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JEAN BOUTEILLE : La consigne réinventée sur un mode écologique et durable

« J’embouteille grâce à Jean Bouteille » : un geste écologique apte à séduire un très grand nombre de consommateurs.

Une solution « zéro déchet » pour les liquides

Comment consommer des produits liquides sans générer de déchet ? Telle est la question au cœur du projet Jean Bouteille, nom « clin d’œil » derrière lequel se cache une jeune start-up, née en mars 2012 à Lille.

Son objectif : apporter une solution « zéro déchet » aux magasins afin que ces derniers puissent proposer à leurs clients une consommation de produits liquides réellement écologique et durable. Car si le recyclage des bouteilles c’est bien, il existe une solution encore plus aboutie : les réutiliser en circuit court. Jean Bouteille a ainsi créé une nouvelle filière d’économie circulaire, proposant aux magasins de l’huile, du vin, et du vinaigre en vrac, issus de l’agriculture biologique – en attendant d’autres liquides – remplis sur place en bouteilles consignées.

Jean Bouteille, c’est l’invention d’une vraie économie circulaire pour les liquides.

Plus précisément, Jean Bouteille installe dans les magasins des fontaines fonctionnant avec les liquides mentionnés, livrés en « vrac » (gros contenants), et met à disposition du point de vente un parc de bouteilles propres. Le client achète une bouteille réutilisable qu’il peut alors remplir sur place avec le produit choisi. Une fois la bouteille vide, il peut la réutiliser à volonté et la déconsigner à tout moment. Selon le cas de figure, soit Jean Bouteille récupère les bouteilles déconsignées pour les emporter vers une station de lavage proche, soit elles peuvent être nettoyées sur place dans une mini-laveuse. Si les bouteilles sont emportées, le magasin en reçoit des propres en échange.

Un procédé adapté à l’environnement magasin

Au premier regard, on pourrait penser qu’il ne s’agit là que d’un simple mariage entre deux modes de consommation écologique : le vrac et la bouteille consignée réutilisable. Mais si tel était le cas, il ne s’agirait pas d’un système abouti d’économie circulaire et écologique. Ici, il ne s’agit pas seulement de recyclage et d’une simple économie d’emballage jetable, mais de réutilisation directe, associée à un soutien du développement local.
La solution complète proposée aux magasins comporte en effet plusieurs aspects : la location/vente des meubles pour vrac liquide alimentaire et non alimentaire (le concept fonctionnant également avec les produits de détergence), la mise en place des bouteilles consignées réutilisables (adaptées au liquide concerné, volumes normés), la fourniture des liquides (vins, vinaigres, huiles, alcools forts) et la location/vente d’une mini-laveuse, voire la gestion d’une unité de lavage.

Pour tous ces aspects, Jean Bouteille a fixé des critères de sélection. Pour le matériel « lourd » (embouteilleuses alias fontaines à liquides), en prenant par exemple soin d’utiliser un maximum de matériaux réutilisables, issus de méthodes de production écologiques. Le bois des fontaines est choisi afin qu’il soit le plus naturel possible, en pin, sans formaldéhyde et avec une lasure naturelle. Les systèmes électroniques sont quant à eux fabriqués majoritairement en Europe sur la base de logiciels open-source (logiciels libres pouvant être améliorés par tout le monde), afin d’avoir l’assurance d’un processus de fabrication le plus écologique possible.

Une fontaine à liquides avec son imprimante intégrée.

Pour la partie technique, la société travaille régulièrement avec des ESAT locaux afin de faire du pré-assemblage de pièces, de l’assemblage de bouchons mécaniques et même du lavage de bouteilles. Le but est de favoriser le développement local ainsi que l’insertion socioprofessionnelle des personnes en situation de difficulté, en améliorant notamment l’intégration des personnes handicapées.

Concernant la bouteille en verre, elle a été spécialement fabriquée afin d’être adaptée au vrac, avec une ligne de remplissage certifiant le volume et une sérigraphie reconnaissable, cette dernière étant conçue pour durer, de façon à ce que la bouteille puisse être réutilisée le plus de fois possible.

Pour les produits liquides eux-mêmes, Jean Bouteille travaille avec des acteurs importants et reconnus de la Bio comme Bio Planète (huiles), Maison Dulas (huile d’olive), Le Sauzet (vins et vinaigres), La Cave Bio (vins), etc. en attendant d’autres partenaires à venir.
Un système de traçabilité validé par Ecocert a été mis en place : à chaque remplissage, une étiquette à coller sur la bouteille est imprimée, avec entre autres un code barre, l’indication de la contenance, la désignation du produit, la date de péremption et un numéro de lot unique permettant de remonter jusqu’au producteur. Le tout géré directement via le meuble distributeur de vrac liquide, grâce à une interface intégrée.

Les bouteilles sérigraphiées de qualité participent au bon fonctionnement du concept.

On relèvera que les fontaines sont conçues de manière à assurer une hygiène et une métrologie optimales sans risque de débordement ni de contact entre la bouteille et les fontaines. A noter aussi que les bouteilles sont disponibles en plusieurs formats afin de répondre aux attentes des clients.

Un autre type de fontaine, bien intégré dans le rayonnage.

Un nettoyage en circuit court

La vente en vrac représente moins de déchets à jeter et elle supprime l‘emballage perdu. Et le lavage des bouteilles consomme par ailleurs moitié moins d’eau que pour produire une bouteille neuve.

Si Jean Bouteille a commencé dans sa région d’origine, le Nord, avec une centrale de lavage implantée dans un ESAT du réseau Papillons Blancs, l’installation directe de mini-laveuses dans les magasins crée une boucle en véritable circuit court. Ces laveuses installées chez un client peuvent bien sûr être utilisées pour laver les bouteilles d’autres clients non équipés, situés dans la même région. En résumé, le choix de Jean Bouteille est de faire voyager le moins possible les bouteilles en partageant l’utilisation des laveuses.

Jean Bouteille s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire, permettant au magasin de se valoriser en devenant lui-même acteur de la filière.

Le concept a d’abord fait souche, en 2015, dans de nombreuses villes du département du Nord, notamment dans la région lilloise où est basé Jean Bouteille. Depuis, l’entreprise a étendu son réseau à plusieurs villes, représentant 150 magasins équipés. L’objectif est bien entendu d’essaimer dans toutes les régions de France.

Consommateur et magasin gagnants tous les deux

L’idée est de faire du magasin le point central d’un changement de mode de consommation. Par ce biais, le point de vente devient force de proposition en apportant un service supplémentaire permettant de consommer de façon écologique et durable, tout en étant adapté au monde d’aujourd’hui et aux contraintes des clients.

Le combat de Jean Bouteille est de proposer une vraie alternative aux pré-emballés à usage unique. L’impératif est donc d’offrir les mêmes performances que ce pré-emballé, sans déchet et idéalement moins cher. Le but de l’entreprise étant d’éviter qu’une bouteille parte à la poubelle, l’entreprise a tout fait pour proposer ce système de la manière la plus écologique et la plus démocratique possible. Dans la pratique, l’économie pour le consommateur peut aller jusqu’à 20 %. Et du côté du magasin, sa marge brute sur les produits vendus en vrac passe de 30 %, marge habituellement pratiquée, à 45 % en moyenne. Cette différence de marge permet de financer la consigne tout en proposant un produit moins cher pour le client.

Jean Bouteille a déstructuré la chaine de valeur afin d’apporter une partie de la transformation du produit (l’embouteillage) le plus près possible du consommateur. Ainsi la part de valeur ajoutée est augmentée, proche du lieu de consommation du produit, favorisant un commerce local énergique. Les produits liquides sont proposés moins chers, avec en sus la réutilisation d’une bouteille en verre qui apporte un bénéfice écologique certain, comme le montrent de nombreuses études.

Preuve de l’intérêt suscité par le concept, et donc du potentiel d’avenir de celui-ci, Jean Bouteille a déjà reçu de nombreuses distinctions : Trophée de l’Économie Responsable 2015, Trophée de l’Économie Circulaire 2015, Prix de l’Éco-conception 2015, Prix de la Finance Solidaire 2016 (prix « Coup de cœur du public »).

 

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