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L'affaire Goodman : Monsanto cible le coeur de la science

Richard Smith, ancien rédacteur en chef du British Medical Journal (BMJ), a un jour dit sous forme de plaisanterie que son rival The Lancet, au lieu d’un système de contrôle scientifique par des pairs, préfèrait la méthode consistant à jeter une pile d’articles dans l’escalier et publier ceux qui arrivaient jusqu’en bas. En une autre occasion, alors qu’on avait lancé le défi à Smith de publier un numéro du BMJ consistant exclusivement d’articles ayant été refusé par les pairs, pour voir si on s’en apercevrait, il avait répondu : « Comment savez-vous si je ne l’ai pas déjà fait ? »
Comme le montrent les anecdotes de Smith, les rédacteurs en chef de revue ont beaucoup de pouvoir dans le monde de la science – un pouvoir qui porte avec lui des occasions d’abus. L’industrie des sciences de la vie le sait bien, et a oeuvré pour accroître de plus en plus son influence et son contrôle sur l’édition scientifique.
Cette stratégie, parfois poursuivie avec la coopération active des éditeurs, est efficace et flagrante. En 2009, il a été révélé que le géant de l’édition scientifique Elsevier avait créé toute une revue médicale, complétée de son conseil éditorial, afin de publier des articles faisant la promotion des produits du fabricant pharmaceutique Merck. Merck fournissait les articles, Elsevier les publiait, et les docteurs les lisaient, sans savoir que la revue australienne Bone and Joint Medicine n’était qu’un leurre.
Passons rapidement à 2012, lorsque la revue scientifique Food and Chemical Toxicology (Food and Chemical Toxicology) a publié une étude causant un scandale international (Séralini et al., 2012). L’étude, menée par le Pr. Gilles-Éric Séralini de l’Université de Caen, suggérait qu’un maïs Monsanto génétiquement modifié (GM), et l’herbicide Roundup avec lequel il était cultivé posaient de sérieux risques pour la santé. Cette étude alimentaire de deux ans avait découvert que les rats nourris souffraient de lésions sévères au foie et rein, d’un accroissement de leur taux de tumeurs et d’une mort prématurée. L’herbicide (Roundup) et le maïs GM étaient tous deux des produits Monsanto. Corinne Lepage, ancienne ministre française de l’environnement, avait qualifié l’étude de « Bombe ».

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