Alors que le label AB s’apprête à fêter ses 40 ans, une nouvelle étude de l’INRAe et de l’Ifremer vient conforter, à l’approche de ses 40 ans, le statut de l’agriculture biologique comme le modèle agricole le plus performant en matière de protection de la biodiversité. Dans un contexte de crise pour le secteur bio, la Fnab appelle à l’urgence d’un soutien politique fort et cohérent avec les données scientifiques pour préserver la biodiversité et, par conséquent, notre souveraineté alimentaire.
Biodiversité : la preuve par la bio
L’étude BiodivLabel, menée par l’INRAe et l’Ifremer, a analysé une douzaine de certifications agroalimentaires, aquacoles et de pêche. Le verdict est clair : les trois labels biologiques étudiés – le label européen, ainsi que les labels privés Demeter et Nature & Progrès – se distinguent par leur niveau d’exigence et leur intégration d’un large éventail de pratiques obligatoires reconnues comme bénéfiques pour la biodiversité. L’interdiction des pesticides de synthèse, la mise en place de prairies et de rotations diversifiées, et le recours à la fertilisation organique figurent parmi les pratiques fondamentales qui placent l’agriculture biologique en position de leader.
Une reconnaissance scientifique indispensable
Ce nouveau rapport vient renforcer la légitimité scientifique du modèle bio, à l’heure où les fermes bio font face à une crise sans précédent et que la dynamique de conversion est à l’arrêt. Pourtant, rappelle la Fnab, les enjeux n’ont jamais été aussi cruciaux. « On a déjà perdu 60 % des populations d’oiseaux en milieu agricole en Europe ces 40 dernières années, Il est plus que temps d’agir et de reconnaître que biodiversité et agriculture sont intrinsèquement liées. La biodiversité est cruciale pour l’agriculture, y compris pour augmenter la productivité, notamment grâce aux pollinisateurs sauvages », précise Jérôme Keller, référent biodiversité de la Fnab. « Il faut des années pour établir qu’une certification est réellement bénéfique pour l’environnement. On a ce recul pour l’agriculture biologique, qui démontre une nouvelle fois qu’elle est un modèle qui a fait ses preuves. S’il en était besoin, voici donc une nouvelle confirmation de l’importance de soutenir son développement pour préserver notre environnement, et, in fine, notre souveraineté alimentaire », explique Philippe Camburet, président de la Fnab.
Zoom sur le label Fnab
Cette étude permet également de déterminer les marges de progrès pour une agriculture encore plus favorable à la biodiversité et renforce notamment la plus-value du label Fnab qui met l’accent, en complément du règlement bio, sur des enjeux environnementaux et sociaux fondamentaux et permet d’élargir la couverture des pratiques identifiées par l’INRAe.
Un nécessaire soutien politique à la hauteur des enjeux
Pour permettre la progression continue des pratiques agricoles biologiques et reconnaître leur contribution essentielle à la préservation de la biodiversité, la Fnab réitère des demandes de longue date auprès des pouvoirs publics :
- un écorégime bio porté à 145 €/ha/an,
- une hausse du crédit d’impôt bio à 6000€/an jusqu’à la fin de la PAC
- la mise en place d’un PSE (paiement pour services environnementaux) spécifique bio, cumulable avec les autres aides.
Autant de leviers pour soutenir l’agriculture biologique à la hauteur des services environnementaux qu’elle rend à la société.