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Les produits de protection solaire en questions simples pour une argumentation raisonnée et efficace

Le rayonnement solaire c’est quoi ?

Le soleil émet un rayonnement qui, arrivé au niveau de notre sol, se partage entre 40 % de rayons visibles (lumière) et 60 % de rayons invisibles : 55 % d’IR (infra-rouges) et 5 % d’UV (ultra-violets). Les IR sont des rayons thermiques, c’est-à-dire qu’ils émettent de la chaleur. Les UV, qui traversent l’atmosphère même par temps froid ou couvert, se répartissent entre UVA, UVB et UVC. Les UVB sont les plus anciennement connus pour leur effet sur la peau. Leur pouvoir de pénétration va de l’épiderme jusqu’aux cellules plus profondes de la couche dite basale. Ils sont responsables du bronzage par la production de mélanine, une substance colorée synthétisée par notre peau. Il s’agit là d’un mécanisme naturel de protection qui inclut aussi un épaississement de la peau. Les UVA, encore plus puissants, pénètrent plus profondément que les UVB, jusqu’au tissu conjonctif. Les UVC sont eux encore plus énergétiques. Très dangereux et même mortels, ils ne parviennent heureusement pas jusqu’à nous, étant totalement absorbés par l’atmosphère.

Pourquoi se protéger du soleil ?

Si les UV ont à faible dose des effets bénéfiques (production de vitamine D, action antidépressive, guérison de certaines maladies cutanées), leur excès est largement néfaste. En cas de surdose en UVB, le mécanisme d’autodéfense est débordé, ce qui provoque des coups de soleil (brûlures de la peau), détruit les cellules et induit des aberrations cellulaires pouvant aller jusqu’au cancer de la peau. Les surdoses en UVA – qui pénètrent donc plus profondément – endommagent le collagène et les fibres d’élastine qui sont les constituants du tissu conjonctif. Les capacités de la peau à lier l’hydratation sont ainsi réduites, la souplesse, la fermeté et l’élasticité de la peau diminuent. Il en résulte un vieillissement cutané induit par la lumière et une formation de rides plus importante. Bref, l’excès de soleil abîme la peau, la fait vieillir prématurément (rides, taches brunes) et augmente les risques de cancers.

Comment se protéger ?

La meilleure des protections contre le soleil consiste tout simplement à… l’éviter ! Et notamment lorsque le rayonnement est le plus intense, soit entre 12 et 16 heures. La protection naturelle du corps humain (épaississement de la peau et synthèse de mélanine) existe certes dans une certaine mesure, mais elle ne protège pas contre les UVA. Elle est de plus inexistante ou faible chez les enfants ou en fonction du type de peau. Et comme dit plus haut, elle peut rapidement être débordée. La meilleure des protections est la protection physique : vêtement (couleurs sombres et tissage serré bloquant mieux les UV), chapeau et lunettes de soleil de qualité. C’est ce qu’il faut préconiser pour toutes les personnes à la peau fine et sensible, dont les enfants.

Troisième solution bien sûr, les produits de protection solaire : sticks, laits, crèmes ou gels.

Comment fonctionnent les protections solaires ?

Il existe aujourd’hui comme on le sait deux types de filtres solaires. Les filtres minéraux ou physiques agissent comme un miroir, en reflétant la lumière en restant à la surface de la peau. Ce sont des poudres minérales inertes, ne provoquant pas d’allergies, en l’occurrence de l’oxyde de zinc et du dioxyde de titane. Malheureusement, de par cet effet miroir, ils reflètent non seulement les UV mais aussi la lumière visible, d’où les traces blanches que l’on peut voir. On a donc résolu le problème en réduisant ces poudres à des tailles plus petites ne réfléchissant que les UV et pas la lumière visible… en allant parfois jusqu’à la nanoparticule. Les filtres chimiques sont des composés organiques qui absorbent les UV, en transformant l’énergie de ces derniers. Un des problèmes est qu’un filtre chimique ne protège que dans une gamme donnée de longueurs d’onde et que pour protéger contre tous les UV, il faut associer plusieurs filtres différents. Contrairement aux filtres minéraux, les filtres chimiques sont absorbés par l’épiderme.

Quelle sensibilité au soleil ?

En fonction de la couleur de notre peau, nous sommes plus ou moins sensibles au soleil, avec pour chacun de nous un temps moyen d’autoprotection pendant lequel notre peau va pouvoir se protéger naturellement contre le soleil sans effet néfaste. (Cf. tableau)

Que signifient les IP (indices de protection) ?

L’IP est le facteur mathématique par lequel il faut multiplier le temps d’autoprotection individuel pour connaître la durée pendant laquelle on sera a priori protégé, calculé par rapport à l’effet des UVB (le seul mesurable sur le court terme, les effets néfastes des UVA étant à plus long terme).

 

 

Important : en Europe, tous les enfants, avant l’âge de 15 ans doivent être considérés comme étant du phototype I !

 

…suite…
● Exemple 1, Phototype I, supportant le soleil 10 minutes à peine sans protection : un produit avec IP 10 protègera 10 x 10 = 100 minutes (1h40) et avec un IP 30, 10 x 30 = 300 minutes (5 heures) de protection.
● Exemple 2, Phototype IV, autoprotection naturelle de 40 minutes : un produit avec un IP 10 ou 30 donnera un temps de protection de respectivement 6 heures 40 minutes et…. 20 heures !
Par sécurité, il ne faut pas utiliser à 100 % le « capital temps » ainsi acquis mais plutôt 80 % de celui-ci, car de nombreux facteurs peuvent intensifier localement la quantité d’UV arrivant sur la peau : réverbération par le sable, l’eau, la neige et même l’herbe verte. Et le fait de remettre une deuxième fois la protection ne vous permet pas de « repartir » pour un temps égal : c’est sur une journée complète que cela se calcule. Mais il faut en remettre dès qu’on s’est baigné pour restaurer la protection sur le même temps.
La réglementation actuelle, afin de clarifier la donne pour le consommateur, a créé 4 classes de produits, avec des IP précis : « Faible Protection » (IP 6 et 10), « Protection moyenne » (15,20, 25), « Haute Protection » (30, 50) et « Haute Protection » (50 +). Les produits doivent protéger en même temps des UVA, la protection contre ceux-ci devant être au moins égale à 1/3 de l’indice UVB. Ceci doit être confirmé par la présence du logo avec les lettres UVA inscrites dans un cercle.
A noter également que dès le phototype II, un IP 30 est déjà amplement suffisant : 30 x 20 = 600 minutes, c’est-à-dire même avec les 20 % de marge de sécurité, environ 8 heures de soleil… 12 heures pour un phototype III ! Même protégé, plus de 8 à 12 heures de soleil n’est de toute façon pas raisonnable pour la santé…

Quels avantages présentent les solaires certifiés naturels et bio ?

L’avantage principal est bien sûr l’absence de filtres chimiques dont certains peuvent provoquer des allergies et des irritations. Ils seraient capables de se comporter avec des effets analogues aux hormones féminines ou ont d’autres effets néfastes. Ainsi l’oxybenzone provoquerait des malformations génitales. Le 4-MBC et le 3-MBC (MBC = méthyl benzylidène camphre) ont montré des activités de perturbateurs endocriniens. Le benzophénone-3 est responsable de réactions allergiques et est soupçonné de toxicité systémique. Etc.
En outre, avec des formulations basées uniquement sur des huiles végétales, des parfums naturels, des conservateurs bien tolérés, etc. les protections solaires « bio » présentent bien sûr les mêmes avantages que la cosmétique bio en général.
L’inconvénient des protections solaires certifiées, c’est qu’en général, les IP plafonnent aux alentours de 30. Mais comme on l’a vu, préconiser des IP de 50 ou 50 + n’a pas vraiment d’intérêt pratique pour un usage courant ! Pour un phototype III, un IP 50, marge de sécurité incluse c’est 20 heures de protection continue contre le soleil… 20 heures de soleil continu ??!

Quid des nanoparticules ?

Afin de pallier l’effet blanchissant des filtres minéraux, et pour répondre à la demande des consommateurs, les fabricants ont dû utiliser des particules minérales de plus en plus fines, pouvant atteindre une taille les plaçant dans le monde des nanoparticules, qui suscite aujourd’hui bien des interrogations.

Mais entre 10 nm et 500 nm la différence est déjà importante au niveau biologique. Il fallait donc trouver un bon compromis entre principe de précaution et absence d’effet blanchissant.
Cosmébio a opté pour l’interdiction des particules inférieures à 100 nm, et nombre de fabricants arborant le logo de certification français mettent ainsi en avant un « sans nanoparticules » rassurant pour le consommateur. Comme les autres fabricants qui ont fait le choix d’employer des particules plus grosses (de l’ordre du micromètre et non du nanomètre). On notera néanmoins que plusieurs fabricants, allemands notamment, utilisent des particules qui ne sont pas plus petites que celles autorisées par Cosmébio, mais n’écrivent pas « sans nanoparticules ». La raison ?
Une rigueur toute germanique… En effet, les instances européennes proposent encore deux définitions différentes et quelque peu contradictoires de la nanoparticule, d’une part dans une recommandation de la Commission du 18 octobre 2011 et d’autre part dans le Règlement 1223/2009. Et comme il n’y a pas de prise de position définitive, ces fabricants, et en premier lieu l’association NaTrue, attendent une définition claire qu’ils respecteront bien sûr.

Quelle présentation conseiller ?

Chaque forme de présentation correspond à un usage précis. Les crèmes, plus épaisses, sont idéales pour la protection du visage. Plus légers et plus faciles à étaler, les laits sont à recommander pour une application sur le corps ou pour les enfants. Les sprays à la texture encore plus légère sont aussi parfaits pour une application sur le corps, surtout aux endroits peu faciles d’accès.
Mais pour des raisons techniques (ils doivent pouvoir être « dispersibles ») ils sont moins hydratants et parfois moins protecteurs. Les sticks à la texture plus solide, avec un film protecteur plus dense, sont parfaits pour les lèvres, les cicatrices ou encore les extrémités, comme le nez ou les oreilles.
Mentionnons enfin les gels ou fluides non gras (sans ingrédient lipidique) : ils sont impérativement à recommander pour les personnes souffrant d’allergie au soleil (acné de Majorque), chez qui la présence de corps gras sur la peau au soleil provoque des réactions.

Y a-t-il des arguments à éviter ?

Rappelons pour commencer que la notion « d’écran total » n’est plus admise, car aucun produit ne bloque à 100 % les UV. Aucun fabricant n’a plus le droit d’employer ce terme et il vous faut donc aussi l’éviter dans vos commentaires et vos affichages.
Ne pas se laisser non plus entraîner par certaines allégations faites par des fabricants qui prennent quelques libertés avec la réalité scientifique ou la réglementation. Il existe ainsi certaines marques qui mettent en avant une protection incluant les UVC. UVC certes dangereux mais qui, comme on l’a vu, ne traversent pas la couche d’ozone ! D’autres marques vendent par ailleurs des « huiles solaires », par exemple à base de monoï ou à base de roucou. Certes le monoï est très hydratant et possède des propriétés réparatrices de la peau, et le roucou est un très puissant anti-oxydant (ce qui faciliterait entre autres la production naturelle de mélanine) et donne un hâle coloré à la peau…
Mais ces ingrédients ne sont aucunement des filtres solaires et même si on peut lire parfois que le roucou possède un IP de l’ordre de 4, ces produits ne sont légalement pas des produits de protection solaire. Ils n’atteignent de toute façon pas l’IP 6 nécessaire pour entrer dans la classe minimum de la « Protection Faible ». Tous ces produits ne peuvent donc pas remplacer une protection solaire et affirmer le contraire serait une erreur.

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