Place de la distribution spécialisée bio française dans le marché bio

Fin des années 90 : un tournant dans la distribution des produits biologiques en France.

Comme on peut le constater sur le graphe ci-dessous, le changement de siècle a été une période charnière dans l’évolution de la distribution des produits bio.

La vache folle, le poulet à la dioxine, le SIAL 2000 qui avait consacré pour la première fois un « vrai » espace bio, l’implication de certains « gros » industriels dans la bio et la mise en place de marque de distributeur bio en GMS auront donc eu des effets importants dans le paysage de la distribution des produits bio.

En effet, on s’aperçoit qu’en plus de 15 ans, ce sont les artisans – commerçants qui ont le plus soufferts en perdant 12% de part de marché et que curieusement, malgré le développement des AMAP, du local, ce canal a du mal à trouver sa place.

De ce fait, les grandes surfaces alimentaires ont logiquement gagné des parts de marché en passant de 26% en 1995 à 47% en 2012.

Les magasins spécialisés, malgré des hauts et des bas, restent quasiment au même niveau qu’il y a 17 ans avec près de 40% part de marché.

Magasins bio : CA multiplié par près de 10

Le chiffre d’affaires des magasins bio a été multiplié par près de 10 en 17 ans pour atteindre 1,425 milliard à fin 2012.

En 2012, les ventes via les Grandes Surfaces Alimentaires ont augmenté de 3%. De son côté, la vente directe de produits bio du producteur au consommateur a augmenté de 16%, alors que

celles effectuées par les artisans‐commerçants ont progressé de 12%. Ces deux évolutions sont essentiellement liées au secteur du vin et des fruits et légumes.

Les réseaux continuent de tirer leur épingle du jeu

Comme nous l’avons déjà évoqué dans nos différentes éditions, les réseaux organisés sont ceux qui ont le mieux résisté à la poussée de la grande distribution de 2007. Même si certaines chaines ont disparu comme Rayons Verts, qui a compté jusqu’à une cinquantaine de magasins et représenté 10% du marché des réseaux début 2000, de nouvelles sont arrivées ces 5 dernières années comme NaturéO et Bio C Bon. Les plus anciennes ont continué leur travail de restructuration ou ont bénéficié de moyens plus conséquents suite à leur rachat par des groupes de distribution conventionnelle. Quoi qu’il en soit, leur part de marché reste assez stable malgré une baisse depuis 2009 et une stagnation à 25% en 2010 et 2011. En revanche, les années futures semblent prometteuses car en 2012, ce circuit a gagné 2 points. Selon l’Agence Bio, les surfaces des magasins bio organisés en réseaux ont augmenté de 16% en 2012 par rapport à 2011 en raison d’ouvertures de magasins supérieures aux fermetures et à l’adhésion d’indépendants.

La croissance des ventes via ces réseaux spécialisés est de 13% entre 2011 et 2012. Côté nombre de magasins, celui-ci a fortement augmenté en passant de 500 en 2005 à plus de 900 à fin 2012. Comme certains experts le prévoyaient dans les années fin 90, la tendance ira vers une régression des parts de marché des magasins indépendants et un développement du système « réseau ». Avec le recul, on constate que la réalité est là : les indépendants perdent 1 point par an depuis 5 ans pour arriver à 9 % à fin 2012. Notons que même si les indépendants souffrent plus que les réseaux, certains, en région ont très bien réagi en ouvrant plusieurs nouveaux points de vente adaptés à leurs zones de chalandises.