Le secteur du bio, en changeant d’échelle, survivra-t-il à son succès ?
Cette fois, l’heure du bio a bel et bien sonné. L’agriculture biologique existe formellement depuis une trentaine d’années, et même dans sa philosophie depuis bien plus longtemps encore, puisque les grands principes – dont le sacro-saint non-recours à la chimie de synthèse – ont été posés par les pionniers il y a 90 ans. Mais en France, ce n’est que depuis une dizaine d’années – et singulièrement depuis deux ans – que cette agriculture, jusqu’ici cantonnée à une marge “militante”, se développe, tirée par une demande en plein boom qui s’accroît à un rythme annuel à deux chiffres. C’est qu’aux yeux d’une clientèle de plus en plus nombreuse, et dont le regard et les exigences en matière d’alimentation évoluent à grande vitesse, le bio est désormais paré de toutes les vertus. La succession de “scandales” sanitaires – hier les lasagnes au minerai de viande de cheval, aujourd’hui les œufs hollandais contaminés au fipronil, en attendant demain une prochaine révélation qui ne manquera pas d’affoler à nouveau l’opinion – explique pour beaucoup cet engouement. Et la récente mauvaise publicité faite aux phytosanitaires à l’occasion du débat sur l’interdiction ou non du glyphosate, supposé cancérigène, n’a fait qu’ajouter à l’inquiétude générale.
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