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Ne pas manger bio, ça coûte très cher…

Chère, l’alimentation bio ? Bien moins que la conventionnelle, si l’on prend en compte les « externalités », c’est-à-dire les coûts qui ne sont pas payés directement par le consommateur, mais par la collectivité.

Il y a une vraie injustice : si nous mangeons bio, nous payons nos aliments plus chers, mais nous payons aussi, par nos impôts, les coûts indirects engendrés par les pratiques de l’agriculture conventionnelle. Nous ne traiterons dans ce premier article que des coûts liés à la santé.

Les coûts considérables liés aux pesticides

Malheureusement, cette liste est loin d’être exhaustive. L’obésité et le diabète de type 2 sont deux pathologies majeures, rarement mentionnées comme conséquences de l’agriculture conventionnelle. Pourtant, une corrélation entre l’exposition aux pesticides et l’obésité et le diabète a été confirmée par plusieurs publications scientifiques. D’autre part, les premiers résultats de l’étude BioNutrinet ont abouti à un constat aussi inattendu qu’important :  les consommateurs réguliers de produits bio sont beaucoup moins souvent obèses que les consommateurs de produits conventionnels (- 62% pour les femmes et – 48% pour les hommes). Une très forte diminution qui s’explique aussi en partie par un changement des habitudes alimentaires, indissociable du choix du bio. Donc, en généralisant cette conclusion, si tout le monde mangeait bio, le nombre d’obèses en France serait de 3,1 millions contre 6,9 aujourd’hui. Quant au nombre de diabétiques de type 2 (aujourd’hui 3 millions qui suivent un traitement, plus tous ceux qui ne sont pas diagnostiqués) il diminuerait probablement de plus d’un million (43% des diabétiques sont obèses). Sachant que, selon une estimation de la Direction Générale du Trésor, l’obésité et le surpoids coûtent chaque année à la société en France environ 20 milliards d’euros (dont 12,6 milliards à l’assurance maladie), et que le coût du diabète est estimé par l’Atlas de l’IDF Diabetes à 17 milliards d’euros, la généralisation d’une alimentation bio permettrait, pour ces seules pathologies, d’économiser environ 16 milliards d’euros chaque année, soit 10% du coût total de l’assurance maladie !

Pour les autres pathologies, la part de leur coût imputable aux techniques de l’agriculture conventionnelle est particulièrement difficile à estimer. Les coûts liés aux seules maladies neurocomportementales et à la baisse du quotient intellectuel – une baisse constatée dans toute l’Europe et particulièrement en France – provoqués par les perturbateurs endocriniens (dont font partie de nombreux pesticides) ont été estimés pour l’Europe, dans une étude récente, entre 46 et 194 milliards d’euros par an, ce qui, en prenant un chiffre moyen (120 milliards d’euros) représenterait pour la France (au prorata de la population) environ 16 milliards d’euros. Dans une autre étude, les coûts pour la santé liés aux pesticides sont estimés, pour les Etats-Unis, 19,8 milliards de dollars, ce qui correspondrait pour la France, compte tenu des populations des deux pays, à environ 4 milliards d’euros, et sans doute davantage car nous utilisons beaucoup plus de pesticides par habitant que les américains.

Les coûts liés aux excès d’azote

Les impacts négatifs des excès d’azote, conséquences, pour l’essentiel, de l’utilisation de l’azote chimique, ont été estimés par un groupe d’experts européens dans un rapport publié en 2011 (The European Nitrogen Assessment, Cambridge). Ils sont liés principalement à la pollution de l’eau par les nitrates et à celle de l’air par divers composés azotés, par l’ammoniac et par les particules fines néoformées à partir de ces gaz. Les coûts pour la santé ont été estimés pour l’Europe entre 40 et 190 milliards d’euros, ce qui correspondrait, pour la France, à un montant entre 5 et 25 milliards d’euros.

En additionnant tous ces chiffres, on arrive à un coût pour la santé que l’on peut estimer entre 25 et 40 milliards d’euros par an, sans parler des innombrables drames humains provoqués par toutes les pathologies liées aux pesticides et aux excès d’azote.

Claude Aubert

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