Pronatura Nouvelle-Aquitaine célèbre son ancrage territorial
27 octobre 2025
Matthieu Pérouse : En 2024, comme l’année précédente, la Caba a connu une année de consolidation, qui est une année globalement réussie pour la coopérative. Ces résultats sont le fruit d’un travail collectif, réalisé dans un contexte économique de la bio « plus que chahutée et malmenée ». Les résultats d’exploitation ont été historiquement élevés ! La coopérative n’ayant jamais atteint de tels niveaux en 40 ans d’histoire. Cette performance a été portée par une dynamique commerciale observée dans l’ensemble des six magasins, avec une augmentation de l’activité de +5,15 % en 2024. La marge commerciale est également en légère augmentation. C’est une volonté de la Caba depuis trois ans pour faire face à la crise post-Covid et financer des investissements importants engagés il y a déjà quelques années. Cette augmentation de marge ne sera pas éternelle et une diminution pourrait être envisagée d’ici quelques années. Par ailleurs, une baisse sensible de la masse salariale est à noter dans la réalisation de ces résultats. Un important travail sur l’organisation des équipes et la masse salariale a été engagé depuis plusieurs années, avec un objectif qui devrait être atteint d’ici deux ans. Le résultat net, largement positif, permet de consolider les fonds propres de la coopérative et de continuer à investir dans son projet coopératif. De plus, 20 % du résultat est redistribué aux équipes, comme le prévoit le contrat d’intéressement à la Caba.
« L’activité a augmenté dans l’ensemble de nos six magasins de 5,15 % en 2024 » Matthieu Pérouse
M. P. : La Caba présente un taux de turnover en CDI inférieur à celui du secteur du commerce de détail (26 % contre 30,1 %), mais il reste supérieur à la moyenne nationale du secteur d’activité (16 %). Nous estimons qu’il est trop élevé pour une structure coopérative. Pour y remédier, nous avons lancé une série d’actions concrètes en 2024 comme, par exemple, une refonte de la communication RH, la modernisation de certains outils RH, la montée en compétence et un accompagnement des managers et des équipes, suite à la détection d’une marge de progression significative en matière de management, il faut évoluer constamment dans la gestion des femmes et des hommes dans l’entreprise. De plus, le lancement d’une note RH trimestrielle nous a permis de renforcer la transparence et l’information auprès des équipes. Pour 2025, on prévoit de lancer un parcours d’intégration des collaborateurs au sein d’un modèle coopératif, car être salarié dans une coopérative de consommateur est considéré comme atypique et nécessite une approche particulière. Des campagnes autour de la qualité de vie au travail sont également prévues, car très attendues, ainsi qu’une refonte de la grille de classification. L’objectif est que les collaborateurs soient fiers, motivés et alignés avec le sens de leur mission. Nous refusons de céder à la fatalité du turnover, considérant que les équipes ont besoin de perspective, de reconnaissance et de cohérence, et ne sont pas de simples ressources mais les piliers du projet.
M. P. : Je voudrais rappeler que la Caba est née il y a 40 ans avec l’engagement de défendre l’agriculture biologique et paysanne. Cet engagement reste une raison d’être fondamentale. Malgré le recul de la consommation bio, la coopérative maintient une stratégie de soutien actif à l’amont agricole. En 2024, de nombreuses actions ont été mises en œuvre pour soutenir les producteurs et continueront en 2025. Je citerai le renforcement des achats locaux. La Caba travaille régulièrement avec près de 140 producteurs locaux. La sécurisation des filières équitables : les achats auprès des paysans et paysannes associés ont été augmentés via les commandes réalisées sur la plateforme. La visibilité en magasin. Un effort est fait pour donner toujours plus de visibilité aux producteurs dans les magasins. Et enfin, la Caba s’efforce de garantir des prix justes et stables en contractualisant davantage, notamment avec les boulangers et les producteurs de fruits et légumes chaque année. J’insiste, l’objectif de la Caba est d’être un acteur de solidarité économique dans la filière, et non un simple distributeur !
« La Caba travaille avec 140 producteurs locaux avec un effort pour donner plus de visibilité aux producteurs dans les magasins. L’objectif est d’être un acteur de solidarité économique dans la filière non un simple distributeur »
M. P. : À la Caba, les dimensions économiques et militantes ne s’opposent pas, mais se nourrissent mutuellement. La stratégie de la coopérative est structurée autour de « l’efficience au service du sens ». Elle s’appuie sur la charte de Biocoop et sur le projet politique de la Caba, présenté et partagé lors de l’assemblée générale de juin. Cette stratégie s’articule autour de trois axes : la réduction de l’impact écologique, via l’optimisation de la logistique entre les six magasins, le renforcement du modèle coopératif, avec une plus grande implication des salariés et des clients dans les orientations portées par la Caba, et enfin, une Bio exigeante et accessible, avec l’ambition de formaliser une politique de RSE.
« Le développement d’un service avant fromage sur l’ensemble des six magasins devrait voir le jour en 2025. »
M. P. : Pour 2025, la priorité de la Caba est double. Améliorer l’expérience client en magasin par leur modernisation, et mener une réflexion permanente sur les services proposés. En effet, la coopérative se considère avant tout comme commerçante et cela nous invite à répondre au mieux à nos clients. Pour ce, de nombreux chantiers sont déjà en cours ou prévus. Côté magasin, la rénovation, l’amélioration de l’aspect esthétique et pratique ainsi que des équipements plus ergonomiques pour les équipes et des services plus pratiques pour les clients sont déjà en route. En ce qui concerne l’assortiment de l’offre, outre une refonte et une rationalisation, une grande attention sera aussi portée sur le goût et la qualité. Puis, le développement d’un service avant fromage sur l’ensemble des six magasins devrait voir le jour en 2025. Le rayon vrac sera reconfiguré et agrandi, notamment sur le magasin de Mûrs-Érigné, avec 30 références supplémentaires et une réflexion est aussi en cours autour d’une gamme traiteur plus étoffée et le déploiement de nouveaux services dans le plus grand magasin, au Doyenné. Quant aux animations (ateliers cuisine, tables rondes, réunions d’information…), la dynamique déjà engagée depuis plusieurs années au sein de la coopérative se poursuivra en 2025. Enfin, des campagnes de notoriété locales pour sensibiliser les clients actuels et futurs sont aussi envisagées.
Propos recueillis par Antoine Lemaire
6 : nombre de magasins
17,5 M€ HT : CA 2024 (+5,15 % vs 2023)
17 486 : nombre de coopérateurs (+614 en 2024 vs 2023)
79 salariés soit 75,13 équivalents temps pleins (ETP) au 31 décembre 2024
+3,7 % : évolution du CA à fin juin 2025 depuis le 01/01/2025 sur l’ensemble des 6 magasins.
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