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Chassons les marchands du temple…

L’Agriculture biologique, une imposture !

Les quelques extraits de cet article traduisent bien le contexte délétère dans lequel les véritables pionniers de l’agriculture biologique devaient évoluer. Après avoir fustigé dans la première partie de son article les « aigrefins», M. Galpy poursuit :
L’exploitation de la crédulité débute par une mise en condition de l’auditoire à l’aide d’un sabir de liturgie, de physique nucléaire, de littérature et de chimie, déclamé sur le ton de la sentence par des gens de passage (formule évoluée de diseuses de bonne aventure). Après pareille proclamation du miracle, certains agriculteurs acceptent de renier en bloc les méthodes culturales qu’ils utilisent depuis toujours et qui ont été élaborées par plusieurs générations. Ils passent alors à la ‘’biologie» et sacrifient au lithotamne, seule chose qui importe pour ces bateleurs de foire…
…Toute puissance de l’occultisme . Nous sommes étonnés par la facilité avec laquelle des personnes dotées d’une dose réputée plus que moyenne de bon sens, se laissent séduire par un language incompréhensible dont voici un échantillon « le potassium est un élément d’aridité et de décompression »…« les méthodes conventionnelles d’agronomie trahissent le sol en l’alcoolisant ». Pourtant, nous avons vu et entendu des gens attentifs, buvant de pareils propos, nous huant alors que nous clamions l’imposture. Il est vrai que les techniciens ne détiennent pas les pouvoirs des charlatans pour séduire les foules : ils n’ont pas de miracles à proclamer, car en agriculture, il n’en existe pas.
Si, ce même jour, un conférencier était venu pour informer les agriculteurs sur le marché commun agricole, combien d’auditeurs aurait-il eus? Sûrement moins que les charlatans. Pourtant, l’agriculture va connaître une concurrence encore plus sévère qui obligera les agriculteurs à acquérir une technicité sans cesse accrue. Tout le monde agricole n’aura pas la possibilité de suivre le mouvement…il n’y aura pas de miracle pour les attardés et en aucun cas nous ne voudrions contribuer à grossir leurs rangs. C’est pourquoi,, nous nous insurgeons contre l’obscurantisme, ses pompes et ses oeuvres…

Mais qui est l’imposteur ?

C’est la question posée par le Professeur Boucher dans la lettre ouverte qu’il fit paraître dans le journal «Agriculture et Vie» de marsavril 1965 :
… Vous veniez d’assister à l’une de nos réunions, sans y être invité, pour nous apporter la contradiction et selon vous «démasquer les imposteurs ». Dès le début, vous jaillissez de votre siège comme un diable d’une boîte, avec l’intention de nous empêcher de parler. Façon de faire pour le moins curieuse, tenant plus du charretier de service que de l’adversaire courtois et convaincant. Quant à nous, notre méthode est différente et nous persuadons par des preuves. C’est sans doute pour cela que vous avez été hué…
… c’est parce que, malgré vents et marées contraires, la VERITE que nous défendons se fait jour, que nous avons plus d’auditeurs dans un petit bourg de campagne, que nous n’en auriez eu pour expliquer aux Paysans «ignorants, selon vous, les lendemains chantants que leur donnera le marché commun». Car pour vous, le Paysan est un ignorant que les grands prêtres du Temple de la Science ont mission d’éduquer. Mais votre science très conformiste ne vous permet pas, malgré votre diplôme, de saisir les relations profondes du monde vivant. Ceci explique pourquoi vous n’avez pu comprendre la relation que je fais entre l’énorme volume atomique du Potassium (revoyez vos cours, M. Galpy), son pouvoir dilatateur et le fait qu’il se trouve en excès dans tout aliment de faible poids spécifique et de basse qualité.

Pour le développement de l’Agriculture Biologique méthode Lemaire-Boucher, de nombreuses réunions d’information étaient organisées par la Sté SVB Lemaire. On voit ici celle tenue le 3 novembre 1964 par MM. Boucher et Racineux à La Guerche de Bretagne en Ille et Vilaine

… Quant aux insuffisances de notre langage, pas assez châtié pour vos oreilles mais que nos amis Paysans comprennent fort bien, sachez qu’eux et nous, nous préférons les réalisations solides à la vaine littérature.
On le voit, c’était plus de l’affrontement que la cohabitation que nous connaissons actuellement. Peut-être aurait il pu en être autrement ? Il aurait fallu au moins pour cela que les «chasseurs» de l’époque admettent que la science ne s’était pas arrêtée le jour où ils avaient reçu leurs diplômes. A leur décharge, mais ils ne sont pas excusables pour autant ,il faut savoir qu’en 1965 et bien avant, l’enseignement agricole dispensé ignorait totalement la biologie des sols, base même de l’agronomie, pour la supplanter par une technique «chimico-mécanique» excluant toute coopération avec le sol, inspirée par les industries chimiques pour leur plus grand profit … et de ceux qui la divulgaient.

Une évolution positive avec le temps

● Hier, au printemps 1965, la Chambre d’Agriculture de la Sarthe a une opinion bien tranchée sur l’agriculture biologique (imposture, occultisme, obscurantisme) et ses pionniers (aigrefins, bateleurs de foire, charlatans, attardés) tous propos tenus par son directeur, confirmés et approuvés par la suite par son Président et son Bureau
● Aujourd’hui, 45 ans plus tard, elle coopère activement au développement de l’agriculture biologique : organisation de portes ouvertes bio, démonstrations, formation conversion pour les agriculteurs, assistance des agriculteurs en bio et en conversion par un tecnicien spécialisé, mise en place et suivi d’essais et de fermes de référence, etc..
« Chassez le naturel, il revient au galop » dit un proverbe… En attendant, on se doit de rendre un hommage particulier aux pionniers de la bio qui, dans le contexte difficile qu’ils ont connu, se sont battus pour nous léguer un si riche patrimoine

Jean-François Lemaire

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