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Points de vue des fabricants sur la situation actuelle des magasins bio

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Florent LLOPIS – DESTINATION (CDC)

1-Le constat sur l’évolution du circuit spécialisé.
Les évolutions du circuit spécialisé sont en retrait par rapport aux années passées, pour de nombreuses raisons : crise économique, climat d’inquiétude, poussée de la grande distribution…mais nous refusons le fatalisme car les magasins les plus créatifs et les plus dynamiques progressent encore fortement, et nous avec eux (notre CA est de +30% depuis le début de l’année). En étant provocateur je dirai « vive la crise ! » : une opportunité pour nous montrer encore plus dynamiques en lançant de nouvelles offres, plus de promos, plus de mise en avant par thème (pique-nique, rentrée des classes …), rester vigilent sur un facteur clé d’achat : le prix. N’oublions pas que les nouveaux entrants (ceux qui vont porter notre croissance) comparent d’abord les prix du Bio par rapport au conventionnel. C’est ainsi que nous constatons de gros écart d’évolution chez les magasins ayant pris cette donnée en considération et ceux qui s’en sont éloigné, sans doute trop facilement portés par la croissance naturelle de la consommation.
2- l’avenir des magasins spécialisés.
Une mutation s’opère, avec de nouveaux profils de commerçants, de plus grandes surfaces spécialisées, d’autres façons de commercer. La concurrence est plus vive dans les zones où l’on trouve facilement plusieurs magasins bio, plusieurs enseignes de grande distribution… un contexte pouvant s’avérer fatal, où seuls les plus entreprenant réussiront. Rappelons nous aussi de la mutation passée dans d’autres secteurs. Je prends pour exemple la montée en puissance de la grande distribution, avec le développement des rayons sport, bricolage, textile, informatique… et en parallèle le fort développement de magasins spécialisés dans ces mêmes domaines…Vécue comme une menace, la grande distribution possède un pouvoir de recrutement de nouveaux consommateurs pouvant s’avérer bénéfique pour le circuit spécialisé : certains auront envie d’aller plus loin en franchissant la porte des magasins bio. Je reste optimiste sur l’avenir des magasins spécialisés (90% de notre activité), c’est ma conviction, accompagnée d’une certitude : un magasin Bio vendra toujours des produits Bio, contrairement à d’autres circuits plus « bio-pportunistes ».

Daniel ZERR – EUROP-LABO

1-Le constat sur l’évolution du circuit spécialisé.
Les effets conjugués de la crise économique, plus forte depuis fin 2009, et de la concurrence de plus en plus agressive d’autres intervenants du marché, en particulier la GMS, freinent aujourd’hui la progression du circuit spécialisé « bio diététique » qui surfait encore il y a quelques mois sur une vague de croissance à 2 chiffres. Les surfaces les plus importantes stagnent ou affichent une faible progression ; les petits magasins régressent, certains sont au bord du dépôt de bilan.
2- l’avenir des magasins spécialisés.
A mon avis, la guerre des prix, devenue pour certains le seul combat, est perdue d’avance face à des acteurs plus puissants. L’avenir du circuit spécialisé passe par des points de vente attractifs, avec une offre produit différenciée et de qualité ; il faut aller plus loin que les autres intervenants du marché. La spécialisation « on ne fait que du bio » et l’éthique sont des valeurs qu’il faut mettre en avant. Le consommateur doit sentir la différence par rapport aux autres circuits ! C’est pour moi la seule voix d’avenir. N’oublions pas que le Marché bio est toujours en croissance et que ça va durer.

Gilles Lebrun

Gilles LEBRUN – CERECO

1-Le constat sur l’évolution du circuit spécialisé.
Après des années avec des progressions à 2 chiffres, d’euphorie, où tout le monde courait après les ruptures et les ouvertures, on enregistre un tassement depuis le dernier trimestre 2009. On sent les magasins un peu désemparés devant la morosité des chiffres, devant la baisse de la fréquentation et du panier moyen. Les causes : la peur et le contexte économique, c’est vrai, mais aussi les enseignes d’hypermarchés qui ont fait exploser leurs offres et qui communiquent de manière très agressive sur les prix et donc qui captent des consommateurs qui mixent leurs achats entre les GMS et les magasins spécialisés. Il ne faut pas oublier non plus, les circuits courts avec de plus en plus d’AMAP, de groupements et de marchés Bio…qui viennent titiller les magasins sur le frais notamment. Un risque : avec la demande croissante et l’arrivée des grandes marques en BIO (Jacques Vabres, Lustucru, Fleury Michon…), la demande de matières premières va exploser et nous ne sommes pas à l’abri de fraudes. Ces fraudes pouvant décrédibiliser toutes les filières et mettre la suspicion sur tous les circuits, magasins BIO inclus…
2- l’avenir des magasins spécialisés.
Il faut rester optimiste. En parallèle, il y a un vrai changement de mentalité des consommateurs. Les magasins BIO représentent « un autre monde » avec des valeurs (bio de proximité, local, social, environnement.) que ne pourront jamais revendiquer les GMS et les grandes marques du conventionnel. Elles ne seront pas toutes crédibles vis à vis des consommateurs qui ne sont pas dupes… Les acteurs historiques de la BIO doivent rester fidèles à ces valeurs et communiquer dessus contre vents et marées. Les GMS ne pourront pas gérer 6000 références et donner le conseil et le service qui va avec. Et, les grandes marques peuvent repartir du jour au lendemain si les résultats ne sont pas là… Il va falloir être irréprochable sur les ruptures (point faible des GMS sur la Bio). Il faudra par contre pouvoir proposer des prix compétitifs. Il va falloir peut être repenser la logistique et s’organiser pour réduire des coûts du côté des réseaux et des magasins. Mais c’est vrai pour nous aussi en tant que fabricants, PME qui devront nous confronter aux Multinationales.

Laurent JOLY – BONNETERRE SAS

1-Le constat sur l’évolution du circuit spécialisé.
Nous pouvons faire deux constats majeurs:
1° Les circuit spécialisé se «professionnalise » incontestablement et de plus en plus. Les gérants de points de vente ne sont plus seulement des «passionnés» , ils ajoutent à leurs convictions sur le BIO de réelles compétences en terme de: gestion, dynamique promotionnelle et commerciale, merchandising. La formations des leurs équipes semblent retenir leur attention, ce qui rend crédible l’image de «spécialiste».
2° La structuration «forte» de ce circuit depuis 2 à 3 ans. En effet à côté des enseignes historiques qui continuent de se professionnaliser et se développer (Naturalia, Eau Vive, La Vie saine…), on observe que de nouvelles chaînes ou groupement apparaissent avec une démarche organisée.
2- l’avenir des magasins spécialisés.
Pour ma part, il me semble que le circuit spécialisé a un réel avenir devant lui s’il respecte 4 règles d’or:
1° Capitaliser sur ses atouts: – Largeur et profondeur d’assortiment, capacité à proposer des innovations, qualité du conseil, fraîcheur et «proximité» avec le consommateur
2° S’appuyer sur des marques fortes – réservées au commerce spécialisé- capable de communiquer et donc de générer du trafic vers le point de vente.
3° Rester compétitif sur les produits de grande consommation
4° S’améliorer avec l’aide des fabricants et/ ou des organismes formateurs sur : le « catégory management », le merchandising, la fraîcheur (notamment des fruits et légumes).

Olivier FABREGOUL – EMILE NOËL

1-Le constat sur l’évolution du circuit spécialisé.
Depuis l’automne, nous constatons une inversion de tendance progressive. Le réseau spécialisé est passé d’une croissance à 2 chiffres à une faible croissance. Il convient de dire aussi que quel que soit le réseau de distribution alimentaire, le niveau de consommation a chuté. Le bio résiste plutôt mieux que le conventionnel d’ailleurs. En réseau spécialisé, c’est d’abord le panier moyen qui a baissé plus que le nombre de consommateurs. La fréquentation reste en effet très bonne mais le constat majeur est que les points de vente n’avancent plus tous à la même vitesse. Il y a ceux qui sont capables d’attirer encore des nouveaux consommateurs à fort pouvoir d’achat par le biais de points de vente modernes et qualitatifs et avec une politique de communication forte dans la zone de chalandise. Par ailleurs, on retrouve des points de vente libre service de «génération 1» (1995/2000) vieillissants qui ne peuvent plus compter que sur une clientèle de «Bio militants» historiques ayant tendance à réduire leur panier par manque de pouvoir d’achat. Ces points de vente encore leader dans leur zone malgré tout doivent évoluer sous peine de voir leur activité diminuer peu à peu (c’est déjà le cas pour un certain nombre d’acteurs avec des baisses de 5 à 15% de leur CA). De ce fait, du côté des fournisseurs, ceux qui proposent des produits de qualité avec une forte reconnaissance d’image s’en sortent mieux sur ce début d’année. Un exemple vient illustrer ce propos avec chez EMILE NOEL des ventes d’huiles d’olive records, alors qu’il y a 2 ans, tout le monde pensait que seules les huiles d’olives 1er prix pouvaient s’imposer. Le nouveau consommateur bio recherche des produits de qualité et d’image et n’est pas forcément prêt à acheter des produits mal packagés et peu chers. S’il a choisi de changer de réseau ce n’est pas pour acheter son alimentation aussi peu cher qu’hier…d’autant que ce consommateur rappelons-le à les moyens de se payer une alimentation bio de qualité. Il est aussi à la recherche de filières d’approvisionnements courtes mettant en avant les productions locales. Le produit certifié BIO SOLIDAIRE l’intéresse.
2- l’avenir des magasins spécialisés.
Notre réseau de distribution est arrivé à une étape clef et charnière côté fournisseurs et détaillants. Avec une part de marché plutôt élevée de 42% (dans un marché global de 3 milliards d’ €), notre circuit spécialisé vient d’atteindre une première maturité et son développement futur nécessitera de ce fait davantage de professionnalisme. Peu à peu, seuls les acteurs qui seront capables de structurer leur offre et leur organisation pourront continuer de progresser. Pour poursuivre le développement de l’activité, ce réseau devra être capable de recruter encore de nouveaux consommateurs peu encore sensibilisés par l’achat régulier de produits bio (et pas seulement prendre des parts de marché à ses confrères). Jusqu’à présent, c’était plus facile car nous nous adressions au début (années 90 et avant) à un consommateur bio militant puis à un consommateur sensible et sensibilisé au bio. Il faudra donc mettre beaucoup plus de moyens pour conquérir ces nouveaux acteurs :
– Plan de communication conséquents et bien construits au coeur de sa zone de chalandise
– Points de vente attractifs et qualitatifs au niveau de l’offre produit avec de véritables concepts différenciant par rapport à d’autres réseaux comme la GMS.
– Du personnel qualifié (c’est aussi un problème délicat déjà à ce jour car peu connaissent les produits et ont beaucoup de mal à les conseiller) En conclusion, ce réseau dit spécialisé à l’impérieuse nécessité de continuer à se différencier des autres réseaux, notamment la GMS en proposant une offre produit qualitative. Vouloir s’opposer directement et ressembler au circuit GMS apparait aujourd’hui comme un combat disproportionné et…perdu d’avance. Il faut intégrer désormais que 2 réseaux de distribution vont coexister et exister, chacun ayant des atouts différents pour attirer des clients…différents.

Véronique PAULET – PHARE D’ECKMÜHL (CHANCERELLE)

1-Le constat sur l’évolution du circuit spécialisé.
Les consommateurs ont trouvé du sens et des valeurs dans la distribution spécialisée. L’évolution rapide de ce circuit sur les dernières années témoigne de cet engagement. J’ai également constaté une professionnalisation grandissante des personnels présents en magasin, tant au niveau merchandising que dans l’écoute des consommateurs.
2- l’avenir des magasins spécialisés.
Nous avons une marque spécifique, Phare d’Eckmühl avec des cahiers des charges spécifiques et des produits spécifiques à ce réseau. Au-delà des turbulences actuelles, c’est notre façon de soutenir et de croire en l’avenir de ce réseau. L’important sera de préserver la cohérence entre les produits choisis, l’accueil des clients et l’éthique sociale afin d’affirmer une différence

Vincent LANIEZ – Directeur BONNETERRE– BIODISTRIFRAIS – KALISTERRA

1-Le constat sur l’évolution du circuit spécialisé.
Le circuit spécialisé nous apparaît clairement en phase de consolidation avec une croissance plus conforme aux standards des marchés «classiques» alimentaires. Nous n’oublions pas les très belles années de croissance que nous venons de connaîtrenous avons été porté par des courants très forts (Grenelle de l’environnement, certains livres…) Mais force est de reconnaître que cette période d’effervescence est derrière nous. Nous sommes maintenant rentrés (assez brutalement) dans «la vraie vie» avec une concurrence «grande distribution» agressive, des consommateurs plus exigeants sur les prix, l’authenticité des engagements & la qualité du conseil. Nous avons aussi à constater une certaine banalisation du label AB, c’est une «quasi marque» utilisée maintenant largement et qui ne suffit plus à porter la valeur ajoutée de nos circuits spécialisés.
2- l’avenir des magasins spécialisés.
Nous sommes fondamentalement confiants car nous pensons que les 3 défis que – nous tous – devons relever sont à notre portée :
– nous voyons que les magasins «bio» sont animés par des passionnés qui sauront se professionnaliser plus encore: faire évoluer les espaces clients vers plus de clarté, renforcer la qualité de l’offre (traçabilité) , se battre sur des produits d’appel mais aussi renforcer le conseil.
– nous croyons que les consommateurs «bio» sont de plus en plus attachés au lien humain, et à la quête de sens…c’est toute la légitimité des magasins spécialisés.
– nous sommes persuadés que les valeurs que nous portons:» humanité, santé, préservation de l’environnement» sont justes et rencontrerons toujours plus de consommateurs. De plus, nous savons que les acteurs historiques (dont Bonneterre) sont pleinement investis aux cotés de nos clients. Nous menons ensemble le même combat. C’est la force d’un réseau solidaire !

Jean Philippe POURRAT – COMPTOIR DES LYS

1-Le constat sur l’évolution du circuit spécialisé.
Comme de nombreuses façons de faire ou de consommer différemment, au moins dans un premier temps, notre activité s’expose à la vulgarisation dés l’instant où celle-ci devient une façon de faire ou de consommer comme tout le monde. D’un réseau de niche spécialisé dans une approche globale tant environnementale qu’humaine, avec la volonté de tirer le sujet vers le haut, notre circuit spécialisé semble vouloir se rapprocher de méthodes beaucoup plus mercantiles. Estce l’avenir ? Je pose la question : que vient chercher le consommateur dans ces magasins ?
2- l’avenir des magasins spécialisés.
Dans quelques temps ce canal de distribution devra choisir entre ses valeurs de départ (qui comme par hasard sont reprises par les circuits de masse…) ou une dimension purement commerciale sans personnalité… L’avenir : il y avait le magasin bio … il y aura le magasin bio ++ … ; nombre de consommateurs viennent dans nos magasins chercher des solutions de spécialiste. Offrons-leur, vendons leur ce qu’ils attendent de nous !

Jürgen DEBALD – BLEU VERT SAS

1-Le constat sur l’évolution du circuit spécialisé.
Depuis l’été 2009, la «crise» a atteint aussi le secteur bio. Les conséquences sont une certaine frilosité, une crispation des magasins. Ce net ralentissement va accélérer la mutation de notre secteur. Les magasins les plus professionnels, qui s’adaptent le mieux, s’en sortent correctement. J’ai envie de citer le dicton : «Ce ne sont pas les grands, qui mangent les petits, mais les rapides qui doublent les lents». A périmètre égal, la croissance de Bleu Vert s’est ralentie à 7% (sur 12 mois glissés)
2- l’avenir des magasins spécialisés.
Les fondamentaux sont bons : une partie grandissante de consommateurs se tourne vers la responsabilité écologique et en conséquence vers la consommation bio. Le magasin bio est et reste le lieu le plus crédible et le plus compétent pour réaliser ce choix. Mais la crise accélère sa mutation, qui va s’exprimer dans une segmentation. Le marché bio va devenir plus hétérogène. Il y aura des magasins de proximité, situés en zone centre-ville ou fortement urbanisée. Il satisfera les besoin courants, surtout en produits frais et ultra-frais, plusieurs fois par semaine, et vivra et «fera son gras» sur le «complément de panier». Une sous-catégorie de ce type de magasin est le «super-spécialiste». Sur des petites surfaces en milieu très urbain ce choix peut être payant. Epicerie fine bio, spécialiste de vin, parfumerie bio, spécialiste en fruits et légumes, voir magasin de paysans – nous allons voir éclore des concepts des super-spécialistes à l’intérieur du marché spécialisé. En Allemagne, cette éclosion a déjà eu lieu. La superette (300 – 500 m²) va devenir le format dominant du marché bio, elle intègre de plus en plus les approches modernes du commerce : fidélisation, promotion. Les meilleurs ajouteront la dimension «expérience». Une superette bien faite «verrouille» un quartier ou une petite ville, si nécessaire avec la création de filiales. Le ‘grand format’ autour de 1000 m², encore largement une exception en France, bien plus courant en Allemagne, convaincra ses clients avec une plus-value «expérience», des services uniques. Un bar à jus frais, un snack bio, un service de massage assis le vendredi après-midi, des dégustations fréquentes, des cours de cuisine ou de maquillage, ce format permet d’attirer ses clients avec des services innovants. Nous avons fait historiquement le pari de concentrer nos forces sur le magasin spécialisé bio, ce n’est pas une crise qui va nous en détourner. La bio ne vit pas une «crise de sens», mais une crise de croissance, impulsée par une crise économique. Notre avenir en tant que profession va être plus difficile, mais il est loin d’être désespéré.

Vincent et Philippe LASSALLE – SIROP MENEAU

1-Le constat sur l’évolution du circuit spécialisé.
Pour le Maison Meneau, sirops, jus et smoothies BIO, c’est un secteur toujours en forte progression. Le plaisir du goût fait totalement partie des attentes de nos consommateurs.
2- l’avenir des magasins spécialisés.
Une démarche éthique, un engagement de filière solidaire, responsable, pour des produits de qualité, attractifs dans leur présentation sont les clés du succès de nos distributeurs. Tant que ce métier se tiendra à ces valeurs son avenir s’inscrira dans un développement durable au propre et au figuré.

Bruno ANQUETIL – PAIN DE BELLEDONNE

I – constats sur l’évolution du circuit spécialisé
Il semblerait que l’orientation tant des chaînes spécialisées des indépendants soit sur l’ouverture de surfaces entre 300 et 1 000 m². Seules quelques surfaces de 1 000 m² répondent aujourd’hui à leurs objectifs. Pour les autres de surface équivalente, l’activité, le service au consommateur et la pertinence des référencements (voir un référencement trop large) n’ont pas été à la hauteur et tout à fait en cohérence avec le marché et l’attente des consommateurs. Par exemple, en région parisienne, le marché est à « couteaux tirés » et les différentes stratégies mises en place plutôt que d’être concurentiellement complémentaires sont quelquefois très offensives et dangereuses pour l’ensemble du marché. Certains rayons sont attractifs par leur présentation et la largeur de gamme proposée. Les rayons fruits et légumes, les produits frais aujourd’hui sont bien tenus et bien présentés. Ils semblent tirer les produits vers le haut. Pour ce qui concerne le rayon pain auquel je suis attaché, ces rayons sont encore trop souvent délaissés sans véritablement être capables de proposer une offre répondant à un positionnement stratégique avec un rayon suffisamment professionnel et une offre suffisamment large et adaptée à l’attente des consommateurs. Ce rayon manque trop souvent de professionnalisme. Néanmoins ceux qui ont investi dans ce rayon comparé à ceux qui ne l’ont pas fait semble tirer leur épingle du jeu.
2- l’avenir des magasins spécialisés.
Ce canal de distribution évoluera avec d’excellentes perspectives à condition que l’ensemble des acteurs de la distribution spécialisée se positionnent derrière une stratégie clairement définie sur les produits bio qu’ils veulent avoir en rayon demain. Pour cela, il me semble impératif de construire la bio de demain avec des opérateurs engagés et d’établir avec eux de véritables contrats de partenariats. La distribution de demain doit s’appuyer sur les transformateurs et en amont la production agricole. Tout ceci passe par des engagements de filières qui s’appuient sur les piliers fondamentaux de la bio.

Jean-Yves FOUCHER – BIOFOURNIL

I – constats sur l’évolution du circuit spécialisé
La dernière tendance semble être de vouloir copier la G.M.S. par l’accroissement de la taille des magasins et le mode de négociation des gammes et des prix. Leur puissance économique est largement insuffisante pour rivaliser en terme de communication, d’infrastructures et de capacité de « dumping » La différenciation doit s’exercer sur d’autres terrains, en jouant notamment sur la confiance entretenue de leurs clients consommateurs. Le message clef à passer tourne autour de l’ authenticité de la qualité et du conseil » Dans le même temps, il semble impératif de penser « Rationalisation », à savoir :
– s’appliquer à mieux connaitre les spécificités des produits de chaque fournisseur. Jouer la largeur de gamme d’un nombre limité de fournisseurs, plutôt que les redondances entre de multiples fournisseurs (cela permettra aussi d’abaisser les coûts d’approvisionnements)
– pour le pain en particulier, faire un choix clair entre le pain cuit frais (ou) le terminal de cuisson mais surtout ne pas utiliser ce dernier comme dépannage avec de petites fournées et des produits mal remis en oeuvre. Le choix doit être rationnel et l’exercice professionnalisé. Je ne souhaite pas indiquer de choix préférables en écrivant cela, même si nous sommes, au-delà de notre proche région mieux connus pour nos pains précuits réfrigérés que pour nos pains cuits qui se conservent pourtant excellemment bien.
2- l’avenir des magasins spécialisés.
Je continue à croire fortement à ce canal de distribution, à condition qu’il garde et renforce son image de spécialiste à l’instar des artisans qui ont joué la Qualité et le Conseil. Les artisans boulangers qui fabriquent du bon pain et qui ont des vendeuses bien formées sont toujours à « don », il en va de même pour les bouchers qui ne travaillent de la bonne viande et qui conseille leur client sur la façon de consommer cette viande etc. … Quand les temps sont durs, il faut éviter de faire du « sauve qui peut », bien identifier nos points forts, et se poser la question, chaque matin, qu’attendent de moi, mes clients. La démarche de « Bio-Cohérence » à ce titre est exemplaire, et j’espère qu’elle sera reconnue du public, car elle tend à séparer l’authentique du mitigé ou du faux-semblant. Et, je crois que les consommateurs Bios ont cette exigence. Ceux qui ne se remettront pas en question risquent de disparaître. C’est le lot de toutes les périodes charnières. La remarque s’entend aussi pour toute la filière, et en particulier pour les pionniers comme nous. Nos certitudes, nos valeurs sont bousculées. Nous devons faire le tri entre les dogmes et le fondamental et être performants et séduisants. La réussite n’est quand même pas garantie.

Bernard KIMMEL – ARCADIE

I – constats sur l’évolution du circuit spécialisé
Ces dernières années, nous constatons un enrichissement des formules de distribution. Il y a un grand dynamisme au niveau des ouvertures de nouveaux points de vente, ce qui est positif, mais qui comporte certains risques : il faudra penser à vérifier le taux de saturation du marché, et surtout à maintenir un niveau élevé de professionnalisme.
2- l’avenir des magasins spécialisés.
L’avenir de ce mode de distribution semble assuré. Il correspond à un besoin général de commerce de proximité et à taille humaine. Le défi va être de trouver le bon dimensionnement, autant pour les magasins que pour les grossistes et les réseaux

Didier PERREOL – ’EURO-NAT

1-Le constat sur l’évolution du circuit spécialisé.
Après plusieurs années d’expansion continue liée à l’arrivée massive de nouveaux adeptes du bio, la multiplication du nombre de points de vente et d’une augmentation de leur surface moyenne, un élargissement sans précédent de l’offre produit tant en alimentaire qu’en non alimentaire, on constate depuis quelques mois un palier. Plusieurs explications possibles ou conjointes : le bio est rattrapé par la crise qui affecte globalement la consommation, une saturation de certaines zones de chalandise, une certaine maturité du marché… Au total, le circuit spécialisé aura plus évolué ces 5 dernières années que jamais auparavant. D’une façon générale le circuit répond en volume à la demande de consommation bio et aux attentes de consommateurs plus jeunes et plus urbains, mieux informés. Sur le front de vente, des écarts importants apparaissent dans tous les domaines : taille et qualité du point de vente, assortiments et merchandising, politique commerciale et communication, méthodes de gestion… On constate une évolution vers le commerce organisé avec des centrales d’achat, des groupements, des franchises et également des indépendants dynamiques proposant des modèles économiques viables, alors que dans le même temps des structures anciennes sont à la recherche d’un second souffle ou que des structures récentes manquent d’assise. La tendance prévisible à court et moyen terme est une accélération et un renforcement de la rénovation du front de vente avec l’arrivée de nouveaux acteurs et une concentration des enseignes.
2- l’avenir des magasins spécialisés.
Soyons clairs, le réseau spécialisé a un avenir et même un bel avenir si quelques principes sont appliqués. S’adapter au consommateur du XXIè siècle en terme de proximité, de surface, d’offre, de qualité globale, de cohérence, et bien sûr d’accueil, de conseil et de service. Adopter avec rigueur à l’univers du bio les techniques de gestion, de merchandising, de communication qui font le succès du commerce moderne sans jamais oublier ce supplément d’âme qu’apporte un commerce de proximité accueillant et défenseur des valeurs du bio. Tenir compte de la concurrence de la grande distribution et d’autres réseaux spécialisés, captifs ou sélectifs, en adaptant l’offre Sélectionner et faire vivre les marques qui apportent notoriété, qualité et sécurité, originalité et innovation, communication Privilégier comme fournisseurs les entreprises réellement engagées dans le bio et qui le défendent avec conviction, engagées dans le développement durable, le commerce équitable et solidaire, engagées dans une démarche sociétale globale… Mais aussi des entreprises solides, fiables, pérennes, à l’écoute des clients et des consommateurs, au service de la défense et de la promotion du commerce spécialisé… Inéluctablement le circuit spécialisé est appelé à évoluer comme tout acteur d’un marché dynamique. Il a un avenir qui reste à écrire mais il a pour ce faire de bonnes bases. Le bio est une valeur d’avenir, c’est quelque chose de moderne, ce n’est pas un retour vers le passé. La stratégie des entreprises de la bio est intimement liée à l’évolution de ce réseau historique. Nous sommes prêts à accompagner le mouvement.

Frédéric GRUNBLATT – VITAFRAIS

1-Le constat sur l’évolution du circuit spécialisé.
La croissance s’est largement affaissée et la brutalité de la chute fin novembre début décembre est vraiment très surprenante. L’activité semble maintenant stabilisée et je pense qu’il faut relativiser par rapport à un contexte global dans l’agro-alimentaire extrêmement difficile depuis la crise et prendre conscience que tous les opérateurs (transformateurs, distributeurs, détaillants) ont tous été extrêmement privilégiés depuis plusieurs années. Chaque intervenant doit désormais travailler sa productivité et ses performances pour rester dans le marché.
2- l’avenir des magasins spécialisés.
Comme tout marché de niche, il évolue progressivement vers une maturité et par conséquent le circuit spécialisé va lui aussi vers davantage de structuration. Nous restons optimistes, surtout si nous savons collectivement travailler la compétitivité sur les produits basiques, en instaurant des marges compensées et en utilisant la différenciation par la largeur de gamme et la mise en place de marques collectives telle que « BIO SOLIDAIRE », qui sauront valoriser auprès des consommateurs la qualité d’une Bio sincère et engagée. Il ne faut surtout pas se recroqueviller pendant cette période difficile mais au contraire travailler la dynamique d’assortiments comme doit le faire un spécialiste.

 

Autres informations

La référence pour les professionnels de la distribution bio spécialisée et alternative

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