Biocoop Méditerranée, un modèle unique où le frais maison devient un levier de différenciation

Entretien avec Fabien Benech de la Biocoop de Mougins (Alpes-Maritimes), un magasin qui se distingue à bien des égards.

 

Bio Linéaires : Fabien, expliquez-nous votre parcours professionnel, jusqu’à tenir le plus gros chiffre d’affaires des magasins Biocoop de France ?

Fabien Benech : J’ai 45 ans, fils de commerçants à Brest, où j’ai passé mes 20 premières années. Le commerce, c’est ce qui m’anime depuis toujours, ayant accompagné mes parents, qui ont tenu des bars et des restaurants. Quand j’étais étudiant, j’ai moi-même exercé ce type d’activité.
En 2000, je déménage dans le Sud, où j’apprends le management en restauration rapide chez Casino durant quelques années, avant d’ouvrir avec mon père un petit snack à Cannes, juste derrière la Croisette. En 2009, je postule à la Biocoop de Mouans-Sartoux, pour un poste de responsable épicerie. J’ai alors découvert le monde de l’agriculture biologique et l’enseigne Biocoop, que je ne connaissais pas du tout, et ça a été un vrai coup de cœur !

 

BL : Qu’est ce qui vous a plu dans cette aventure ?

F. B. : J’ai adoré l’atmosphère des magasins, le côté « commerce tourné vers le client », et la proximité avec les maraîchers qui venaient nous livrer chaque matin, nos discussions sur les nouveaux légumes qu’ils souhaitaient nous proposer. Le magasin faisait alors 275 m2, et employait six salariés, avant de déménager en 2010, pour une surface de 475 m2 et 20 salariés.
Et ça continue jusqu’en 2016 avec un nouveau déménagement juste de l’autre côté de la rue, sur la commune de Mougins, avec cette fois 800 m2 et 45 salariés. J’étais alors directeur de magasin, avant qu’en 2020 les gérants me proposent son rachat par étapes, une opportunité pour moi car il y avait déjà la clientèle, et je connaissais par cœur
le magasin et les équipes. Le projet se concrétise en 2021, en m’associant avec les gérants, puis en rachetant la totalité en 2023.

 

« L’atout différenciant et l’identité de notre magasin, c’est le frais qu’on fabrique et qu’on peut déguster sur place », Fabien Benech

 

BL : Qu’avez-vous changé depuis le rachat ?

F. B. : Mon premier objectif était d’améliorer la commercialité du rayon fruits et légumes. Le mobilier n’était plus adapté, peu ergonomique pour les clients et nos équipes, la gamme pas assez visible. Nous l’avons remplacé par deux grandes tables au centre du magasin avec une belle nébulisation, pour ouvrir le rayon et le rendre plus convivial.
Avec pour résultat des pertes pratiquement divisées par deux, tout en baissant 25 % de mètre linéaire, pour un approvisionnement plus régulier et moins de gâchis. Sur ce rayon, le local reste notre priorité, même si c’est compliqué dans notre région.
Nous avons aussi changé le système informatique pour automatiser la gestion opérationnelle au quotidien, un vrai confort de travail qui a augmenté la rentabilité du magasin. Nous avons aussi mis en place une rôtissoire, et d’autres projets sont en cours pour 2026, autour du frais et de notre atelier.

 

BL : Quelle est la part d’offre locale pour votre magasin ?

F. B. : Le local représente 15 % des approvisionnements du magasin, et plus en fruits et légumes. Dès qu’un fournisseur local frappe à notre porte, nous référençons ses produits. Nous avons un contact privilégié avec eux, nous les visitons régulièrement, testons leurs produits avant de les mettre en avant avec des prix attractifs et des animations régulières. Cette offre locale ne concerne pas que les fruits et légumes, mais aussi le frais : yaourts, fromages de chèvre, tomes. Nous proposons aussi du miel local en vrac, de l’huile d’olive, et même du surgelé local, avec des petites panisses qui marchent fort !

 

BL : Quel est votre rayon le plus important ?

F. B. : Contrairement à beaucoup de magasins qui vous répondraient « les fruits et légumes », notre spécificité à nous, c’est une importante offre sur le frais, qui représente 38 % du chiffre d’affaires, notamment grâce à notre restaurant, qui est aussi un atelier de production : sur tous les produits « maison » que nous fabriquons, un tiers va au restaurant, le reste est vendu au magasin. Nous avons une trentaine de places assises, et faisons jusqu’à 40 couverts le midi, avec des plats présents en offre traiteur au magasin : salades composées, quiches et pizzas avec des légumes de saison, pissaladières de la région, ainsi que des pâtisseries simples.

 

BL : Et quelles sont vos autres valeurs ajoutées ?

F. B. : En premier, la largeur et la profondeur de nos gammes, avec une surface assez atypique de 800 m2, et plus de 10 000 références : ça nous permet d’élargir notre zone de chalandise, car on trouve absolument tout chez nous.
En second, l’accueil et la convivialité : quand je recrute une personne, l’état d’esprit compte autant que la compétence, je cherche des profils tournés vers les autres, qui dégagent de la sympathie. Notre magasin est reconnu pour la qualité de son accueil, sans avoir perdu le côté familial de ses débuts.

 

Lire l’intégralité de cette interview dans le dernier numéro de Bio Linéaires N°119 – Juillet/Août 2025

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