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La peau… physiologie et évolution

La peau du visage, objet de toutes les attentions

En chiffre d’affaires, le marché des soins de la peau est le plus important en France, devant les capillaires, le maquillage et enfin les produits de toilette et les parfums, plus ou moins à égalité, les soins du visage représentant la part principale des soins de la peau. Dans les magasins bio, et pour la cosmétique certifiée en général, où parfums et maquillage sont moins présents, le poids du soin du visage est encore plus grand. Il est donc très important de bien connaître la peau, son fonctionnement et son évolution, sa typologie et les besoins spécifiques de chaque type de peau. C’est ce que nous allons voir avec les articles de cette rubrique tout au long de 2014. Chaque article sera consacré à un type de peau précis, à ses caractéristiques, ses éventuels problèmes et donc ses besoins. Avec en préambule, dans ce numéro, un petit rappel sur la structure, la physiologie et l’évolution de la peau en général.

 

La peau c’est quoi ?

La peau est un tissu complexe, très souple et résistant, qui enveloppe notre corps, dont il constitue la couche protectrice externe. Il faut éviter, comme cela est souvent entendu, de la qualifier « d’organe le plus grand du corps humain ». Certes, sa superficie chez l’adulte est de l’ordre de 1,5 à 2 m² en fonction de la taille et de la corpulence (de 1 à 1,4 m² chez un enfant selon son âge), mais ce n’est pas grand’chose en comparaison des 130 m² environ de la surface d’échange des poumons et surtout des 200 m² environ de l’ensemble des replis de la paroi intestinale, à travers laquelle le sang absorbe les nutriments de notre alimentation.

Sur le plan de sa structure, la peau est composée de trois parties : l’épiderme, la couche superficielle, le derme, plus épais, et enfin une couche profonde, l’hypoderme, en général non assimilé à la peau elle-même. L’action des produits cosmétiques est légalement sensée se limiter à l’épiderme, dont l’épaisseur est faible, environ 1 millimètre. Celle-ci varie en fait grandement selon les parties du corps, allant de 0,5 à 2 mm, et même 4 mm au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds.

 

L’épiderme, une structure complexe

Composé d’une seule couche de cellules chez les invertébrés, de

plusieurs chez les vertébrés, l’épiderme présente chez l’homme cinq couches différentes. La plus extérieure est la couche cornée (stratum corneum), formée de cellules (cornéocytes) très épaisses et remplies de kératine, protéine dure et très fibreuse. Cette couche de cellules mortes (elles n’ont plus de noyau) protège contre l’abrasion et les agressions extérieures (chaleur, froid, sécheresse, déshydratation par perte d’eau transépidermique). Elle est imperméable entre autres grâce au ciment lipidique qui assure la cohésion entre les cornéocytes. Elle joue également un rôle de barrière contre la pénétration d’éléments extérieurs (microbes, poussières, etc.). Cette couche de cellules kératinisées s’élimine progressivement en lamelles (elle desquame), poussée par la formation de nouvelles cellules.

Suit la couche claire (stratum lucidum), faite de cellules claires car leur noyau est en train de disparaître, puis une couche foncée, dite granuleuse (stratum granulosum). Celle-ci joue aussi un rôle de lutte contre la perte d’eau. La couche suivante, dite épineuse (stratum spinosum), est importante : elle contient les cellules produisant la kératine qui donne à la peau sa dureté (kératinocytes), plus celles qui produisent la mélanine responsable de la pigmentation cutanée (mélanocytes), des terminaisons nerveuses (responsables de la sensation du toucher) et les cellules de Langerhans, cellules qui éliminent les impuretés et ont un rôle important dans les défenses immunitaires. Vient enfin, séparation avec le derme, la couche basale (stratum germinativum), avec également des kératinocytes (jeunes). Elle est aussi appelée couche germinative car c’est là que les cellules se multiplient en permanence pour régénérer l’épiderme à mesure qu’il s’use en superficie, une régénération complète durant de 21 à 28 jours. L’épiderme contient de nombreuses terminaisons nerveuses mais n’est par contre pas irrigué par aucun vaisseau sanguin, ses cellules étant alimentées par diffusion depuis le derme. Il est recouvert par un film hydrolipidique, contenant entre autres du sébum (produit par les glandes sébacées insérées dans le derme). Le rôle de ce film est très important car il protège l’épiderme contre les agressions extérieures.

 

Le derme

Mentionnons rapidement le derme, même si théoriquement il n’est pas concerné par la cosmétique. Contrairement aux

 

 

épithéliums, comme l’épiderme, où les cellules sont jointives, c’est un tissu conjonctif, c’est-à-dire que ses cellules sont séparées par une matrice extracellulaire (des macromolécules, exemple les glycoprotéines). Ses macromolécules de collagène, élastine et fibronectine, qui forment l’assise de la peau, la rendent souple et élastique. Outre des cellules immunitaires, il contient aussi des mucopolysaccharides (sucres complexes) qui permettent de fixer l’eau, constituant ainsi un réservoir d’hydratation.

 

Les différents rôles de la peau

Le rôle de barrière et de protection de la peau – par la couche cornée et le manteau hydrolipidique notamment – a été évoqué ci-dessus. Mais la peau joue également un rôle dans la régulation de la température corporelle, via la sueur sécrétée par les glandes sudoripares. Elle participe également à notre défense immunitaire, grâce à la présence des cellules de Langerhans susmentionnées, et à la synthèse de la vitamine D, grâce à l’exposition aux rayons UV : le soleil agit sur le cholestérol qui se trouve dans les cellules de l’épiderme, le transformant en précurseur de la vitamine D. Et n’oublions pas, bien sûr, son rôle dans le sens du toucher, par le biais des terminaisons nerveuses également évoquées, ni celui joué dans l’excrétion de certaines « toxines », par la sueur.

Il est donc essentiel que la peau soit en bon état. Tout dysfonctionnement d’une de ses propriétés ou structures peut avoir une conséquence biologique, d’abord sur son aspect, mais aussi sur un de ses rôles.

 

Les possibles dysfonctionnements

Lorsque la barrière de la peau est en bon état (manteau hydrolipidique, flore bactérienne naturelle également défensive), que ses fonctions mécaniques (souplesse, élasticité) sont bien assurées, qu’elle présente une épaisseur normale, que ses glandes sébacées et sudoripares fonctionnent normalement, elle est alors « belle et saine ».

En cas de perturbation de l’activité des glandes sébacées (cause hormonale, mais aussi certaines agressions extérieures, comme des substances dégraissantes) la peau sera plus grasse et plus épaisse, avec apparition de comédons, de boutons d’acné, etc.

La teneur en eau de la peau peut également être anormale et donc influencer son bon fonctionnement. Constituée à 70 % d’eau, la peau représente 1/5 de la quantité d’eau contenue dans notre corps. La couche cornée en contient une quantité non négligeable (13 % environ), où elle joue un rôle de plastifiant, conférant à la peau un toucher lisse et souple. En cas de manque d’eau, la couche cornée devient dure et cassante : la peau est déshydratée. C’est normalement un état momentané, qui peut affecter une peau dont la structure est saine. Il suffit donc de bien l’hydrater. Il arrive par contre parfois que la peau ne secrète pas assez de lipides : elle ne joue pas son rôle de barrière, et l’hydratation ne peut donc être maintenue. Il faut alors lui apporter des lipides pour la réparer. Une peau sèche est donc en général déshydratée, mais l’inverse n’est pas vrai. Quant aux textures des crèmes nécessaires à ces deux types de peau différents, elles ne seront dans les deux cas bien entendu pas les mêmes.

Une peau sensible pourra l’être quant à elle parce qu’elle est sèche et/ou déshydratée, sans parler des allergies ou de tout autre dérèglement physiologique, comme la rosacée entre autres.

 

Le vieillissement cutané

Le vieillissement biologique est malheureusement un phénomène biologique, inéluctable, qui commence très tôt, notamment au regard de la longévité humaine actuelle sous nos latitudes. Dépendant du capital génétique de chacun, du mode de vie, de facteurs environnementaux extérieurs, il reflète en fait, concernant la peau, tout ou partie des changements intervenant sur les composants structurels et/ou les fonctions cutanées évoqués plus haut. Dès 30 ans environ, la quantité de collagène diminue dans le derme, la peau devient moins élastique, légèrement plus flasque, le pli nasogénien (ride allant du nez au coin de la bouche) devient plus marqué. Vers 40 ans, un renouvellement cellulaire moins dynamique fait que les rides d’expression commencent à être visibles. Comme leur nom l’indique, ces rides sont situées aux endroits où notre visage marque nos expressions (sourire par exemple), comme le front et le contour des yeux et des lèvres. Les rides de la patte d’oie (au coin des yeux) font aussi leur apparition. A partir de la cinquantaine, le fonctionnement des mélanocytes étant perturbé, des taches de pigmentation apparaissent, les plis et les rides, en particulier au niveau de la bouche, augmentent, de même que la perte d’élasticité et le relâchement du tissu conjonctif. La peau se déshydrate, devient plus sèche (moins de lipides) et moins élastique, plus fine et en conséquence plus sensible. Elle est aussi plus terne. Et après 60 ans, le phénomène s’accentue, la peau étant toujours plus fine, plus flasque, avec de plus en plus de taches pigmentaires, surtout chez les femmes.

 

Des facteurs aggravants

Parmi les facteurs aggravants du vieillissement figurent en premier le soleil et ses rayons UV. Ceux-ci agissent directement sur les cellules cutanées, détériorant l’ADN contenu dans leurs noyaux. Cet ADN « codant » les productions cellulaires, les cellules fabriquent moins de mélanine, de collagène et d’élastine, ce qui accentue le processus de vieillissement. Il y a plus de rides, les taches brunes sont plus nombreuses, la peau perd de sa souplesse. Le tabac est aussi un autre facteur d’aggravation du vieillissement bien connu : il dégrade directement les fibres élastiques de la peau, favorisant l’apparition des rides, réduit l’oxygénation de la peau et la circulation sanguine. Moins bien nourrie, la peau plus vieille. Et la vitamine C étant attaquée, la peau devient aussi terne. Le stress et le manque de sommeil sont également, de façon cliniquement démontrée, des phénomènes accélérant le vieillissement cutané. Sans oublier, pour terminer, une alimentation pauvre en antioxydants et en acide gras essentiels ou à l’inverse trop riche en alcool : le métabolisme en général et celui de la peau en particulier étant perturbé, la biologie et la physiologie de la peau sont très directement affectés.

Au final, il convient de bien connaître les causes des dysfonctionnements de la peau, à toutes les étapes de l’âge, et surtout en fonction du type de peau, ce qui permettra de proposer une réponse adaptée en matière d’offre produit.

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