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Les gels-douche : la séduction de concentrés de plaisir et de bien-être

Un produit grand public par excellence

Selon des chiffres publiés en 2012, seuls 18 % des Français prennent un bain une fois par semaine contre 67,7 % prenant une douche quotidiennement et même 17,7 % plusieurs fois par jour. 77 % des Français utilisent ainsi du gel-douche : nous sommes, en Europe, les consommateurs à dépenser le plus pour ce genre de produit. Le marché a longtemps connu une croissance à deux chiffres, et reste un des segments les plus porteurs de la cosmétique et de l’hygiène, malgré un nombre de concurrents toujours plus élevé.

En GMS, où le marché a même augmenté de 35 % de 1999 à 2009 en chiffre d’affaires, le nombre moyen de références proposées était en 2009 de… 269 (+ 45 % en 10 ans !).

Ce choix très varié illustre la diversité des familles de gels-douches, qui ne se limitent plus à la seule fonction lavante, mais ciblent des utilisateurs aussi divers que les enfants ou les hommes, en passant par les ados et les femmes, répondent aux problèmes des différents types de peau (grasses, sèches, sensibles, atopiques…), associent douche et shampooing, douche et gommage, sans oublier, crise obligeant, les grands contenants « familiaux » pour diminuer le prix au litre.

 

Pourquoi les consommateurs préfèrent-ils la douche ?

Afin de pouvoir bien conseiller un gel- douche, il est essentiel de connaître les motivations des « fans » de la douche… Ceux qui préfèrent le bain mettent de leur côté en avant la possibilité d’apprécier un moment de détente, avec ou sans mousse ou bulles, avec éventuellement quelques bougies parfumées, un bon livre, de la musique, et l’immersion dans l’eau chaude qui relaxe et permet de rêver, de se « vider l’esprit »… Plus, pour les jeunes enfants, la possibilité de leur enseigner l’hygiène en s’amusant. Les détracteurs du bain pointent néanmoins du doigt le gaspillage de l’eau, denrée précieuse : pour une douche de 4 à 5 minutes, comptez de 40 à 60 litres, mais 4 à 5 fois plus pour un bain, soit de 120 à 200 litres. De plus, la douche peut se prendre immédiatement, alors que pour le bain il faut

attendre plusieurs minutes avant que la baignoire ne soit remplie. En fonction de son moment et de sa température, la douche offrira des bienfaits variables, auxquels on pourra ainsi associer des formulations et des parfums différents… Froide (moins de 30°), elle est tonifiante et vivifiante, stimule la circulation, la peau et les muscles, soulage les jambes lourdes. Pour les femmes, on peut l’utiliser pour aider au raffermissement du buste. Elle est idéale le matin. La douche tiède (à la même température que celle du corps) est quant à elle idéale pour la détente : parfaite pour le soir avant de se coucher, pour décompresser et favoriser le sommeil.

On peut y associer un gommage doux. Une douche chaude, avec une eau à la température un peu plus élevée que celle du corps (38° environ) est certes idéale après un important effort physique, pour soulager les contractures et les tensions musculaires, et elle peut réchauffer quand il fait très froid. Mais la chaleur dilatant les vaisseaux sanguins, il faut cependant l’éviter en cas de problèmes de circulation. Par ailleurs, une eau trop chaude fragilise également le manteau hydrolipidique de la peau et favorise l’irritabilité des peaux sensibles et à tendance sèche.

Elle est à éviter le soir car la température corporelle aura plus de mal à s’abaisser, alors que c’est un facteur favorisant naturellement l’endormissement. Bref, en fonction du moment de la douche, on pourra conseiller à un client des gels-douches à la finalité ou au parfum différents, comme dit plus haut.

 

Les gels-douches, des « savons » liquides

Les gels-douches sont des produits fluides destinés à nettoyer le corps. En cela, ce sont des savons liquides. Cependant, au sens strict, ils ne contiennent en général pas de savons, c’est-à-dire des lipides saponifiés par action de la soude (voir Bio Linéaires n°46 de Mars/Avril 2013), aux propriétés détergentes. L’effet détergent des produits pour la douche est assuré par d’autres types de molécules tensioactives (voir Bio Linéaires n°42 de Juillet/Août 2012).

À ces substances lavantes s’ajoutent bien sûr surtout de l’eau (pour avoir un produit fluide), des gélifiants pour la texture gel, des correcteurs de pH, d’éventuels conservateurs et antioxydants pour protéger la formule, des parfums voire des colorants, sans oublier tous les actifs nécessaires pour assurer l’éventuel bénéfice complémentaire souhaité : ingrédients hydratants, surgraissants, calmants, rafraîchissants, stimulants, gommants, etc.

En cosmétique bio bien

sûr, aucun produit dérivé du pétrole ou autres silicones ne sont autorisés, et les cahiers des charges réglementent strictement tout ce qui concerne les parfums, conservateurs ou anti-oxydants, comme pour l’ensemble des produits cosmétiques naturels et bio.

 

La question cruciale des tensioactifs

Les tensioactifs de synthèse, issus de la pétrochimie, peuvent généralement provoquer des irritations et des allergies cutanées. Ce sont des polluants importants, car ils sont peu ou mal biodégradables et libèrent en se décomposant des composés chimiques parfois plus toxiques que le produit initial. La cosmétique bio privilégie donc des tensioactifs fabriqués à partir de matières premières renouvelables (végétales comme le coprah ou le colza, sucres, acides aminés…) car ceux-ci présentent moins de risques pour la santé et pour l’environnement.

Parmi les détergents conventionnels les plus critiquables figurent le sodium lauryl sulfate (SLS), très irritant, ou encore le sodium laureth sulfate (SLES), moins irritant mais tout aussi préjudiciable pour la peau, et de surcroît obtenu par éthoxylation, un procédé polluant qui peut générer lors de sa fabrication des contaminants potentiellement nocifs.

Mais même du côté des tensioactifs autorisés par les cahiers des charges bio et naturels, tous ne présentent pas les mêmes qualités. Ainsi, l’ammonium lauryl sulfate (ALS), certes autorisé (Ecocert/Cosmebio, NaTrue), reste néanmoins légèrement irritant, ce qui peut être néanmoins atténué par certains « co-tensioactifs ». Certaines marques certifiées ont fait le choix de ne pas l’utiliser (le BDIH ne l’autorise pas).

C’est également le cas de la cocamidopropyl bétaïne, tensioactif doux autorisé par Ecocert/Cosmebio, mais ni par le BDIH ni par NaTrue, en raison du fait qu’il est partiellement issu de matières non renouvelables. La tendance, chez les fabricants bio, est actuellement d’utiliser des tensioactifs extrêmement doux, comme les acylglutamates, à base d’acides aminés, mais qui sont plus onéreux.

Ou encore les esters de sucre et d’huiles végétales, alias alkylpolyglycosides (APG), comme le coco glucoside, le lauryl glucoside ou le decyl glucoside. Ils présentent de nombreux avantages : matières premières peu coûteuses et renouvelables, aucune toxicité ni pouvoir irritant, aucune odeur, biodégradabilité complète…

 

Les avantages du gel-douche par rapport au savon

Il est exact qu’un savon peut durer bien longtemps : il est donc économique à l’usage, et ce d’autant plus qu’on paie un emballage limité voire parfois inexistant, et que son prix n’intègre pas celui de l’eau, qui constitue une part essentielle du volume des gels- douche. Certains mettent en avant le fait qu’un savon ne risque pas de fuir dans la trousse de toilette quand on est en voyage… Mais qui n’a jamais été embarrassé par un savon humide et collant dont on ne sait quoi faire quand on n’a pas de boîte à savon ? Et sur le plan économique, la plupart des fabricants de gel-douche

proposent aujourd’hui des formats familiaux au coût réduit, sans parler de ceux qui commencent à proposer des recharges.

Par rapport à un savon en pain, le gel-douche présente bien des avantages. Cela est peut-être anecdotique, mais déjà il ne glisse pas des mains sous la douche.

Il peut aussi se partager sans le moindre souci d’hygiène, car il ne faut pas oublier que certaines bactéries peuvent parfaitement survivre sur un savon. Grâce à sa texture fluide, le gel-douche se rince aussi plus facilement. La différence essentielle est cependant la neutralité pour la peau de la formule des gels-douches.

Aussi bio soient-ils, les savons restent en effet le résultat d’une saponification avec de la soude, et le pH d’un savon, plutôt basique, s’oppose à celui de la peau, légèrement acide. La peau est donc déstabilisée, même si elle se rééquilibre au bout de quelques heures, raison supplémentaire pour devoir rincer abondamment la peau quand on utilise un savon, ce qui est donc moins facile qu’avec un gel-douche, surtout quand l’eau est très peu calcaire. Conséquence plus ou moins directe de la « neutralité » des formules des produits pour la douche, s’il existe par exemple des savons gommants, il est bien plus facile d’obtenir des gels-douches « multifonctions », avec les actifs adaptés : gommants, hydratants, calmants, etc., comme mentionné plus haut. La grande variété de parfums, bien plus que pour les savons, garantit enfin à chacun de trouver son bonheur, pour faire de la douche un réel moment de plaisir, qu’elle se prenne le matin, le soir, ou en journée pour se détendre, se rafraîchir ou stimuler.

 

Bien vendre la qualité des gels-douches bio

À l’instar des autres produits cosmétiques et d’hygiène, les fabricants de produits conventionnels, non certifiés, se sont emparés de l’argument d’une certaine « naturalité » : ils mettent en avant l’absence de parabènes, de phénoxyéthanol, de phtalates (ce qui ne se justifie nullement : les phtalates ne sont absolument pas nécessaires dans un gel-douche !) voire de parfums : le « sans-sans » fleurit également largement pour ce type de produits. Mais ils ne disent rien des tensioactifs, qui sont pourtant au cœur des formulations. Or, ce sont ces tensioactifs qui sont avant tout préjudiciables pour la peau, surtout ceux interdits par la bio et largement utilisés par ces fabricants conventionnels. Il importe donc de bien savoir argumenter sur ce point.

Il faut aussi rassurer l’utilisateur : les tensioactifs autorisés en cosmétique naturelle et bio sont bien plus doux et ne génèrent pas autant de mousse, que cela soit dans les gels-douches ou dans les shampooings. Il faut savoir d’ailleurs que certains fabricants ajoutent même des agents moussants dans leurs formules. Mais ce n’est pas la mousse qui nettoie !

Enfin, rappelons qu’un gel-douche, aussi naturel et doux soit-il, ne sera cependant jamais suffisant pour bien hydrater la peau et restaurer le film hydrolipidique qui la protège. Il est donc essentiel de mentionner la complémentarité entre gel-douche et lait ou lotion pour le corps.

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