
Lors de son assemblée générale du 23 juin, Biomonde a affirmé ses priorités : digitalisation du réseau, accélération de la démarche RSE, régionalisation des offres et lancement du système d’affiliation “Passerelle” pour renforcer les liens avec les magasins indépendants. Bio Linéaires fait le point avec son président, Sonam Walterspiler.
Bio Linéaires : Quelles ont été les principales décisions et orientations prises lors de votre assemblée générale du 23 juin, suite à votre salon des fournisseurs ?
Sonam Walterspiler : Lors de cette assemblée générale, nous avons d’abord procédé aux votes des obligations légales. Ensuite, un travail important a été orienté sur la digitalisation et l’informatique afin de rendre le réseau plus performant et de faciliter le travail des magasins. Un autre axe majeur est le travail sur la RSE (Ndlr : Responsabilité Sociétale des Entreprises), qu’un groupe de magasins développe depuis plusieurs semaines pour présenter l’intérêt et l’utilité de cette démarche à nos adhérents. Il est important de reconnaître que la RSE fait déjà partie intégrante de l’ADN des réseaux bio, et particulièrement de Biomonde, à travers la proximité avec nos clients, nos salariés et nos fournisseurs, ainsi que le souci de l’humain, qui est tout aussi important que le prix et les relations socio-économiques.
« D’ici quelques années, une part significative des ventes sera réalisée grâce à des offres régionales spécifiques »
BL : Pourriez-vous nous en dire plus sur la régionalisation qui semble tenir à cœur à Biomonde ?
S. W. : La régionalisation est effectivement un aspect très important pour notre groupement. Depuis deux ans, nous menons un travail au sein de la coopérative pour identifier des fournisseurs spécifiques aux régions et mettre en place des plans promotionnels communs. Nous avons ainsi développé, pour la deuxième année consécutive en Rhône-Alpes et pour la première année en Aquitaine, un prospectus numérique dédié aux fournisseurs locaux. L’objectif est de mettre en avant ces produits pour développer l’ancrage régional. Nous pensons que d’ici quelques années, une part significative des ventes sera réalisée par les magasins grâce à des offres régionales spécifiques. Notre vocation est de promouvoir les marques nationales, mais aussi de construire de nouveaux schémas de distribution plus proches des magasins et des consommateurs.
BL : Vous aviez également entamé des relations avec l’ANEB (Ndlr : Association Nationale des Epiciers bio qui porte la marque Elibio). Quel est le rôle de cette collaboration ?
S. W. : L’ANEB est un partenaire des adhérents Biomonde depuis plusieurs années. Cette année, nous avons souhaité participer activement à la construction et à la continuité de cette association, car elle est utile pour une bonne partie de nos adhérents. L’objectif est de continuer à promouvoir l’ANEB et, surtout, de participer et de faire entendre notre voix. Cela s’est concrétisé cette année par l’élection de deux représentants de magasins.
« La RSE fait partie intégrante de l’ADN de Biomonde »
BL : Le système d’affiliation « Passerelle » a été mis en place. Pourriez-vous nous faire un premier bilan de ce système ?
S. W. : Les discussions concernant le système d’affiliation ont débuté en septembre 2023 avec les magasins. Il est crucial pour nous de ne rien faire sans discuter avec nos adhérents. La construction de ce système a duré un peu moins d’un an, aboutissant à la présentation en juin 2024 de la proposition de mettre en place ce système d’affiliation nommé « Passerelle ». Ce nom est très approprié car il vise à faciliter l’accès à la coopérative pour les magasins de réseaux indépendants. Le coût est le moins cher de France, à 500 euros HT par an, et il permet d’engager des discussions et un travail avec les magasins indépendants, de les familiariser avec la coopérative, et l’objectif final est de les transformer en coopérateurs afin qu’ils puissent pleinement bénéficier du collectif.
« Nous offrons la gratuité des services pour les affiliés qui rejoindront le réseau jusqu’à la fin de l’année 2025 »
BL : Avez-vous des objectifs chiffrés pour le nombre de magasins affiliés pour 2025, et y a-t-il d’autres développements prévus pour les affiliés ?
S. W. : Nous n’avons pas d’objectif chiffré précis pour le nombre de magasins affiliés. Nous ne nous fixons pas de nombre impératif ; il faut avancer et en avoir, que ce soit deux, cinq ou dix. Nous n’avons pas pour vocation d’avoir un réseau uniquement d’affiliés, car la contribution principale vient des coopérateurs. Le système d’affiliation est conçu pour compenser les créations de magasins, qui étaient auparavant de quatre à cinq par an. Depuis le début de l’année, le système fonctionne bien : en abordant les magasins, ils découvrent ce qu’est Biomonde, et beaucoup choisissent de devenir coopérateurs plutôt qu’affiliés. Certains ont fait le choix de l’affiliation avec l’objectif de devenir coopérateurs plus tard. En exclusivité, nous offrons la gratuité des services pour les affiliés qui rejoindront le réseau jusqu’à la fin de l’année 2025. Étant donné que nous n’avons pas d’objectif quantitatif, nous n’avons pas non plus de ligne de financement obligatoire en face, d’où la décision de proposer cette gratuité pour 2025.
Propos recueillis par Antoine Lemaire