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Max Havelaar va labelliser les agriculteurs français

Max Havelaar annonce un nouveau dispositif de certification pour soutenir les producteurs français les plus fragiles économiquement dans les filières lait et blé grâce à une méthode inédite de fixation du prix garanti en fonction du territoire et d’un objectif chiffré de revenu.

Extrait du dossier de presse MAX HAVELAAR SOUTIENT LES AGRICULTEURS FRANÇAIS – QUINZAINE DU COMMERCE ÉQUITABLE – MAI 2021.

Le mouvement Fairtrade/Max Havelaar, fondé il y a trente ans pour soutenir les producteurs vulnérables d’Amérique Latine, d’Afrique et d’Asie, constate que la détresse des agriculteurs n’est plus seulement la réalité des autres. “Une labellisation complémentaire doit prévaloir”, souligne Max Havelaar dans un communiqué. “Il y a des chiffres qui ne trompent pas : 30,1 % des exploitations en céréales et grandes cultures, 21,5 % en polyculture élevage et 14,9 % des exploitations en production de bovins (dont lait) étaient déficitaires en 2017 (INSEE, 2019). Les agriculteurs travailleraient 53,3 heures par semaine (Insee). Dans certaines régions comme Poitou-Charentes ou l’Alsace, les éleveurs laitiers ne peuvent se payer un revenu équivalent au SMIC. C’est aussi le cas, par exemple, en région Occitanie pour les céréales. Dans dix ans, la moitié des agriculteurs auront l’âge de la retraite tandis que le taux de reprise d’exploitation chute chaque année. Le taux de suicide agricole est 12,62 % supérieur au reste de la population (MSA 2015). Comment dans ces conditions espérer inciter les jeunes à reprendre les exploitations ?”, interroge Max Havelaar qui voit dans “les principales causes de cette situation inquiétante” une proximité avec “celles qui ont motivé la création des premières filières équitables il y a trois décennies : déséquilibre du rapport de force entre producteurs et acteurs en aval de la chaine de production, fixation des prix par des marchés internationaux, volatilité des prix génératrice d’incertitude, pression constante sur les prix sans considération pour les coûts de production réels”.

Un nouveau cahier des charges adapté à la France

“Nous avons utilisé les leçons de nos filières historiques pour créer ce nouveau cahier des charges adapté à la France, en dialoguant avec les producteurs. Alors que tout le monde parle de garantir un prix juste, transparent et supérieur aux coûts de production à l’agriculteur, nous le proposons aujourd’hui concrètement et de façon territorialisée”, souligne Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France. Le dossier de presse précise : « Les audits nécessaires à la certification Fairtrade/Max Havelaar engageront une dynamique de changement sur les critères environnementaux réglementaires, ainsi que sur ceux qui sont spécifiques à la certifications (liste supplémentaire de produits phytosanitaires, interdiction des OGM dans l’alimentation animale, etc.). La prime collective propre au commerce équitable, l’éligibilité automatique en cas de conversion vers le bio et* un cahier des charges compatible avec plusieurs certifications environnementales, notamment Haute Valeur Environnementale (HVE), seront des outils d’accompagnement vers une agriculture durable. Ils sont basés sur une réflexion économique qui valorise le temps passé à l’amélioration des pratiques environnementales.».

Les nouveaux ingrédients blé et lait complèteront les ingrédients équitables habitues produits hors de France (cacao, fruits exotiques, sucre de canne, café). De nouvelles catégories équitables de produits seront rendues possibles, là où cohabitent lait et vanille, blé et pépites de chocolat : yaourts, crèmes dessert, viennoiseries, pâtisseries, biscuiterie.

67 % des Français pointent les prix bas imposés aux agriculteurs

À l’occasion de la Quinzaine du Commerce Equitable, Max Havelaar a fait réaliser un sondage OpinionWay**. Il en ressort que la moitié des Français (52 %) juge globalement négatif l’impact de la crise sanitaire pour l’agriculture française, un quart l’estime même très négative.
67 % des Français estiment que les prix bas imposés aux agriculteurs par les intermédiaires et les distributeurs sont la problématique majeure des agriculteurs. En tête des actions jugées les plus positives pour l’agriculture française, se trouve : la consommation de produits made in France (62 %), le respect d’un prix payé aux agriculteurs qui couvre bien leurs coûts de production (53 %), une meilleure reconnaissance des agriculteurs qui respectent l’environnement (46 %), le développement de marques et labels leur garantissant une juste rémunération (39 %). 81 % des sondés indiquent avoir, en 2020, avoir modifié leurs habitudes alimentaires pour soutenir l’agriculture. Dans le détail, la moitié des interviewés déclare acheter davantage de produits made in France.

Répartition du chiffre d’affaires du marché des produits labellisés Fairtrade / Max Havelaar en 2020

Extrait du dossier de presse MAX HAVELAAR SOUTIENT LES AGRICULTEURS FRANÇAIS – QUINZAINE DU COMMERCE ÉQUITABLE – MAI 2021.

Le chiffre d’affaires généré en France par la vente de produits labellisés Fairtrade / Max Havelaar s’élève à 1 006 millions d’euros en 2020 (+12 % vs 2019). 69 % des produits labellisés sont bio (85% sur les produits français). le premier réseau de distribution reste la GMS (71 %) en augmentation en 2020 de 31 % par rapport à 2019. 8% des produits Fairtrade/Max Havelaar sont vendus en magasin bio.

* Nous avons demandé à Max Havelaar France s’il s’agissait d’une éligibilité en cas de cumul de conversion vers la bio, plus un cahier des charges compatible avec plusieurs certifications environnementales, notamment Haute Valeur Environnementale (HVE). Leur agence de presse nous ont transmis la réponse suivante : « La prime de développement n’est pas conditionnée. Elle sera versée à tous les producteurs certifiés en plus du prix. En revanche elle est dédiée à la transition écologique et au soutien social aux producteurs. Pour clarifier la question de la conversion au bio ou de HVE, il s’agit de démarches qui faciliteront la certification équitable car il existe beaucoup de critères communs. » Tout comme le Synabio, la position de notre rédaction vis-à-vis de la certification selon la voie B de la HVE dans certaines cultures, est qu’elle ne présente aucun progrès d’un point de vue de la performance environnementale et peut induire le consommateur dans une perception nuisible du label de l’agriculture biologique. L’autre voie (dite voie A) de la HVE reste trop laxiste vis-à-vis de l’utilisation de phytosanitaire, cependant la double certification bio et HVE semblerait une option complémentaire notamment sur l’aspect de la biodiversité. L’IDDRI dans un rapport sur la certification HVE conclut que : “L’analyse approfondie des critères de la certification HVE fait apparaitre qu’en l’état actuel de son cahier des charges, cette certification ne peut prétendre accompagner une réelle démarche de transition agroécologique” et invite à la “suppression de la voie B et la révision profonde des critères de la voie A [qui] sont les seules conditions qui peuvent permettre à la certification HVE d’être valorisée dans le cadre des politiques publiques visant à accompagner les agriculteurs vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement, de la biodiversité et du climat”. Lire aussi l’article de Claude Aubert paru dans Bio Linéaires N°93 (p. 9).

** Sondage OpinionWay pour Max Havelaar France : Étude « Les Français et le soutien à l’agriculture » réalisée auprès d’un échantillon de 1001 personnes. Les interviews ont été réalisées à la mi-avril 2021.

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