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L’hydroponie reconnue comme culture biologique en Californie

Dans une circulaire du 19 mars 2021, la Cour de justice de Californie du Nord a reconnu la possibilité pour les exploitations en hydroponie, c’est-à-dire cultivées hors-sol dans un liquide nutritif, d’être labellisées biologiques. Comme le rapporte le Service pour la Science et la Technologie de l’Ambassade de France aux Etats-Unis, “la question de l’accès à la catégorie « agriculture biologique » pour l’hydroponie est controversée, et invite à se questionner sur la définition-même d’une production biologique qui reconnait le rôle central des pratiques régénératives améliorant la santé des sols et promouvant un équilibre écologique”.

Une décision qui « affaiblit l’authenticité de l’agriculture biologique »

“Ce dossier prend racine dans un débat de longue haleine sur la nature des productions biologiques, essentiellement considérées par les agriculteurs traditionnels comme étant nécessairement des cultures en terre”, rappelle Juliette Paemelaere, chargée de mission coopération scientifique à l’INRAE, dans un communiqué du Service pour la Science et la Technologie de l’Ambassade de France aux Etats-Unis.

“C’est en janvier 2019 que la question de la certification biologique des cultures hydroponiques est posée en termes juridiques, alors que le Centre pour la Sûreté Alimentaire (CFS), aux côtés de huit producteurs biologiques et deux organismes certificateurs*, soumet à l’USDA (United States Departement of Agriculture) une pétition cherchant à exclure ce type de production agricole du schéma certificateur. L’USDA rejette cette pétition six mois plus tard, ce qui amène le CFS à faire appel de cette décision. La Cour de district de San Francisco a finalement légiféré en faveur du maintien des cultures hydroponiques au sein du programme biologique national (NOP), la loi de 1990 n’interdisant pas spécifiquement ce type d’opérations hors-sols”, poursuit le communiqué. Beyond Pesticides, organisation non lucrative œuvrant pour la transition vers une agriculture respectueuse de l’environnement, avait réagi à cette décision sur son site, indiquant qu’elle « affaiblit l’authenticité de l’agriculture biologique, crée de la compétition inégale, de l’instabilité sur les marchés et augmente la défiance du consommateur face à la certification ».

Une violation des standards biologiques

Juliette Paemelaere rappelle que “les cultures issues d’un processus productif dans lequel le sol est absent constituent aux yeux des plaignants une violation des standards biologiques et des principes fondateurs du mouvement pour une agriculture soutenable. Ces standards sont notamment cités dans le paragraphe 205.C du NOP – Organic Production and Handling Requirements :

  1. Le producteur doit sélectionner et mettre en œuvre des pratiques de labour et culture maintenant ou améliorant les conditions physiques, chimiques et biologiques du sol et en minimisant l’érosion.
  2. Le producteur doit gérer les nutriments des cultures et la fertilité du sol à travers des rotations, des couvertures végétales, et l’application de matériaux végétaux et animaux.
  3. Le producteur doit gérer les matériaux végétaux et animaux pour maintenir et améliorer le contenu organique du sol de façon à ce qu’ils ne contribuent pas à la contamination des cultures, du sol, ou de l’eau par des nutriments issus des cultures, des organismes pathogènes, métaux lourds ou substances interdites”.

L’agriculture biologique a toujours été basée sur des principes d’amélioration de la fertilité des sols

Déjà en 2018, l’administration Trump avait publié, via l’USDA, une circulaire indiquant que « les opérations en hydroponie, aquaponie et aéroponie ont toujours été éligibles à la certification biologique ». En réponse, le Centre pour la Sûreté Alimentaire (CFS) publiait sur son site en mars 2020 : “Un sol sain est le fondement de l’agriculture biologique”, a déclaré Andrew Kimbrell, directeur exécutif du demandeur Center for Food Safety. Les agriculteurs et les consommateurs biologiques estiment que le label biologique ne signifie pas seulement cultiver des aliments dans le sol, mais améliorer la fertilité de ce sol. L’échappatoire de l’USDA pour la culture hydroponique d’entreprise à vendre sous le label biologique détruit l’essence même du «biologique». (…) L’agriculture biologique a toujours été basée sur des principes d’amélioration de la fertilité des sols et de promotion de l’équilibre écologique”.

Source : La Cour de district de San Francisco ouvre la voie d’une reconnaissance de l’hydroponie comme culture biologique.

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