l’agroforesterie fruitière. La culture sur buttes est souvent présentée comme incontournable en permaculture. Elle y est en effet souvent pratiquée mais n’est en rien indispensable. Par contre,  on s’efforce de ne jamais marcher sur les espaces cultivés et encore moins d’y faire passer des machines.

On y parvient avec la culture sur buttes, mais aussi avec les planches permanentes, qui sont séparées par des chemins à partir desquels on s’occupe des plantes cultivées. Ainsi, on ne tasse jamais le sol. Une autre règle – qui n’est pas l’apanage de la permaculture – est de ne jamais laisser le sol à nu : il doit toujours être couvert, et donc protégé, par les cultures en place, des engrais verts ou un mulch.

Permaculture et agriculture biologique, quelles différences ?

Alors, finalement quelles sont les différences, en matière de techniques agricole et d’aménagement de l’espace, entre permaculture et agriculture biologique ?

Tout dépend de quelle agriculture biologique on parle. Si l’on compare avec une grande exploitation bio spécialisée et très mécanisée, les différences sont considérables.

Si l’on compare avec une petite ferme bio de polyculture, avec des haies et un bon équilibre entre champs, prairies, arbres et animaux, les différences peuvent devenir minimes. Même chose si l’on compare avec les pratiques d’un petit maraîcher qui associe une grande variété de légumes et éventuellement d’arbres fruitiers. Bref, la permaculture – en matière de production agricole – n’est ni, comme on le croit parfois, « laisser faire la nature », ni une conception révolutionnaire d’une agriculture en harmonie avec la nature.

C’est la mise en œuvre d’une agriculture qui, comme le fait la biodynamie, considère un domaine agricole comme un organisme vivant dans lequel les trois règnes – minéral, végétal et animal – coopèrent pour à la fois optimiser les résultats, assurer la pérennité du mode de production et créer un écosystème harmonieux. 

Claude Aubert

 

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