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Nos amis les microbes du sol et du compost

Tous les agriculteurs et les jardiniers bio savent que le sol et le compost sont le siège d’une activité biologique intense et connaissent le rôle essentiel joué notamment par les vers de terre. Mais ces derniers ne constituent que la partie la plus visible de cette activité. Tout aussi important est le rôle joué par des êtres vivants invisibles et en particulier par les bactéries et les champignons microscopiques. Sans eux, toute vie aurait depuis longtemps disparu sur notre planète.

 

Bactéries et champignons : deux grandes familles

Lorsqu’une moissonneuse batteuse récolte une céréale, elle sépare le grain, mais que devient le reste : paille, racines et autres résidus de récolte ? La paille pourra être récoltée pour servir de litière aux animaux, mais – à moins d’être brûlée ou de servir à isoler une maison – elle  nira par retourner au sol dans le fumier ou le compost.

Il su t pourtant de prendre dans sa main une poignée de terre – dans un sol fertile – pour constater que l’année suivante on ne retrouve plus trace du fumier, du compost ou des résidus de récolte.

C’est le résultat du travail des êtres vivants du sol. Nous ne parlerons ici que des champignons microscopiques et des bactéries, les deux familles que l’on ne peut voir qu’avec un microscope très puissant. Lorsqu’on parle de microbes, on pense immédiatement aux bactéries, mais il ne faut pas oublier les champignons, qui jouent un rôle essentiel dans la décomposition des matières organiques et dans l’alimentation des plantes. Ils forment des  laments – les hyphes – certes plus gros que les bactéries mais qui restent minuscules (2 à 15 millièmes de millimètre de longueur).

Ils sont capables de se nourrir de la cellulose des résidus de récolte, ce que les bactéries du sol ne peuvent pas faire. Ils libèrent notamment de l’ammonium (NH4) qui peut être assimilé par les plantes ou transformé par les bactéries en nitrates. Certains champignons forment des  laments qui pénètrent dans les racines et forment des mycorhizes, une symbiose qui contribue à l’alimentation des plantes.

Les bactéries, cuisiniers des plantes

Les bactéries interviennent notamment à la  fin du processus de minéralisation de la matière organique. Ce sont en quelque sorte les « cuisiniers » des plantes puisqu’elles leur préparent, à partir de formes d’azote inassimilables, leur nourriture azotée préférée, à savoir les nitrates. On en trouve entre 100 millions et un milliard dans une cuillère à café de terre de jardin ou de prairie.

Dans le compost, les processus sont sensiblement les mêmes, sauf que d’autres familles de champignons et de bactéries, qui se développent à des températures élevées, interviennent également et que le processus est accéléré.

 

Les bactéries, fournisseurs bénévoles d’azote

Un autre rôle, tout aussi essentiel, de certaines bactéries du sol est de  xer l’azote de l’air pour le mettre à la disposition des plantes sous une forme qu’elles peuvent utiliser. Sans elles, les plantes auraient dû, jusqu’à la découverte de la synthèse chimique de l’azote, se contenter de celui contenu dans le fumier, le purin et les résidus de récolte, ce qui est très insu sant. Heureusement, donc, que certaines bactéries sont capables, à l’inverse des plantes, de se nourrir de l’azote de l’air.

Parmi elles, on trouve ce qu’on appelle les  xateurs libres, principalement les Azotobacters, pouvant  xer l’azote sans avoir besoin de la collaboration des plantes. Mais elles en  xent relativement peu, pas assez pour assurer des rendements corrects lorsque, comme en bio, on n’a pas recours à l’azote chimique. Une autre famille de bactéries, les rhizobium, en  xent beaucoup plus (jusqu’à 300 kg par hectare et par an, voire davantage), en s’associant cette fois avec des plantes, principalement des légumineuses.

Dans cette  xation, dite symbiotique car elle béné cie à la fois aux bactéries et aux plantes associées, ces dernières fournissent aux bactéries des substances carbonées et les bactéries fournissent aux plantes de l’azote. C’est pourquoi, en agriculture biologique, la présence de légumineuses dans la rotation est primordiale.

Acteurs indispensables et invisibles des cycles biologiques, les microorganismes du sol sont donc bien nos amis et nous devons absolument éviter de les perturber, voir de les tuer, par des labours profonds, des pesticides ou des engrais chimiques.

Claude Aubert

 

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