Le Synabio mise sur le lien santé et alimentation pour promouvoir la Bio

Gildas Bonnel, président de la Fondation pour la Nature et l’Homme, avec Didier Perreol, président du Synabio.

Bio Linéaires était mercredi 23 et jeudi 24 octobre à l’assemblée générale du Synabio, syndicat des fabricants et transformateurs bio. L’occasion de faire le point avec son président, Didier Perreol.

 

Bio Linéaires : Lors de cette assemblée générale, il a beaucoup été question de communication, quel axe doit prendre la Bio, et comment le Synabio doit communiquer ? 

Didier Perreol : Oui, il y a eu des débats sur la temporisation, les termes à employer, s’il faut être plus agressif, sur comment communiquer sur nos produits… Il ressort qu’on doit faire, toujours et encore, de la pédagogie, bien expliquer ce qu’est un produit issu de l’agriculture biologique, les règles, les contraintes et les qualités de nos produits. Il ressort également que la santé est vraiment mise à l’index. On parle beaucoup des pesticides en ce moment dans les médias, on parle de la qualité de l’eau – il y avait d’ailleurs une intervention d’une agence de l’eau, hier – on a les mutuelles avec lesquelles on travaille, donc c’est très clair sur le message : il faut qu’on parle, au grand public, de l’intérêt d’une alimentation de qualité, variée, avec des produits de saison et locaux. Se réapproprier son alimentation pour être en bonne santé, c’est le message sur lequel il faut qu’on travaille. Ça nous oblige à aller travailler avec le ministre de la Santé et également l’Éducation Nationale, par rapport à la restauration collective.

 

BL : Vous avez signé une convention avec la Fondation pour la Nature et pour l’Homme (FNH), pouvez-vous nous en dire plus ? 

D. P. : Depuis quelque temps, on essaie d’établir des contacts avec des ONG qui ont les mêmes sensibilités. On a signé un partenariat avec la FNH sur la transparence par rapport à la marge et au prix au consommateur, parce qu’on reproche souvent au bio d’être plus cher, ce qui est normal si on veut payer correctement les agriculteurs et les matières premières. Nous travaillons sur le fait d’afficher clairement au consommateur et au grand public pourquoi ce prix, ces marges et ces tarifs, sur certains produits, pour bien expliquer la spécificité de la Bio. Ce sera notre objectif de travail dans les deux ans qui viennent.

 

BL : Quels sont les autres chantiers à venir dans pour le Synabio ?

D. P. : J’ai parlé tout à l’heure d’alimentation, c’est un gros chantier que l’on travaille en relation avec l’IFOAM Europe, pour bien mettre au centre du réacteur la qualité de l’alimentation, l’impact sur la santé, l’environnement, la qualité de l’eau ; aujourd’hui, on a des ONG comme Générations Futures qui travaillent sur les résidus qu’on trouve par analyse dans l’eau potable, des problématiques qu’on retrouve à la fois dans nos territoires et dans tous les pays européens, les agences de l’eau sont aussi sensibilisés à ce sujet. Il faut qu’on travaille sur le lien entre santé et alimentation, avec des études qu’il faut qu’on fasse connaître au grand public. D’ailleurs, la Cour des comptes ne s’y est pas trompée en France, elle a dénoncé ces problématiques et la Cour des comptes européenne (Ndlr : qui veille à une bonne utilisation correcte des fonds de l’UE) démontre qu’aujourd’hui les décisions des pouvoirs publics ne sont pas à la hauteur des enjeux de société de demain (Ndlr : lire : Plans agricoles nationaux: un peu plus verts, mais toujours pas à la hauteur et Adaptation au changement climatique: l’UE peine à rester dans la course).

 

BL : On voit qu’il y a une reprise au niveau de la distribution bio, qu’en est-il au Synabio ?

D. P. : On constate dans certaines entreprises, notamment celles qui travaillent majoritairement avec les circuits spécialisés, une reprise. En effet, contrairement à la grande distribution qui a réduit leurs assortiments, les magasins spécialisés ont quasiment tous gardé le même nombre de références. Ainsi, le fait d’avoir une diminution des assortiments en GMS a entraîné automatiquement une baisse du chiffre d’affaires chez certains fabricants.

 

BL : Comment voyez-vous l’avenir de la bio à court et moyen terme ?

D. P. : On est optimiste. On constate que le consommateur est toujours présent et que de nouveaux franchissent les portes des magasins spécialisés. Toutefois, on doit leur donner du conseil, les accompagner, faire de la pédagogie au quotidien pour gagner leur confiance et surtout les sensibiliser aux liens qui existent entre santé et alimentation. Enfin, le bio, c’est aussi un engagement dans une consommation responsable qui impacte fortement l’économie locale. On se bat depuis des années pour ré-instaurer une production sur notre territoire et améliorer la distribution des produits alimentaires. La bio répond à ses préoccupations. Donc, on ne peut qu’être résolument optimiste pour l’avenir !

Propos recueillis par Antoine Lemaire

De nouveaux administrateurs élus au Synabio

La référence pour les professionnels de la distribution bio spécialisée et alternative

Cookie policy
We use our own and third party cookies to allow us to understand how the site is used and to support our marketing campaigns.