Après plusieurs années contrastées, la consommation bio repart à la hausse en Belgique, et plus particulièrement en Wallonie où en 2024, 98,4 % des ménages ont acheté au moins un produit bio, selon les données du rapport Les chiffres du bio 2024, publié par l’Apaq-W et Biowallonie. L’élargissement de la clientèle, le retour des magasins bio dans la dynamique de distribution, et la résilience des acheteurs les plus engagés forment un socle porteur pour la suite.
Un consommateur Wallon toujours plus engagé
En 2024, la part de marché du bio en Wallonie* s’élève à 5,5 %, et à 4,3 % en Belgique.
Sur base des données de consommation YouGov, interprétées par l’Observatoire de la Consommation de l’Apaq-W, les dépenses en produits alimentaires bio s’élèvent en Wallonie à 520,2 millions d’euros, un chiffre en hausse de +10,5 % sur la période allant d’avril à décembre 2024 (vs 2023). À l’échelle nationale, le marché belge bio représente 1,3 milliard d’euros, dont 40,5 % proviennent de la seule Wallonie — alors que celle-ci ne regroupe que 31 % de la population. Le Wallon dépense en moyenne 141,12 € en bio par an.
Évolution des dépenses annuelles totales en produits alimentaires bio
Dépenses par catégorie de produits
Côté parts de marché par catégorie, en Belgique, les œufs dominent (20,4 %), suivis des substituts de viande (19,1 %), des légumes frais (11 %), du pain (10,8 %) et les fruits (10,3 %).
L’année 2024 est marquée par plusieurs fortes progressions des dépenses :
- les pâtes (+25,6 % en Belgique ; +21,3 % en Wallonie),
- la volaille (+20,8 % en Belgique ; +33,9 % en Wallonie),
- le pain (+ 19,2 % en Belgique ; +51,9 % en Wallonie),
- les substituts de viande (+17,5 % en Belgique ; +16,7 % en Wallonie).
À l’inverse, certaines catégories reculent comme la charcuterie (-12,4 % en Belgique ; -15,3 % en Wallonie) et le riz (-7,4 % en Belgique ; -8,8 % en Wallonie).
Évolution des volumes d’aliments bio achetés par habitant pour une sélection de catégories alimentaires
Les magasins bio regagnent du terrain
Les GMS (supermarchés, hyper, hard discount) concentrent 48 % des achats bio en Wallonie en 2024. Le circuit court (vente à la ferme, marchés) atteint 7 %, les artisans bouchers et boulangers 11 % et enfin les magasins bio spécialisés 18 %. Ces derniers voient leur part de marché progresser de +0,7 point après une période de recul, un signal à valoriser pour les enseignes indépendantes ou en réseau.
Répartition des dépenses des produits bio en Wallonie selon les canaux de distribution (%) – Année 2024
Les gros acheteurs de bio boostent la croissance
Trois profils d’acheteurs se distinguent chez les Wallons :
- Les gros acheteurs de bio (22,7 % des ménages) concentrent près de 80 % des dépenses. Leur nombre est stable mais leur contribution croît (+11 % de dépenses).
- Les acheteurs medium de bio (32,6 %) représentent près de 15 % des dépenses en bio. Ils voient leur part diminuer et leurs achats progressent modérément (+3,2 %).
- Les acheteurs « light » bio (44,7 %) restent les plus nombreux mais ne représentent que 5,6 % des dépenses. Toutefois leurs achats progressent également (+8,9 %).
Répartition de dépenses en produits bio selon les profils d’acheteurs bio wallons (%) – Année 2024
En 2024, la dépense moyenne en produits alimentaires bio s’élève à 317,1 € avec de gros écarts selon les profils d’acheteurs : 1 107,6 € pour les gros acheteurs de bio, 146,1 € pour les medium et 39,8 € pour les acheteurs light.
Un intérêt à la baisse mais des motivations solides
L’intérêt global pour le label bio recule (46 % des Wallons, -13 points vs 2022), au profit de critères comme l’origine locale (70 %) ou la durabilité (64 %). Parmi les freins, le prix persiste mais est moins marqué que lors de précédentes études. Néanmoins, les intentions futures d’achat bio restent élevées (69 %), et les motivations liées à la santé, à la qualité et au soutien de l’économie locale restent des leviers puissants pour l’acte d’achat bio.
*Située au sud de la Belgique, la Wallonie compte notamment les villes de Liège et Namur.