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Rotations et engrais verts : incontournables en agriculture bio

On ne verra jamais de monoculture de maïs en agriculture biologique, et pour cause : impossible de faire pousser plusieurs années de suite une plante annuelle – les légumineuses mises à part – avec des rendements corrects sans apport d’azote de synthèse et sans désherbant chimique. D’où la nécessité d’une rotation, c’est-à-dire d’une succession, sur la même parcelle, de cultures diérentes.

 

Rotations longues, avec des légumineuses

La rotation a quatre objectifs principaux : apporter de l’azote, maîtriser les mauvaises herbes, limiter les attaques de ravageurs et les maladies, améliorer la structure du sol.

Certains ont pu croire à une époque qu’un bon apport de compost susait pour obtenir de bons résultats en bio. Eh bien non, surtout en grande culture. La première condition est d’introduire des légumineuses.

Qu’elles soient pour l’alimentation animale (trèfle, luzerne, sainfoin, féverole, pois fourrager) ou humaine (haricot, lentille, pois sec, pois chiche, soja) elles s’associent en eet avec des bactéries pour utiliser l’azote contenu dans l’atmosphère, ce que les autre plantes sont incapables de faire. La capacité de xation d’azote varie toutefois beaucoup d’une espèce à l’autre. Celles destinées à produire du fourrage vert – principalement luzerne et trèe – sont beaucoup plus ecaces que celles destinées à une récolte en grains.

Les premières, qui occupent le sol une année entière, voire plusieurs années, laissent en eet dans le sol un reliquat d’azote, qui peut être très important et sera disponible pour les cultures suivantes.

L’idéal est donc de commencer la rotation par de la luzerne ou une autre légumineuse pluriannuelle, qu’on laissera en place au moins 2 ou 3 années. Le problème étant que dans une exploitation sans bétail on n’a pas l’utilisation de ces précieuses plantes.

Il faut alors pouvoir les vendre, le plus souvent sous forme de foin, ou les déshydrater (dans le cas de la luzerne) pour en faire un aliment du bétail plus facilement commercialisable.

 

Quelques exemples

Voici quelques rotations pratiquées en agriculture biologique : Luzerne – luzerne – luzerne – blé – triticale – féverole – blé – orge ou : Luzerne – luzerne – blé – triticale – avoine – féverole – blé – orge – trèe – blé.

Dans ce deuxième cas, la 9e année de la rotation est consacrée à du trèe qui est réincorporé au sol pour fournir de l’azote au blé qui suit.

On peut aussi se contenter de légumineuses récoltées en grains, mais les rendements sont en général plus faibles.

Deux exemples :

Féverole – blé – tournesol – blé – mélange triticale/pois fourrager Soja – blé – maïs

Cette dernière rotation, proche de celles pratiquées en conventionnel, est la moins bonne et nécessitant des apports importants d’azote organique.

La rotation a un impact déterminant sur le rendement, comme le montre le tableau ci-dessous

 

Exemple de rendements en maïs en fonction de la rotation

 

 

Précieux engrais verts

Les engrais verts sont des cultures semées pour être restituées au sol en vue de l’enrichir. Ils sont presque toujours cultivés entre deux cultures principales pour ne pas perdre une année de production. Selon la date de la récolte de la culture de l’année et de celle prévue l’année suivante, on sèmera des plantes à croissance plus ou moins rapides et résistantes.

Chaque fois que c’est possible on préférera une légumineuse, qui permettra en general d’augmenter fortement le rendement de la culture suivante, comme le montre cet exemple :

Rendement en maïs après un blé, avec ou sans engrais verts : Rendement sans engrais verts …………………….58 qx/ha

Rendement avec engrais verts fèverole …………102 qx/ha

Rendement avec engrais verts pois fourrager… 105 qx/ha

Rendement avec engrais verts vesce……………..120 qx/ha

(Source : Itab-Arvalis)

Dans ce cas, l’engrais vert est semé après la moisson du blé et enfoui soit avant l’hiver soit au tout début du printemps. On peut également utiliser des crucifères (moutarde, colza, navette) qui, poussant vite, conviennent bien lorsque le temps entre les deux cultures principales est court, du sarrasin, qui est une plante nettoyante, de la phacélie, qui améliore la structure du sol, des graminées (ray-grass, seigle, avoine, sorgho) ou encore des mélanges de plusieurs espèces, par exemple vesce et avoine. Claude Aubert

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