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Inde : un géant quelque peu timide

Leader en nombre de fermes bio au monde mais relativement peu de surface

À l’échelle de la planète, l’Inde compte le plus d’exploitations bio grâce à ses quelques 840 000 agriculteurs soit un tiers du total mondial. Néanmoins, avec ses 620 000 hectares certifiés en 2015, elle ne se classait que parmi les 15 premiers pays, derrière l’Uruguay par exemple. Par ailleurs, il ne s’agit pas d’une croissance linéaire. En partant de 42 000 ha en 2003, le pays avait atteint un pic à 1,2 million ha en 2008, pour ensuite connaitre des soubresauts mais globalement une tendance à la baisse puisque cette surface a été divisée par 2 en l’espace de 6-7 ans.

Leader incontesté du coton bio avec ¾ de la production mondiale

Le marché indien du bio pèse environ 524 M€ dont 407 M€ à l’export. Alors que les exportations de produits alimentaires ont crû régulièrement sur la période 2005-2014 pour atteindre 174M€, le marché domestique a émergé tardivement mais avec une demande plus soutenue : ses 10 M€ en 2008 ont été multipliés par 12, en l’espace 6 ans (117 M€ en 2014). Plus impressionnantes, les exportations de coton bio ont littéralement explosé en trois ans : de 68 M€ en 2011 à 233 M€ en 2014. Ceci dit, l’Inde est aussi un des premiers producteurs de coton OGM, avec plus de 10 M ha.

Un exportateur de matières premières agricoles en vrac

Du fait de la taille de son territoire et de sa diversité pédoclimatique, l’Inde offre une large palette de denrées agricoles bio. Traditionnellement, elle est réputée pour son riz, son thé, ses tisanes et herbes médicinales, ses épices ainsi que ses condiments. Mais le gros du volume est réalisé actuellement par l’exportation de matières premières agricoles en vrac : soja et autres légumineuses (pois chiche, lentilles, etc.), sucre, lin, sésame. Hors coton, deux familles de produits comptent pour 78% des exportations bio : oléagineux (56  %  : soja, lin, sésame) et riz basmati (22 %).

Les produits transformés ont une part de 8 %, le sucre de 7 %, le thé de 1,9 %. Légumes secs, fruits secs, épices et plantes médicinales n’atteignent guère 1% chacun. Le pays dispose d’un potentiel encore peu exploité dans le domaine des fruits (frais, transformés ou déshydratés, notamment en mangue) et des noix. Par ailleurs, les instances nationales souhaitent stimuler la production à plus forte valeur ajoutée telle les denrées et ingrédients transformés et conditionnés. 39 % des exportations en valeur sont à destination de l’Europe, 57 % de l’Amérique du Nord.

Des démarches inclusives

Le concept de ‘bio-villages durables’ se développe dans certains Etats. Autre particularité, le Sikkim, situé dans l’Himalaya, est devenu le premier État 100% bio début 2016 ! Il importe néanmoins de mentionner qu’il est le moins peuplé avec ses 600-700 000 habitants (une ‘paille’ face aux 1,26 milliard de personnes que compte le pays), qu’il est le second plus petit Etat, après Goa et que le premier aéroport se situe à six heures de route. Ceci dit, 10 à 15 000  ha ont été certifiés annuellement  depuis 2009 pour arriver aujourd’hui à environ 75 000 ha. Cet Etat aura réussi ce que son voisin, le Bhoutan espère atteindre.

Traçabilité, oui, mais des défis restent à relever

L’Inde a mis en place un programme national de production bio, NPOP (National Programme for Organic Production) ainsi qu’un système de traçabilité numérique, Tracenet, pour les denrées destinées à l’exportation (avec émission de codes-barres pour chaque transaction réalisée par des opérateurs référencés). L’Union Européenne et la Suisse ont reconnu le standard NPOP comme équivalent à leur règlementation.

Ceci dit, l’Inde a perdu en 2013 cette équivalence pour les denrées transformées à partir de matières premières végétales bio produites dans le pays (catégorie D) ; ne demeurent en équivalence que les produits végétaux bruts (catégorie A) ainsi que les semences et matériels de reproduction végétative (catégorie F), si cultivés sur le territoire indien.

Dorénavant, les produits transformés indiens entrent dans l’Union Européenne avec un certificat d’inspection à la condition que l’opérateur indien soit certifié par un organisme certificateur reconnu aux fins de l’équivalence (et qui est référencé pour la catégorie D sur l’Inde). Le pays devra ainsi refaire des efforts sur son système de traçabilité et d‘inspection s’il souhaite regagner l’équivalence sur les produits à valeur ajoutée. À noter que le département américain de l’agriculture a, de même, reconnu le système indien d’accréditation.

Bettina Balmer
Mobile: + 33 6 69 53 44 84
bettina.balmer@biolineaires.com

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