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La banane sous les feux de la rampe…

La banane dessert figure dans le top 3 de la consommation de fruits au monde (le second derrière la pomme, en France). Ses enjeux économiques (voire politiques) ne sont pas sans créer de remous, « buzz », dérives et, par conséquent, scandales à la hauteur de la rentabilité de la filière. Exercice de style pour aborder ce fruit de poids en une page, vue l’actualité « chaude » du moment…

Plantons le décor…

Selon la FAO, la production de banane s’est élevée à 114 mil- lions de tonnes en 2014 (pour 5,4 millions d’hectares) dont seule une faible partie est exportée. En effet, l’Inde et la Chine, principaux pays producteurs (avec respectivement 30 et 12 millions de tonnes) auto-consomment leur production. L’Union européenne représente un marché d’environ 6,1 millions de tonnes et les États – Unis, 4,0 millions de tonnes 2016 ; la consommation en France est, elle, de l’ordre de 541 000 tonnes (2016 – source : FruiTrop).

Cette filière est fortement intégrée verticalement par des multinationales dont 6 génèrent plus de la moitié des volumes commercialisés : Dole, Del Monte Chiquita, Fyffes, Noboa et la Compagnie Fruitière. Ces poids lourds du secteur se doivent d’être engagés peu ou prou dans des démarches vertueuses de RSE et de durabilité qui se traduisent par des certifications permettant d’occuper les divers segments de marché : Rainforest Alliance, Global Gap (quasi-nécessité pour entrer dans la plupart des grandes surfaces européennes), ISO 14001, bio, équitable, SA 8000 (pilier social du développement durable), pour n’en citer que quelques unes.

Du côté du bio et du « responsable »

Selon les derniers chiffres du FIBL1, la culture de banane bio couvrirait 62 600 ha environ (2015). L’Equateur et la République Dominicaine sont les deux pays producteurs leaders incontestés. Alors que l’Equateur se situe en bonne place sur la scène mondiale de la banane conventionnelle et produit à la marge du bio, la République Dominicaine fait figure de petit poucet dans le paysage global mais elle s’est néanmoins hyperspécialisée dans le bio qui représente 80% du volume exporté dont 95% à destination de l’Europe.

D’autres pays approvisionnent le marché mondial du bio : Pérou, Colombie, Mexique (uniquement pour les États-Unis), le Honduras, Israël (essentiellement pour son marché intérieur), la Martinique (très faibles volumes pour la France en totalité), les Philippines (pour le Japon), les Canaries et Madère.

À noter que 13 exploitations (totalisant plus de 670 ha) sont en mesure de fournir des bananes bio Demeter : elles proviennent de la République Dominicaine en majorité mais aussi du Brésil, des États-Unis (Hawaï et Californie), de Nouvelle Zélande et d’Égypte. Elles ne représentent certes pas un volume important mais ont le mérite d’être dans certains rayons.

Avec le bio, les deux standards volontaires ‘responsables’ les plus importants sont Fairtrade et Rainforest Alliance. Le bio est bien souvent couplé avec le label Fairtrade. En France, selon MaxHavelaar, 90 % des bananes équitables commercialisées sont également bio et la part de marché de la banane équitable est de 50 % dans le marché de la banane bio.

The world of Organic Agriculture – Statistics & Emerging Trends 2017

Splendeur et misère…

Objet de forts enjeux économiques, de longue date et d’un point de vue commercial, la banane a été le centre de rudes batailles et négociations pour pouvoir accéder à nos marchés, quelle que soit son origine. Dorénavant, elle est aussi auscultée de près pour détecter les failles dans son système de production et de com- mercialisation. L’équitable et le durable sont décriés régulière- ment (campagne Oxfam en Allemagne en 2011, reportage sur la banane Fairtrade sur une chaîne française, etc.)

En mars dernier, l’UGPBan (L’Union des Groupements de Produc- teurs de Bananes de Guadeloupe et Martinique) a profité du Salon de l’Agriculture pour crier haut et fort que la « banane française mieux que bio, c’est possible », heureusement très peu de temps car la campagne de publicité a été stoppée nette. À l’heure du bouclage de cette page, cette organisation persiste et signe, alors que sa filiale, Fruidor, est l’un des principaux importateurs français (si ce n’est le principal) de la banane bio incriminée. Allez com- prendre…

La banane n’a pas fini de faire parler d’elle…

Bettina Balmer

Mobile: + 33 6 69 53 44 84

bettina.balmer@biolineaires.com

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