COSLYS CAPILLAIRES

Non à la suppression de l’Agence Bio

Un amendement visant à supprimer l’Agence Bio a été adopté au Sénat lors de l’examen du budget de l’agriculture. Cette idée a été jugée « pertinente » par la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, au nom de la nécessité de « rationaliser la dépense publique ». Les missions de l’Agence Bio pourraient être exercées par FranceAgriMer. Les voix sont nombreuses au sein de la filière bio pour s’élever contre cette proposition qui doit être actée lors du vote du budget de l’État par le Parlement.

 

Jean Verdier, président de l’Agence Bio, Loïc Guines, président de la chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine, Philippe Henry de la Fnab, Bruno Martel de la Coopération Agricole, Christelle le Hir, présidente de la Vie Claire et du Synadis Bio, Jérémie Ginart du Synabio et président du Groupe Relais Vert, Benoît Soury, référent bio de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD) et membre du comex de Carrefour et Philippe Lassalle Saint-Jean, administrateur des Interbio de France, administrateurs et responsables des organisations professionnelles de la filière Bio, réunis au sein de l’Agence Bio ont, dans un communiqué commun, déploré cette annonce. « Cette décision brutale est un non-sens puisqu’elle intervient alors même que les moyens de l’Agence Bio ont augmenté de près de 75% depuis 2022, dans le but de financer les besoins d’une filière qui commence à rebondir après 3 ans de marasme économique, pour repasser à nouveau la barre des 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires », indiquent les signataires. « À quelques semaines du Salon de l’Agriculture où sera lancée en fanfare la première campagne collective autour du bio d’ampleur, la tentation est grande de croire que l’on arrête de viser un bio à grande échelle », craignent-ils, rappelant que « nous nous apprêtons à célébrer cette année les 40 ans du label officiel Agriculture Biologique, AB ».

 

Suppression de l’Agence Bio : les réactions

Fnab

Suite à cette annonce, la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) dénonce « l’inconsistance du gouvernement sur les questions agricoles » dans un communiqué. L’Agence Bio « se trouve pourtant au cœur du nouveau programme Ambition Bio lancé en 2024 », souligne la Fnab. « Venir nous expliquer en pleine crise de la bio qu’il faut supprimer l’acteur chargé de promouvoir nos produits, c’est pour le moins osé. Depuis trois ans, nous avions l’impression d’être rentrés dans un processus collaboratif de recherche de solutions qui vient d’être mis à terre », s’inquiète Philippe Camburet, son président, rappelant que « L’agriculture biologique représente plus de 15% des fermes françaises ». « Depuis 8 ans, on nous aura tout fait. On nous met des objectifs de bio en resto’co que personne ne respecte, on supprime l’aide au maintien parce que le marché doit nous rémunérer, puis on a recours à des aides d’urgence ad hoc parce que le marché s’est écroulé, on navigue à vue, c’est du grand n’importe quoi », s’agace encore Philippe Camburet. 

 

Synabio

Le syndicat des transformateurs bio a exprimé son désarroi face à l’annonce de l’amendement voté au Sénat. « Cette mesure, totalement dérisoire sur le plan de la maîtrise des finances publiques, serait surtout désastreuse pour les filières de l’agriculture biologique, compte tenu du rôle clé que joue l’Agence Bio dans leur développement. La force de l’Agence bio, c’est sa capacité à fédérer les acteurs et à centraliser trois missions vitales pour notre secteur : communication grand public, collecte de données et financement des filières. Elle le fait avec une efficacité indiscutable puisque la Cour des comptes a recommandé en 2022 de renforcer ses moyens et non pas de la démanteler ! Supprimer l’Agence reviendrait à fragiliser tout un secteur qui est aujourd’hui à la pointe de la transition agricole et alimentaire. Alors que la France affiche une ambition forte pour la bio (18% des terres en bio en 2027 et 20% de bio dans les cantines), la disparition de l’Agence bio serait un non-sens. » 

« Cette mesure serait désastreuse pour les filières de l’agriculture biologique, compte tenu du rôle clé que joue l’Agence Bio dans leur développement » Synabio

Synadis Bio

Le Synadis Bio, Syndicat National des Distributeurs Spécialisés en Produits Biologiques, Diététiques et Compléments Alimentaires, exprime dans un communiqué « sa vive préoccupation » suite à l’adoption par le Sénat d’un amendement visant à supprimer l’Agence Bio. « Une décision qui suscite une profonde incompréhension et menace directement un modèle essentiel pour répondre aux défis environnementaux, économiques et sociaux de notre époque. » « Nous, distributeurs spécialisés bio, nous opposons fermement à la suppression de l’Agence Bio ! Ce choix irresponsable compromet des décennies de progrès et d’efforts pour développer une agriculture respectueuse de notre planète et de notre santé. L’Agence Bio est essentielle pour structurer les filières, accompagner les agriculteurs et informer les consommateurs », déclare Christelle Le Hir, présidente du Synadis Bio.

 

Fédération Natexbio

« Créée en 2001, l’Agence Bio joue depuis plus de 20 ans un rôle essentiel dans l’essor des filières biologiques françaises et dans la promotion du label Bio auprès du grand public. Au nom des organisations économiques de la filière bio (groupements d’agriculteurs bio, transformateurs alimentaires, cosmétiques et compléments alimentaires et distributeurs spécialisés) réunies au sein de la fédération Natexbio, nous réaffirmons la nécessité de maintenir et de renforcer l’Agence Bio en tant qu’entité autonome, dotée des moyens nécessaires à ses missions », indique la fédération. Natexbio rappelle que l’Agence Bio « représente et accompagne aujourd’hui 61 000 fermes, 215 000 emplois, 28 000 entreprises un marché de plus de 13 milliards d’euros ». 

« Une décision qui suscite une profonde incompréhension et menace directement un modèle essentiel pour répondre aux défis environnementaux, économiques et sociaux de notre époque » Synadis Bio

Bio Cohérence

« Cette décision constitue une menace grave pour le développement de la Bio et affaiblira un soutien essentiel. Ceci est profondément irresponsable dans un contexte où le développement de l’agriculture biologique représente un enjeu crucial pour l’environnement et la santé publique, une telle mesure va à contre-courant des priorités écologiques et sociétales actuelles », alerte Bio Cohérence

 

Générations Futures

Générations Futures dénonce, dans un communiqué, « ce coup porté à l’Agriculture Biologique » et « demande la démission de la ministre de l’Agriculture», dont « la réaction est totalement scandaleuse ». Pour l’association, le fait que Annie Genevard ait jugé cette idée « pertinente » laisse « le champ libre à une adoption de cet amendement scélérat »

 

 

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