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Cosmétique naturelle et bio : « Leben wie Gott in Deutschland » ? (suite)

La multiplication des labels :
quand trop d’informations tue l’information
Quand vint, comme chez nous mais pour des raisons différentes, d’une part une demande croissante pour le bio en général et d’autre part plus de consommateurs pour une cosmétique plus saine, tous circuits confondus, la situation changea comme nous l’avons décrit dans nos deux premiers articles. Et les fabricants pionniers allemands se retrouvèrent devant la même situation que leurs collègues français : des marques nouvelles, venant parfois d’autres pays, mais aussi locales, n’ayant cependant ni le même parcours militant ni la même philosophie. Pour faire court, on pouvait trouver des cosmétiques naturels certifiés BDIH « low cost » en droguerie, ou des marques des grands groupes de la cosmétique conventionnelle se mettant à faire aussi du « certifié ». Plus l’arrivée, à petite dose certes, de certifications étrangères, comme l’USDA américain, le Austria Bio Garantie autrichien, Cosmébio (même si les marques françaises restent rares) ou bien encore Ecocert, qui possède une filiale en Allemagne. Un choc commercial. A l’instar de ce que l’on peut constater chez nous, le « label » n’était plus un argument différenciant et suffisant, fut-il aussi ancien – toutes proportions gardées – que celui du BDIH.

Commença alors une recherche de différenciation, déjà plus ou moins engagée, mais qui s’est intensifiée et qui continue aujourd’hui, par des logos additionnels, qu’il s’agisse d’engagement en matière de commerce équitable (Fair Trade, Fairworld, Fairwild), de refus des tests sur animaux (pourtant condition sine qua non des certifications naturelles), d’économie durable (par ex. empreinte carbone) ou de recommandation des produits pour les végétariens ou par exemple pour les asthmatiques (avec le logo officiel de l’association allemande des asthmatiques). Certaines marques ajoutent même un logo qui leur est propre pour souligner l’emploi systématique d’ingrédients bio, ce qui n’est pas forcément aussi transparent pour le consommateur avec le BDIH

Néanmoins, pour afficher ce côté bio exclusif, certains ont choisi la collaboration avec Naturland. Fondée en 1982, Naturland est en effet la deuxième plus grosse association de producteurs bio en Allemagne (46.000 exploitations agricoles) et est bien connue dans le monde de la bio. Pour qu’un produit arbore son logo, il faut qu’il soit déjà certifié par le BDIH et qu’au moins 95 % des ingrédients agricoles soient issus d’une exploitation agréée Naturland. L’avantage de ce logo est sa notoriété et son image auprès des consommateurs de la bio. La « surlabellisation » semble donc ici fonctionner en synergie.

Enfin, à l’instar des marques françaises qui font se côtoyer le logo Cosmébio avec celui de leur organisme certificateur (Ecocert ou Qualité France), certaines marques allemandes rajoutent à côté du logo du BDIH celui de la société EcoControl, un important organisme certificateur d’Outre-Rhin. Mais le logo d’EcoControl peut aussi apparaître comme validation de cahiers des charges privés, comme celui de la société Lacon, active tant en Allemagne qu’en Autriche, qui peut certifier aussi bien sur la base de NaTrue que sur celle de cahiers de charges également privés.

Autant de labels sur des points précis qui, en « s’empilant » sur les étiquettes, les emballages ou les publicités sont censés souligner les spécificités d’une marque mais au final ne font que sans doute que compliquer la « lecture ».

Certaines marques ont de leur côté imaginé un logo, s’ajoutant à la certification de base, à savoir BDIH et/ou NaTrue, qui résume globalement l’ensemble de leurs valeurs, dont le consommateur trouvera le détail dans les brochures ou sur le site Internet officiel. Le logo EcoControl peut également venir remplir la même fonction.

 Les certifications alternatives

À côté des certifications les plus connues, il reste également des « francs-tireurs ». Outre les quelquesuns certifiés par Demeter, déjà mentionnés, il existe de petits fabricants, des savonniers par exemple, qui se contentent d’afficher que leurs produits sont bio, avec le logo du certificateur, comme ABCert, actif en Allemagne, mais aussi en Italie, en Russie ou en République Tchèque. L’initiative la plus intéressante est cependant – à priori – celle de l’association ICADA (pour International Cosmetic and Detergents Association), créée dès 1997 dans le but de proposer une « cosmétique bio et naturelle authentique pour le magasin spécialisé » (c’est-à-dire le magasin diététique/bio), mettant en avant que les magasins ont besoin d’arguments de vente faciles à comprendre et traçables, et que de leur côté les consommateurs ont besoin de transparence et de clarté sur les règles de certification, les fabricants devant se différencier des « imitateurs » (sic) sans réelle philosophie naturelle. ICADA se veut ainsi être un « label premium », plus strict que le BDIH, en introduisant notamment des exigences plus fortes en matière de bio que celui-ci, et sans différents « niveaux » trop complexes à leurs yeux pour le consommateur (NaTrue étant ici visé).

Mais les points les plus différenciateurs se veulent destinés à la fois aux PME et aux détaillants spécialisés en bio. Pour ces derniers, il est prévu que les produits doivent être vendus par des « professionnels compétents en sciences de la vie et en cosmétique » et que les marques ne peuvent (donc) pas être vendues par des discounters ou des circuits « étrangers à la branche ». lire la suite>>

 

Autres informations

La référence pour les professionnels de la distribution bio spécialisée et alternative

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