Après la publication des chiffres 2024 de l’Agence Bio confirmant le recul des surfaces bio pour la deuxième année consécutive, la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (Fnab) tire la sonnette d’alarme : les agriculteurs bio ont perdu plus de la moitié de leurs aides environnementales entre 2015 et 2023, alors que le budget global de la Politique Agricole Commune (PAC) n’a diminué que de 5 %. La Fnab dénonce un soutien insuffisant et appelle le gouvernement à agir pour sécuriser l’offre Origine France.
Détails du soutien à la Bio pour 2024
La fédération a listé les aides allouées aux fermes bio en 2024 afin d’appuyer son propos :
- Crédit d’impôt bio – Budget de l’Etat : 142 M€. Bénéficie à 50 % des fermes bio françaises à hauteur de 4 500 euros par ferme
- Ecorégime bio – PAC (100 % de fonds européens) : 90 M€ – soit 30 euros par hectare et par an de plus que les autres fermes françaises
- Conversion Bio – PAC (80 % de fonds européens, hors top up) : 25 M€ – montant attribué pour compenser les pertes de production au moment de la conversion en agriculture biologique, pour 84 000 hectares convertis.
- Aide exceptionnelle d’urgence au titre de l’année 2024 : 105 millions d’euros.
Soit 257 millions d’euros par an – exceptionnellement 362 millions en 2024 grâce à l’aide de crise – soit la moitié des 700 millions d’euros annoncés.
Un « bonus bio » insuffisant face aux besoins
Face à cette situation, la Fnab demande à la ministre de l’Agriculture de sécuriser l’offre de produits biologiques Origine France et de corriger les erreurs de la nouvelle PAC – la Fnab rappelle que le bonus des aides à la bio ne représente que 1,5 % du budget total de la PAC depuis 2022, un chiffre jugé bien trop bas pour relancer la dynamique du secteur.
La fédération propose d’utiliser le reliquat budgétaire de près d’un milliard d’euros des aides à la conversion non utilisées pour augmenter l’écorégime bio à 145 euros par hectare et par an, ce qui représenterait un investissement d’un peu plus de 300 millions d’euros.
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