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[Exclu BL] Le volet bio d’Agribalyse et ses incohérences

[Exclu Bio Linéaires] ACV, Agribalyse, Ecoscore… Dans une série de 8 articles, Claude Aubert fait le point pour Bio Linéaires – avec le soutien des Comptoirs de la Bio – sur un sujet complexe qui influencera certainement l’agriculture biologique. Après avoir présenté l’Analyse de Cycle de Vie (ACV) dont l’objectif est d’estimer l’impact d’un produit sur l’environnement, puis sa déclinaison aux aliments dans notre second épisode, voici un point sur le volet bio d’Agribalyse… et ses incohérences.

3. Le volet bio d’Agribalyse et ses incohérences

En appliquant la méthodologie Agribalyse aux produits agricoles en tenant compte de la manière dont ils sont produits, on s’attend logiquement à ce que les produits bio soient bien mieux notés que les conventionnels. Eh bien – surprise – c’est souvent le contraire comme le montrent plusieurs exemples cités par l’ITAB* (Institut Technique de l’Agriculture Biologique).

Impact sur l’environnement, d’après Agribalyse, de pommes et d’œufs bio et conventionnels
(plus le chiffre est élevé et plus l’impact est important)

1 cas bio, 8 cas conventionnels : la pomme bio a un impact environnemental ACV Agribalyse deux fois plus mauvais que les pommes conventionnelles. Source : Itab*.
3 cas d’œufs bio et 6 cas conventionnels. Résultats : les œufs conventionnels obtiennent un meilleur score environnemental que les œufs bio… et les œufs produits par des poules élevées en cages (flèches rouges) obtiennent le meilleur impact environnemental ACV! Source : Itab*.

Donc, selon ces savants calculs, une pomme conventionnelle ayant subi 35 traitements chimiques (moyenne française) protège mieux l’environnement qu’une pomme bio ! Et des œufs d’élevage industriel, avec des poules en batterie, ont un impact sur l’environnement trois fois plus faible que des œufs d’élevage bio en plein air ! On croit à des erreurs de calcul, mais non, c’est bien le résultat.
Le simple bon sens nous dit évidemment que c’est absurde, alors pourquoi Agribalyse arrive-t-il à ces résultats ? Pour deux raisons principales : d’abord les critères utilisés pour calculer les ACV sont bien adaptés à l’estimation de l’impact environnemental d’une voiture ou d’une machine à laver, mais très mal à celui d’un produit agricole. Par exemple, des critères essentiels comme la biodiversité, la fertilité du sol ou l’utilisation de pesticides n’y figurent pas. Ensuite, les résultats sont donnés par kilo de l’aliment alors qu’on pourrait aussi le faire par surface, en comparant l’impact non pas d’un kilo de pommes mais d’un hectare de pommiers. Or la quasi-totalité des comparaisons par hectare concluent à un impact environnemental plus faible pour les produits bio alors que la plupart de celles par kilo produit concluent le contraire. Alors pourquoi avoir choisi le calcul par kilo ?

* Itab : Questions sur la pertinence des données Agribalyse 3.0 pour l’évaluation environnementale des produits agricoles et l’affichage environnemental des produits alimentaires de l’Itab.

Épisode précédent -> Agribalyse : les ACV (Analyses de cycle de vie) appliquées aux aliments
Suite -> Land sharing et land sparing : du bon usage de la terre – publication semaine prochaine.
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