UFC Que Choisir : toujours trop de « substances toxiques »
Au mois de février dernier, l’UFC Que Choisir a publié une nouvelle liste de 419 produits cosmétiques, y dénonçant la présence toujours importante de « substances toxiques ». Parmi celles-ci figurent des ingrédients qui pour la plupart ne sont bien entendu pas autorisés pour la cosmétique certifiés bio et naturelle : phénoxyéthanol, BHT et BHA, méthylchloroisothiazolinone (MCIT) et méthylisothiazolinone (MIT), parabens, triclosan, ethylhexyl methoxycinnamate, ammonium- et sodium lauryl sulfate, cyclopentasiloxane, etc. Cet « état des lieux » vient conforter les choix fondamentaux de la cosmétique certifiée, et le détail des risques liés aux ingrédients dénoncés rappelle des informations que l’on se doit de connaître, comme le fait que des produits souvent annoncés comme « sans parabens » contiennent parfois de la MCIT ou de la MIT, des conservateurs tout aussi douteux. Mais il faut savoir néanmoins raison garder en se servant de « l’argument Que Choisir », car l’association (et sa revue) met également régulièrement sur la sellette des produits bio, avec des jugements parfois sujets à caution.
De son côté, la Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA), qui regroupe les fabricants de cosmétiques conventionnels, a réagi avec un communiqué « Halte à l’Intox », qui insiste sur le fait que tous les produits de beauté mis sur le marché sont conformes à la réglementation et « donc » sûrs. Un argument qu’il faut cependant également relativiser, quand on pense à tous les ingrédients interdits par la loi au fur et à mesure de l’avancée des connaissances scientifiques, comme les colorants alimentaires E103, E11 ou 125, l’isobutylparaben et l’hydroquinone dans les cosmétiques, ou, du côté des insecticides, les DDT, lindane, malathion et fenthion.
La certification NaTrue fête ses 10 ans
C’est dans le cadre du salon professionnel Cosmoprof à Bologne que NaTrue, première certification supranationale pour les cosmétiques naturels et biologiques, a fêté officiellement au mois de mars ses 10 ans d’existence.
Ce référentiel représente aujourd’hui près de 5 000 produits certifiés pour plus de 230 marques dans 30 pays. Lors de la présentation faite à Bologne, NaTrue a fait un retour sur les étapes les plus significatives de ce secteur des cosmétiques certifiés qui connaît une croissance constante, expliquant comment ils ont progressivement évolué. Par exemple, via l’émergence de formulations innovantes avec de nouveaux ingrédients, issus de la fermentation par microorganismes, le développement de la biotechnologie, et une production de plus en plus durable et respectueuse de l’environnement.
Parmi les chantiers actuels de l’association NaTrue figure un suivi attentif de l’avancement de la norme ISO 16128 qui risque de bouleverser la définition que l’on se fait de la cosmétique naturelle.
Norme ISO 16128 : Cosmébio se retire du groupe de travail
La future norme ISO 16128 portant sur les « lignes directrices relatives aux définitions techniques et aux critères applicables aux ingrédients cosmétiques » mentionnée à l’instant, est régulièrement évoquée dans les pages cosmétiques de Bio Linéaires. Ce 30 mai 2017 à Paris, lors d’une conférence de presse tenue conjointement avec Ecocert et le mouvement de jeunes consommateurs Générations Cobayes, l’association Cosmébio va annoncer officiellement son retrait du groupe de travail français participant à l’élaboration de cette norme, dont elle faisait partie. Cosmébio en donnera les raisons détaillées, que l’on peut résumer par le fait que, selon elle, le point de vue des fabricants de cosmétique réellement naturelle et bio n’est pas écouté.
Les conclusions définitives des travaux sur cette norme sont attendues pour fin 2017, mais l’optimisme n’est donc pas de mise.
Une étude américaine encourageante
Au mois de mars, la société Mintel a publié les résultats d’une étude intitulée « Natural and Organic Personal Care Consumer » portant sur la consommation de cosmétiques naturels et bio aux USA.
Il en ressort que 37 % des consommateurs déclarent avoir acheté plus de produits de ce type en 2016 en comparaison de 2015. Point intéressant, le fait d’avoir des enfants de moins de 18 ans augmente la consommation des produits : 53 % des parents ont acheté plus de soins du corps et des mains (contre 34 % des non-parents), 51 % des parents plus de soins du visage (contre 32 % chez les non-parents), 50 % des parents plus de soins capillaires (34 % des non-parents) et 48 % des parents plus de nettoyants pour le corps (34 % des non-parents).
Autre information notable issue de cette étude, en plus des logos de certification, le moyen le plus répandu pour vérifier si un produit est naturel et bio est de regarder si les ingrédients apparaissent simples et familiers. Plus précisément, 55 % des consommateurs examinent les types d’ingrédients utilisés, 49 % s’ils sont faciles à comprendre et autant si certains ingrédients sont exclus. Les allégations du type « fabriqué exclusivement avec des ingrédients naturels » sont importantes pour 88 % des consommateurs et « contient des ingrédients bio » pour 81 %.