En croissance, Biomonde bénéficie comme la majorité des enseignes bio du dynamisme des rayons fruits et légumes et du frais. Si le non-alimentaire reste en berne, le groupement se refuse à se « désengager » de ces rayons. Fier de son modèle coopératif et indépendant, Biomonde nous en dit plus sur « l’affiliation » mise en place au sein du groupement ainsi que ses projets à venir.
Bio Linéaires : Quelles évolutions constatez-vous depuis le début de l’année 2024 ?
BL : Quels sont les rayons les plus dynamiques ? Comment l’expliquez-vous ?
S. W. : Nous constatons que les rayons fruits et légumes et produits frais restent, comme toujours, dynamiques et vecteurs de trafic en magasin. En tant que magasin spécialisé de proximité, nous accordons beaucoup d’importance à ces deux rayons, qui sont stratégiques à nos yeux.
Non-alimentaire : « Nous ne pouvons pas nous désengager de ces rayons ! » Sönam Walterspiler
BL : Quels sont les rayons les moins dynamiques ? Comment l’expliquez-vous ?
S. W. : Depuis quelques années, le secteur non-alimentaire subit une baisse importante de chiffre d’affaires. Il faut certainement y lire une modification des habitudes de consommation des ménages, qui se tournent davantage vers d’autres produits (naturels) ou d’autres acteurs de la distribution. Nous nous devons (les distributeurs mais également les fabricants) d’analyser et de comprendre ce changement de comportement consommateurs afin d’y apporter des réponses. Nous ne pouvons pas nous désengager de ces rayons !
BL : Pensez-vous que la baisse de l’offre en GMS vous est profitable ?
S. W. : Le choix fait par la GMS de se désengager du bio est profitable à nos commerces, mais malheureusement pas à l’ensemble de la profession, notamment en amont des transformateurs et distributeurs.
BL : Comment percevez-vous les mois à venir, jusqu’à la fin de l’année ?
S. W. : C’est une question difficile. Les incertitudes sont présentes dans de nombreux domaines. Cela ne nous empêche pas de nous projeter dans l’avenir et d’être fiers de nos modes de commerce. Nous avons fait le choix, il y a plus de 30 ans, d’être une coopérative de magasins indépendants certifiés en agriculture biologique. Notre groupement a également adhéré, il y a quelques mois, au programme Magasin Ambassadeur Biopartenaire, en partenariat avec le label Biopartenaire. Biomonde Le Mille Feuilles a le privilège d’être le premier magasin bio à obtenir ce label.
« Nous souhaitions offrir aux magasins indépendants une solution pour poursuivre leur activité commerciale tout en étant accompagnés »
BL : Vous avez mis en place dernièrement le concept de « l’affiliation » au sein de votre groupement. Pourriez-vous nous expliquer le fonctionnement et vos ambitions par rapport à ce nouveau concept ?
S. W. : Lors de notre dernière assemblée générale, en juin dernier, nous avons voté un nouveau mode d’adhésion à notre groupement. Cette « affiliation », permet pour le groupement de faire face à la baisse du nombre de porteurs de projets. Phénomène expliqué notamment par l’augmentation des taux d’emprunt. Biomonde Solidarité est à la fois créateur de points de vente mais il accueille aussi des magasins existants. Ce contrat leur permet d’appréhender le système coopératif avec l’ambition, à terme, de les faire devenir coopérateurs. Nous souhaitions offrir aux magasins indépendants une solution pour poursuivre leur activité commerciale tout en étant accompagnés. Nous leur apportons notamment notre expertise commerciale avec des conditions tarifaires négociées auprès de plus de 100 acteurs du marché. A chaque étape, ou moment de sa vie, un magasin doit pouvoir trouver, au travers de Biomonde, un accompagnement personnalisé.
BL : Avez-vous des projets pour cette fin d’année 2024 ?
S. W. : Nous continuons à développer deux axes :
- Le perfectionnement des outils de la coopérative (base de données, service informatique connecté, comparateur de tarifs interactif, animateurs réseau sur le terrain, aide aux magasins, etc.) ;
- Fédérer d’autres commerçants indépendants qui souhaitent travailler au sein d’un réseau coopératif, où la voix de l’adhérent a le même poids que celle du président.
Propos recueillis par Antoine Lemaire