Si quelques entreprises leaders de la bio ont des racines qui remontent parfois à un siècle voire plus, un très grand nombre d’entre elles est né au tournant des années 1980, quand toute une génération cherchait à imaginer un monde meilleur, plus respectueux des hommes et de l’environnement. Un mouvement très dynamique en France, mais encore plus en Allemagne, pays qui été à la pointe de nombreux combats.
Wolfgang Heck appartient à cette génération d’hommes et de femmes qui ont lancé de nouvelles idées et s’y sont consacrés avec cohérence et sans compromis. Au milieu de ces années 80, il vient de terminer une formation bancaire, en a commencé une autre en psychologie, a créé une école alternative de formation pour adultes… et il adore cuisiner. C’est d’ailleurs lors d’un séminaire durant lequel il fait la cuisine pour les participants qu’il rencontre Klaus Kempff (originaire comme lui de Fribourg en Brisgau, non loin de la frontière française) qui a découvert le soja et le tofu aux USA.
Justement déjà intéressé par le monde asiatique, Wolgang Heck se prend de passion pour la fabrication du tofu et va s’en faire une véritable mission. Pour lui, la culture et la transformation du soja – bio bien sûr ! – représentent un véritable idéal, car traduisant des valeurs écologiques, éthiques et économiques. C’est notamment une alternative parfaite aux produits alimentaires d’origine animale, le tofu apportant des réponses en matière de respect des animaux, aux problèmes que pose l’élevage pour l’environnement et le climat. Et c’est aussi une source de plaisirs sans fin quand on le cuisine.
Le tofu traduit l’idéal d’une économie différente, éthique tout au long de sa chaîne, respectant toutes les parties prenantes.
C’est alors que naît la société Taifun, mot allemand désignant les typhons, ces vents puissants qui soufflent en Asie. La vente commence sur les marchés locaux, puis les produits sont présentés dans les premiers salons bio et vendus dans les magasins bio qui s’ouvrent à l’époque. Wolfgang Heck fait goûter et encore goûter. Innovants, savoureux, ses produits surprennent et séduisent toujours plus de consommateurs.
C’est le début d’un succès qui ne s’est jamais démenti depuis : aujourd’hui, Taifun est une entreprise avec 240 collaborateurs, leader sur son marché, toujours basée à Fribourg en Brisgau… et toujours indépendante, ce qui est aussi une de ses forces.
« Si cuisiner et déguster le tofu est une véritable invitation au plaisir, au partage et donc à la joie, pour nous il représente encore plus que cela, explique Jesús Bastante, directeur des ventes de Taifun. Il traduit un idéal, celui d’une économie différente, éthique tout au long de sa chaîne, avec un respect de toutes les parties prenantes, du producteur au consommateur final, en passant par nos collaborateurs. L’idéal d’un bien commun, qui profite à tous. Y compris aux animaux d’ailleurs, car leur respect est un des piliers de notre philosophie ».
L’origine et la culture du soja y jouent bien sûr un rôle central : « Quelques années après nos débuts est apparu le soja OGM, continue Jesús Bastante. Wolfgang a alors pris une décision, révolutionnaire à l’époque : produire nous-mêmes le soja bio, pour garantir une traçabilité et une transparence totales sur cette matière première. Taifun s’est ainsi rapproché d’agriculteurs de notre région qui s’étaient lancés dans le bio, qui eux aussi avaient la passion de l’innovation. Aujourd’hui, fidèles à ce principe, nous avons 75 agriculteurs partenaires, principalement des petites structure familiales, qui nous sont très fidèles car leur travail est rémunéré de façon juste et nous leur apportons un réel soutien technique. Nous avons d’ailleurs plus de demandes de partenariats qu’il n’en faut pour couvrir nos besoins. Notez que nous comprenons le mot ‘‘région’’ au sens géographique du terme, pas national : 1/3 de ces agriculteurs est en Allemagne, 1/3 en Autriche et 1/3 en France, principalement en Alsace voisine. Toute notre production est issue de soja poussant ici, ce qui est exceptionnel ».
L’engagement en profondeur de Taifun pour maîtriser la culture du soja ne s’arrête pas là. Car pour faire du tofu, il faut du soja possédant des caractéristiques particulières, entre autres en matière de teneur en protéines. Un travail intense est ainsi fait sur la sélection des semences, avec une équipe d’agronomes qui, en plus de travailler avec les agriculteurs producteurs, le fait aussi avec l’université de Hohenheim à Stuttgart.
Mais cela ne se limite pas à cela, comme le précise Jesús Bastante : « Nous avons créé le projet ‘‘1000 jardins’’, un projet du type co-création, pour employer un terme d’actualité. Au travers de toute l’Allemagne, plus de 1000 particuliers, familles et institutions font des essais de culture de semences de soja sur quelques mètres carrés, comparant et échangeant leurs résultats. Sur la forme, nous multiplions ainsi par 1000 les tests, ce qui serait sinon difficile à réaliser en interne. Et sur le fond, ce projet s’inscrit totalement dans notre vision de partage et de bien commun : d’une part nous participons à une extension de la culture de cette légumineuse et d’autre part les connaissances acquises sont mises à disposition de toute la communauté ».
« Grâce à tout cela, nous sommes devenus une autorité en matière de soja en Allemagne. Ce travail que nous faisons, sur les semences entre autres, est réellement unique et, pour une relative petite société comme la nôtre, on peut même dire qu’il est exceptionnel ».
A l’autre bout de la chaîne, il y a le tofu que l’on déguste, à l’origine ingrédient neutre : « Wolfgang a pris cette caractéristique comme une chance, souligne Jesús Bastante.
Comme la base d’une grande possibilité d’interprétations, donnant envie d’expérimenter. Mais si l’inspiration vient du Japon, les déclinaisons de goûts, d’épices ou d’herbes sont issues d’autres cultures, entre autres le monde méditerranéen, comme avec les tofus Rosso, Olive ou Basilico. Ou les saveurs plus exotiques, comme le Curry-Mango ou le Curcuma. Sans oublier des traditions plus régionales, comme les variantes fumées dont le Black Forest ou les saucisses viennoises. Une inspiration planétaire en fait. Et toujours avec la volonté de faire du tofu haut de gamme, avec des saveurs qui surprennent et séduisent le consommateur, des saveurs qui enthousiasment : notre tofu fumé, par exemple, n’est pas simplement du tofu fumé, c’est du tofu fumé avec de la personnalité ».
L’objectif de Taifun n’est pas d’avoir une gamme la plus large possible, mais une gamme qui convainc, chaque pays ayant ses propres best-sellers. Et des best-sellers qui s’imposent parmi des produits concurrents pourtant de plus en plus nombreux : « Dans chaque pays, nous avons toujours un compétiteur local, mais nous sommes toujours soit le n°1 du segment soit le n°2. En France – un des marchés les plus importants pour nous – les statistiques de vente montrent que 5 produits Taifun figurent parmi les 10 meilleures rotations ».
« Nous pouvons affirmer que les utilisateurs de nos produits forment une véritable communauté de fans : les enquêtes faites en Allemagne montrent que non seulement les consommateurs nous apprécient mais qu’en plus ils nous recommandent largement autour d’eux. Ils sont tellement séduits qu’ils deviennent nos ambassadeurs ».
Côté clientèle justement, le savoir-faire et la légitimité de Taifun sont une chance pour les magasins face aux nouveaux modes actuels de consommation alimentaire : « Il est clair qu’il y a actuellement un changement de conscience, avec une nouvelle génération de consommateurs qui s’intéresse non seulement au bio mais aussi aux produits végétaliens et végans. Motivée par le respect des animaux et la protection de l’environnement, cette génération s’engage et demande une alternative végétalienne. Cette alternative, ils la cherchent beaucoup dans le réseau bio, celui-là même où nous sommes présents en exclusivité. En plus, avec nous, ils retrouvent aussi des valeurs de partage et d’engagement collectif – comme avec le projet des 1000 jardins – et donc un idéal dans lequel ils peuvent se reconnaître. Sans oublier, bien sûr, ‘‘l’effet waouh’’ lorsqu’ils goûtent nos produits ! ».
C’est donc avec des arguments forts que Taifun s’affiche dans les magasins, auxquels la marque apporte un soutien optimal : « Nous donnons aux points de vente la liste des 12 voire 15 meilleures ventes en France (en fonction de la capacité de leur rayon). En choisissant cette sélection, ils sont donc sûrs de faire le meilleur choix et d’avoir d’excellentes rotations. Parce que faire goûter est la solution idéale pour conquérir de nouveaux consommateurs, dans le mesure du possible nous organisons des animations de dégustation. Nous sommes également présents dans des salons grand public spécialisés, comme VeggieWorld Paris qui attire de plus en plus de monde. Et bien sûr, notre partenaire commercial français Ecolive est présent pour le conseil et la formation, l’efficacité de notre distribution étant garantie par notre référencement chez tous les principaux grossistes ».
L’argument final pour Jesús Bastante ? « Avec Taifun, non seulement les magasins bio ont la certitude de réaliser un bon CA, mais en plus ils gagnent la capacité de réellement enthousiasmer leurs clients avec des références à forte personnalité qui n’ont pas d’équivalent ailleurs. Des clients qui deviendront à leur tour fans de la marque, en assureront eux-mêmes la promotion et y seront fidèles ». Et quoi de mieux en effet que des clients fidèles ?
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