Le groupement Koalibio, qui rassemble 39 magasins bio, poursuit sa croissance, grâce au recrutement de nouveaux consommateurs. La présidente du groupement, Virginie Mehay, revient sur les facteurs clés de cette réussite et dévoile les perspectives pour l’avenir. Elle insiste également sur la nécessité d’innovation dans l’offre pour se différencier de la concurrence et répondre aux attentes des consommateurs.
Bio Linéaires : Comment se porte Koalibio à la fin août ? (Ndlr : interview réalisée lors de Natexpo 2024)
Virginie Mehay : On est à +9 % à périmètre constant, on a une stabilisation du panier moyen et la croissance est tirée par de nouveaux clients mais aussi le retour d’anciens clients, donc une belle progression pour le groupement. On a toujours le rayon fruits et légumes qui attire la clientèle chaque jour et crée de la récurrence grâce à un positionnement prix qui est bien mieux que chez nos confrères de la GMS ou même des primeurs. Généralement, c’est notre rayon phare et c’est lui que l’on va le plus travailler pour avancer. L’épicerie repart un petit peu. Pour le frais, on a de nouveau des innovations depuis trois-quatre mois en végétal, ce qui engendre un nouvel attrait. En effet, pendant très longtemps, il ne s’est pas passé grand-chose en matière de nouveautés produits sur ce rayon. Or, le client a été habitué à en avoir et veut qu’on lui en propose.
En revanche, les rayons qui souffrent le plus depuis le début de l’année, ce sont toujours l’hygiène et le cosmétique où on est, aussi, un peu dans le même phénomène de manque d’innovation. On a pas su capter le client qui ne voit pas la différence avec les autres réseaux de distribution. Ce qu’il voit, ce sont les INCI qui, pour lui, sont un charabia ; il ne comprend pas non plus pourquoi il devrait payer plus cher qu’ailleurs alors que le label est le même dans les autres réseaux de distribution. À ce niveau-là, je pense que les acteurs ont des choses à peaufiner pour soit nous sortir des prix équivalents, soit nous sortir de vraies innovations ou des produits autour desquels on ait des histoires à raconter, qu’on ait de quoi justifier leur différenciation.
« En cosmétique, le consommateur ne voit pas la différence avec les autres réseaux de distribution. Il faut qu’on ait des innovations ou de quoi justifier la différenciation de nos produits. »
BL : Est-ce que vous avez l’impression d’avoir récupéré des clients venus de la GMS où l’offre bio a été fortement réduite ?
V. M. : C’est difficile à dire car on a eu aussi des fermetures dans nos bassins d’activité, du coup on récupère la clientèle des magasins qui ont fermé. Ça, c’est une certitude. De là à dire qu’on récupère la clientèle de la GMS, je ne suis pas certaine même si, maintenant, on a des offres premiers prix donc on est parfois mieux placé que les grandes surfaces. Je pense que notre clientèle reste avant tout notre clientèle spécialisée et que les gens qui achetaient en GMS le faisaient par opportunité.
BL : Comment percevez-vous la fin 2024 ? Quels sont vos projets à venir ?
V. M. : On n’a pas de boule de cristal (rires !) mais on est sur une bonne dynamique ! On va tous préparer les négo, donc on va travailler à fond. Au niveau de la clientèle, on a quelques petites choses sympa qui arrivent pour Noël, donc on espère que ça va redynamiser et apporter cette différenciation que les clients viennent chercher chez nous.
Quant aux projets, à court terme, c’est continuer de faire notre métier au quotidien du mieux possible pour que nos clients soient satisfaits et continuer à faire progresser nos magasins. À moyen terme, peut-être des ralliements et offrir quelques nouveaux services à nos adhérents pour faciliter le quotidien de nos magasins, surtout dans la partie informatique – notre point fort – pour automatiser plus leurs tâches.
Propos recueillis par Antoine Lemaire