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Le produit chimique tue !

Aujourd’hui, il n’y a pas un média qui ne dénonce la dangerosité de notre environnement et tout particulièrement de notre alimentation. Dernièrement, la télévision dans une émission de la deuxième chaîne s’est étendue sur le sujet, fustigeant les auteurs et responsables de ces crimes, car, en la circonstance, il s’agit bien de crimes.

Dans son numéro de décembre 1967, la Revue « Agriculture et Vie » reprend la lettre que lui a adressée un praticien du département de  Maine et Loire, le Docteur Menager, exerçant à Beaupréau. Bio Linèaires en reprend un extrait ci-après :

Dans une revue intitulée «l’Information Agricole» j’ai trouvé cette perle (en titre) : le produit chimique ne tue pas. C’était signé du directeur commercial d’une grosse boîte de produits chimiques. L’article faisait état de diverses hormones désherbantes, du Parathion et des Organo-phosphorés, et aussi des «colorants nitrés ».

Mais si, monsieur, tout cela tue, intoxique et empoisonne. Ce n’est pas parce que vous avez l’autorisation des Services français de l‘Agriculture que vos produits ne sont pas toxiques : ces services ne comprennent pas de docteurs en médecine, ne pratiquent pas d’essais cliniques.

Les produits chimiques utilisés en agriculture sont parmi ceux qui donnent le plus de travail au Centre Antipoison des Hôpitaux de Paris, Chaque année plus d’une centaine d’intoxiqués graves par ces produits chimiques qui ne tuent pas (soit disant). Des morts et des infirmes (car il y a des cas de polynévrite et de paralysie). La première grande offensive anti-moustique du Languedoc a donné 75 maladies aiguës, dont quatre mortelles ; lorsqu’on sait combien les médecins sont peu bavards et difficiles à faire répondre à une enquête, ce chiffre est un strict minimum.

Les intoxications par les produits organo-phosphorés du type Parathion sont officiellement reconnues et classées comme maladies professionnelles. Mais beaucoup d’autres groupes chimiques sont toxiques pour l‘homme. J’ai perdu une cliente, enceinte, intoxiquée par les vapeurs d’un désherbant hormonal garanti inoffensif.

Tout dernièrement, un grand garçon qui avait employé un pulvérisateur non étanche a fait une allergie sévère avec urticaire géant blocage des reins, etc., pour un produit chimique également non toxique…

J’ai été témoin de plusieurs intoxications par pulvérisation, où le poison avait été absorbé par voie pulmonaire, donc sans qu’on puisse accuser l’intoxiqué d’une autre imprudence que de s’être abstenu de mettre un scaphandre pour répandre son poison à tous vents. Les accidents par simple contact avec la peau ne sont pas rares (eczémas des mains et des avant-bras, notamment) parfois coryza incoercible avec asthme dans les cas sérieux. Tout ceci pour des gens intoxiqués seulement par contact, et non par voie digestive. Toutes les intoxications dont j’ai parlé ne proviennent pas d’erreurs, mais de l’usage des produits chimiques conformément à leur mode d’emploi.

En fait, la toxicité pour l’homme des produits employés en agriculture est le cadet des soucis de l’Administration, et les autorisations sont délivrées  sans aucun avis médical qualifié. Les visas sont distribués par le ministère de l’Agriculture, pas celui de la Santé. Ce ministère ne m’inspire aucune confiance au point de vue biologique : il a encouragé et toléré trop d’absurdités depuis 1945 pour qu’il n’y ait pas un certain doute quant à ses initiatives. En tous cas ses techniciens sont exclusivement des botanistes assistés de très rares vétérinaires…

…Soyez sûrs que les médecins ne partagent pas le point de vue des chimistes. Les autorités en matière d’alimentation et de poisons, les médecins spécialisés en diététique et toxicologie se font en réalité un sang d’encre à propos des produits chimiques répandus dans la nature, se demandant si les « résidus » qui existent actuellement dans tous les produits agricoles présentent un ou des risques : accidents aigus, allergies, dans certains cas, et dans certains autres (comme dans celui des hydrocarbures halogenés) accidents chroniques, hépatites, leucémies, cancers.

J’ai personnellement l’impression que parmi les maladies à la mode un certain nombre d’hépaties, baptisées «à virus» sont en réalité toxiques, et, si on continue à mélanger autant de cochonneries à nos aliments ou en verra de plus en plus. Les chimistes peuvent à bon droit affirmer que leur marchandise tue les mauvaises herbes ou les insectes…

…Personnellement je trouverais normal qu’une commission médicale approuve obligatoirement les produits chimiques mis en circulation dans la nature pour s’assurer de leur non toxicité : mais en France ceci n’a pas lieu.

Si une telle commission existait un certain nombre de produits disparaîtrait certainement, car contrairement à l’affirmation de l’article de «l’Information agricole » LE PRODUIT CHIMIQUE TUE.

Et pour reprendre l’expression américaine pour dire que cet avertissement est sérieux « c’est un docteur qui vous parle ».

Dr V. MENAGER, Beaupréau, (M et L)

On peut s’étonner qu’à l’époque, cet article n’ait pas été suivi d’effets et que les instances officielles concernées ne se soient pas  manifestées… C’est comme à la Cour des Comptes : on dénonce mais on en reste là, on ne fait rien d’autre… pas de mesure pour arrêter ces scandales ! Aujourd’hui, après 50 années, on peut dire que tout le monde est averti… mais le problème n’est pas résolu : il reste entier et même peut-être plus dangereux, car les techniques ont avancé avec des molécules de plus en plus sophistiquées et difficiles à débusquer…Alors, que faire ? Continuer à se battre pour le développement du vrai bio et d’abord et en tout premier lieu à consommer bio, garanti bio.

Jean-François Lemaire

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