
Avec une progression supérieure à celle du marché et un parc en voie d’équilibre, La Vie Claire aborde la fin de l’année 2025 sur une note positive. L’enseigne mise sur la relance de la fréquentation, l’accessibilité et la labellisation BioED pour inscrire durablement sa croissance dans un modèle responsable.
Bio Linéaires : Le troisième trimestre vient de s’achever. Quel est le bilan de La Vie Claire à fin septembre 2025 ?
Christelle Le Hir : Le bilan est positif depuis le début de l’année. Je parle toujours à parc constant, car je considère que c’est cela la vraie performance de notre société par rapport au marché, en raison des variations de notre parc. Le marché des magasins spécialisés bio, cumulé à septembre, est à +5,3 %. Pour La Vie Claire, à parc constant, nous avons réalisé +6,7 %.
BL : Selon nos informations, le mois de septembre 2025 a particulièrement été dynamique en magasin bio. Pourquoi selon vous ?
C.L.H. : Il y a eu, en effet, un vrai accélérateur au mois de septembre. Le marché a fait +9,4 %, et La Vie Claire a réalisé une performance similaire, avec +8,7 %. Je pense que c’est principalement lié aux grands temps forts commerciaux que nous avions tous en septembre (promotions de rentrée, anniversaire…). Ces opérations ont fortement tiré le marché. Pour La Vie Claire, nos différentes opérations commerciales ont bien fonctionné : notre offre « le deuxième produit à moins de 50 % » est un véritable carton. Il en est de même pour notre opération sur le local et celle d’octobre sur le « pain, vin et fromage » grâce, notamment, à l’offre d’un petit pain cranberry pour x euros d’achat, qui rappelle le commerce de proximité. La bonne nouvelle, c’est que les débats autour de l’attractivité, de l’accessibilité et des promotions sont de vrais sujets qu’il faut maintenir pour les prochaines années.
BL : Côté fréquentation et panier moyen, quelles sont les tendances ?
C.L.H. : Pour La Vie Claire, environ 80 % de cette croissance est due à la fréquentation et 20 % est liée au panier moyen. Je pense que c’est plutôt deux tiers / un tiers sur le marché. Cette accélération montre que nous sommes en train de récupérer certains déçus de la grande distribution ou des personnes perdues à cause du pouvoir d’achat. Toutefois, nous ne sommes toujours pas au niveau de fréquentation de 2019 : il manque entre 8 et 10 points. L’enjeu est de récupérer ces points de fréquentation perdus, ce qui représente un champ des possibles énorme pour la croissance. Les deux axes sur lesquels il faut impérativement travailler sont le plaisir et l’accessibilité.
« L’enjeu pour l’année prochaine est de retrouver un parc croissant avec entre 15 et 20 ouvertures. Nous essayons de faire de la croissance raisonnable mais nous aimerions nous rapprocher des 400 magasins »
BL : Vous avez atteint la barre des 325 points de vente avec l’ouverture d’un nouveau magasin à Marquise, dans le Pas-de-Calais. Comment voyez-vous évoluer votre parc ?
C.L.H. : Nous continuons à croître. J’espère que d’ici la fin de l’année, nous aurons un peu moins de dix ouvertures. Nous avons encore fermé des magasins mais, pour la première fois, nous serons quasiment à l’équilibre de notre parc (à 4 ou 5 magasins près), ce que nous n’avions pas vécu depuis plus de deux ans. C’est une bonne nouvelle.
Nous avons une dizaine d’ouvertures en France métropolitaine et dans les DROM (ouverture à La Réunion, à l’Île Maurice…). Notre petit dernier en date est effectivement Marquise, dans le nord de la France. C’est une famille – une mère et sa fille – qui ont ouvert ce magasin. Nous continuons à nous développer là où nous sommes sous-représentés par rapport à la concurrence. L’enjeu pour l’année prochaine est de retrouver un parc croissant avec, nous l’espérons, entre 15 et 20 ouvertures. Nous avons une trentaine de dossiers « chauds » dans les tuyaux. Nous essayons de faire de la croissance raisonnable mais nous aimerions rapidement nous rapprocher des 400 magasins, jauge que nous avions déjà atteinte. Nous disposons d’ailleurs de l’outil logistique nécessaire pour le faire, grâce à un investissement réalisé il y a quelques années. Enfin, j’attire votre attention sur le fait que nous préparons d’ores et déjà l’année prochaine. Il se passera plein de choses, car nous allons fêter nos 80 ans.
BL : Vous avez participé à l’assemblée générale du Synabio et, entre autres, à une table ronde. Quel retour pourriez-vous nous en faire ?
C.L.H. : Cette AG a été très intéressante et riche en informations. La table ronde a permis de croiser différents éclairages et idées autour de l’évolution de la bio, avec les points de vue du distributeur généraliste, du magasin spécialisé bio et de l’industriel.
Ce syndicat est très actif et produit beaucoup de choses. J’ai trouvé qu’il y avait une très bonne atmosphère et que la passation se fait en douceur. Le départ de Didier Perréol de la présidence est marquant, car c’est un homme très emblématique et très engagé.
Nous avions aussi à cœur de présenter les résultats de BioEntreprise Durable (BioED) pour nos magasins. Nous avons été très moteurs dans la démarche visant à rendre ce label applicable aux magasins. Marjorie Favre, notre directrice qualité RSE, a travaillé sur le sujet avec les équipes du Synabio pendant plus d’un an.
Aujourd’hui, cela se concrétise : il y a déjà les premiers magasins labellisés. Nous nous sommes fixé un plan de marche pour avoir, idéalement, tout notre parc labellisé BioED l’année prochaine. C’est une étape importante : cela a pris du temps, mais c’est une belle concrétisation.
BL : À quelques semaines de l’ouverture de Natexpo, et en tant que présidente du Synadis Bio, pourriez-vous nous rappeler les grands objectifs du village des distributeurs spécialisés bio ?
C.L.H. : L’idée est que nous soyons tous réunis sur Natexpo. L’objectif est toujours de faire parler de la bio et d’offrir un lieu de rencontre entre les industriels et les distributeurs (intégrés comme nous ou indépendants). Cela permet de faciliter les échanges avec nos fournisseurs, de suivre les tendances de marché et de découvrir les innovations — notamment avec les Trophées Natexpo — afin de travailler nos assortiments pour les années suivantes. Nous avons prévu, comme chaque année, de tenir un conseil d’administration sur le salon, ainsi qu’une conférence de presse pour rassembler les journalistes et parler du marché et des orientations des différentes enseignes. Les enjeux sont de faire parler de nous, mettre en contact acheteurs et fournisseurs, et prendre le pouls des innovations. Enfin, nous travaillons main dans la main avec La Maison de la Bio, qui a un planning très chargé (interventions, tables rondes). Nos deux stands sont d’ailleurs situés face à face.
Propos recueillis par Antoine Lemaire





