Immersion au sein de l’écosystème coopératif Biocoop dans l’Yonne

Visite du Biocoop Germinal de Perrigny avec, de gauche à droite : Jean-François Pascal et Maxime Baduel de la délégation ministérielle de l’économie Sociale et Solidaire, au centre : des membres de la coopérative Germinal et à droite : Dalila Habbas, déléguée générale du Fonds de dotation Biocoop, Frédéric Faure, vice-président de Biocoop, et Christel Garnier, administratrice Biocoop et paysanne bio. Photos : Julien Thvin.

Mieux percevoir les dynamiques et les problématiques portées par le réseau Biocoop et ses partenaires de la fourche à la fourchette, tel était le programme qui réunissait dans l’Yonne mardi 10 juin plusieurs responsables de Biocoop ainsi qu’une délégation ministérielle à l’économie Sociale et Solidaire. Une visite opportune dans un contexte de fragilisation des soutiens publics à la Bio.

 

Germinal, la Bio(coop) historique

Cette journée de terrain a commencé avec la visite de deux magasins Biocoop Germinal à Perrigny puis à Auxerre (89). Patrick Eude, responsable du magasin de Perrigny a retracé brièvement l’histoire de la coopérative Germinal qui commence en 1974 avec 20 adhérents de l’association Nature et Progrès.

En 1976, la coopérative est créée et, en 1986, elle participe à la création de Biocoop (qu’elle intègre dix ans plus tard). Aujourd’hui Germinal, c’est quatre magasins dans l’Yonne, 74 salariés, plus de 17 000 sociétaires et 13 millions de chiffre d’affaires en 2024, avec une hausse de près de 10 % complétée par une progression du sociétariat.

La visite du second Biocoop Germinal a permis de découvrir l’équipe de la Cagnole (escargot en morvandiau), monnaie locale complémentaire et citoyenne mise en place en 2018 et réservée aux producteurs bio ou en conversion. Sur tout le territoire de l’Yonne et alentour, elle fédère 250 partenaires (dont Germinal) et plus de 300 adhérents.

Solicagnole est, quant à elle, l’association départementale qui porte le projet de caisse de solidarité alimentaire, créé en 2024 suite aux réflexions sur le soutien aux producteurs bio en difficulté et dans la lignée des expérimentations fructueuses sur la Sécurité Sociale de l’Alimentation qui émerge actuellement. Elle donne accès à une alimentation saine de durable, en l’occurrence bio et locale pour des publics précaires.

 

De la fourche à la fourchette

La journée s’est poursuivie avec la visite de la Cocebi à Nitry. Cette coopérative 100 % bio spécialisée dans le grain est née en 1982 de convictions profondes pour un vrai projet de société.

Le siège social de la Cocebi réalisé en matériaux bio-sourcés.

Aujourd’hui, elle fonctionne avec une mutualisation des compétences grâce à une équipe de 35 personnes et 290 agriculteurs adhérents pour 14 000 hectares collectés sur la Bourgogne et la Franche-Comté et 35 000 tonnes globales de collecte. Elle gère la collecte du grain, le tri, le décorticage, le floconnage d’avoine (via Avena) et le commerce de ces grains. Le chiffre d’affaires oscille entre 20 et 25 millions d’euros par an. Ici, la variété de cultures dépasse de loin les traditionnels blé colza orge avec près de 25 produits proposés en céréales, oléoprotéagineux et légumes secs.

La structure attenante Avena Bio, créée en 2021, fabrique farine et flocon d’avoine, céréales sans gluten et légumineuses 100 % bio. Elle peut produire 8 à 10 000 tonnes de flocons/an.

Simon Reboul (blouse blanche), directeur de l’usine de floconnage Avena Bio, encadre la visite.
Les visites se sont conclues avec la belle ferme de la Collerie. Christelle Garnier qui l’a reprise de ses parents en 2004 et travaille à présent avec sa fille est aussi administratrice Biocoop et vice-présidente de la Cocebi et de Bio Équitable en France. La ferme comprend notamment 220 hectares de céréales en 100 % bio et un atelier de volailles qu’elle commercialise dans des Amap et chez Biocoop Germinal.
De gauche à droite : Jean-François Pascal, Frédéric Faure, Maxime Baduel et Christelle Garnier suivent les explications de Thibaut, ingénieur employé à la ferme de la Collerie.

 

L’impact Biocoop sur les territoires et filières

Au terme de cette journée, Frédéric Faure, vice-président de Biocoop, s’est réjoui qu’on puisse « se rendre compte de l’impact sur les territoires et les filières, quand on voit l’implantation d’un groupe de coopératives comme Germinal, les outils de transformation, tous les liens tissés avec l’amont ».

Enfin pour Maxime Baduel, délégué ministériel à l’économie Sociale et Solidaire, « il est précieux de pouvoir se rendre compte des contextes différents, du producteur aux distributeurs. Il y a un objectif de promotion de l’agriculture bio dans toutes ses facettes avec la dimension écologique mais aussi la viabilité du modèle économique, l’impact social et les conditions de travail. C’est un véritable défi qui repose beaucoup sur les centrales d’achat « têtes de pont » comme Biocoop, il y a donc un véritable enjeu à renforcer ces modèles ».

Julien Thivin

Germinal en chiffres

1974 : création

1976 : création de la coopérative

1986 : participe à la création de Biocoop

1996 : intégration de Biocoop

4 magasins dans l’Yonne (39)

74 salariés

+17 000 sociétaires

13 millions de CA en 2024 

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