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L’Inserm confirme le lien entre l’exposition aux pesticides et certains cancers

Une nouvelle étude de l’Inserm confirme une présomption forte d’un lien entre l’exposition aux pesticides et six pathologies : lymphomes non hodgkiniens (LNH), myélome multiple, cancer de la prostate, maladie de Parkinson, troubles cognitifs, bronchopneumopathie chronique obstructive et bronchite chronique. L’exposition professionnelle et pendant la grossesse ou l’enfance sont les plus à risque.

Après une première étude sur l’impact des pesticides sur la santé, en 2013, l’Inserm a été saisi par cinq directions générales ministérielles en vue de réactualiser son expertise. Le lien entre une vingtaine de pathologies et les pesticides a été examiné ainsi que les effets sanitaires de deux substances actives et d’une famille de pesticides : le chlordécone, le glyphosate et les fongicides inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (SDHi).

Il en ressort que des liens sont établis entre l’exposition aux pesticides et certaines maladies, chez l’adulte. « L’expertise confirme la présomption forte d’un lien entre l’exposition professionnelle aux pesticides et quatre pathologies : les lymphomes non hodgkiniens (LNH), le myélome multiple, le cancer de la prostate et la maladie de Parkinson. Elle met aussi en évidence une présomption forte de lien entre l’exposition professionnelle aux pesticides et deux autres pathologies : les troubles cognitifs et la bronchopneumopathie chronique obstructive/bronchite chronique», précisée l’institut dans un communiqué. Une présomption de lien moyenne est aussi mise en évidence entre l’exposition aux pesticides, principalement chez les professionnels, et la maladie d’Alzheimer, les troubles anxio-dépressifs, certains cancers (leucémies, système nerveux central, vessie, rein, sarcomes des tissus mous), l’asthme et des pathologies thyroïdiennes.

Cancer de l’enfant : une présomption forte établie

Une présomption forte est aussi établie entre l’exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse ou chez l’enfant et le risque de certains cancers, en particulier les leucémies et les tumeurs du système nerveux central : « Les résultats récents permettent de préciser le type de leucémies de l’enfant concernées lors d’une exposition de la mère pendant la grossesse : leucémies aiguës et usages domestiques (présomption de lien forte) et leucémie aiguë myéloïde et exposition professionnelle. Un nouveau lien a été mis en évidence entre le risque de leucémie aiguë lymphoblastique en cas d’exposition professionnelle paternelle en période préconceptionnelle (présomption moyenne). Concernant les tumeurs du système nerveux central, l’expertise confirme la présomption forte d’un lien entre l’exposition professionnelle des parents aux pesticides (sans distinction) pendant la période prénatale. D’autre part, les résultats récents conduisent à une présomption forte d’un lien entre les tumeurs du système nerveux central et l’exposition domestique aux pesticides (sans distinction) pendant la grossesse ou pendant l’enfance. D’autres travaux portent sur les liens entre l’exposition professionnelle ou environnementale des mères pendant la grossesse et les troubles du développement neuropsychologique et moteur de l’enfant. Ils confirment l’existence d’un lien avec un niveau de présomption fort, notamment pour certaines familles de pesticides, comme les organophosphorés. Concernant les pyréthrinoïdes, dont l’usage a augmenté en substitution aux insecticides organophosphorés, les résultats des nouvelles études sont concordants et mettent en évidence un lien entre l’exposition aux pyréthrinoïdes pendant la grossesse et l’augmentation des troubles du comportement de type internalisé tels que l’anxiété (présomption forte). Les données toxicologiques soutiennent une plausibilité biologique d’un effet à partir des modes d’action de ces pesticides”.

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Habitat près des zones agricoles : de nouvelles analyses nécessaires 

Qu’en est-il en cas de contamination par des pesticides de la chaîne alimentaire ? L’étude estime que : “Bien que les risques potentiels liés à l’alimentation semblent maîtrisés selon l’état des connaissances actuelles, les analyses sur lesquelles les évaluations se fondent ne prennent pas en compte l’impact des mélanges de pesticides (« effets cocktails »). Il existe donc un besoin d’acquisition de données et de modèles intégratifs pour mieux refléter la complexité des expositions”. En outre, l’étude indique que de nouvelles analyses sont nécessaires pour mieux évaluer les risques pour la santé d’une exposition aux pesticides de personnes vivant à proximité de zones agricoles.

Dans le prochain Bio Linéaires (N°97 – Septembre – Octobre 2021), Claude Aubert fera une expertise plus détaillée sur le sujet.

Source : Publication de l’expertise collective Inserm – « Pesticides et effets sur la santé : Nouvelles données » https://presse.inserm.fr/publication-de-lexpertise-collective-inserm-pesticides-et-effets-sur-la-sante-nouvelles-donnees/43303/

Étude Inserm (pdf) : Inserm_ExpertiseCollective_Pesticides2021_Synthese

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