97 % des points de contrôle d’eau potable détectent au moins un pesticide chimique dont 1 station sur 5 dépasse les seuils réglementaires, 17 millions de Français ont bu au moins une fois en 2023 de l’eau du robinet non conforme aux limites de qualité pour les pesticides chimiques et 73 % des échantillons de fruits non bio contiennent au moins un résidu de pesticides chimiques… Lors de la conférence de presse de présentation du site Tous exposés, jeudi 20 février, François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, a énoncé plusieurs chiffres éloquents sur la présence de pesticides chimiques, à la fois dans nos sols et nos assiettes. « C’est une présence omniprésente », a-t-il déploré, regrettant « un certain nombre de régressions » environnementales « alors qu’on a jamais eu autant d’éléments scientifiques sur les impacts de l’exposition aux pesticides. Le Gouvernement préfère mettre le volume de production en avant au nom de la souveraineté alimentaire et au détriment de la préservation de l’environnement ».
C’est justement pour faire connaître au grand public les connaissances sur le sujet que le site Tous exposés, a été mis en ligne le 24 février. Organisé par rubriques (Agriculteurs et riverains ; écosystèmes ; eau et alimentation ; solutions), il reprend la carte Adonis de Solagro qui s’appuie sur l’Indice de Fréquence de Traitement (IFT) qui correspond au nombre moyen de traitements phytosanitaires appliqués sur une culture au cours d’une campagne agricole, la carte Géophyto de Générations Futures qui permet de visualiser quels pesticides chimiques (qu’ils soient de synthèse ou non) sont le plus achetés par département.
Tous exposés partage également des données sur la place de la France, par rapport au reste de l’Union européenne, concernant l’utilisation de pesticides, les impacts en termes de santé sur les agriculteurs et les riverains de surfaces agricoles mais aussi sur l’environnement et la biodiversité (contamination des ressources en eau, disparition des oiseaux des champs et des insectes, …) et jusque dans nos assiettes.
Partie prenante dans l’initiative Tous exposés, Christophe Barnouin, président du groupe Ecotone (Bjorg, Bonneterre, Destination, Alter Eco, Danival…), rappelle que l’alimentation bio « est un levier puissant pour réduire l’exposition aux pesticides chimiques » et qu’à cet effet, le Bio est « un outil au service de la santé publique et de la protection de l’environnement ».
La consommation de produits bio est d’ailleurs recommandée par le Programme National Nutrition Santé (PNNS) – ce dernier préconise de « Augmenter la consommation de produits BIO dans la population de sorte que : 100% de la population consomment au moins 20% de leurs consommations de fruits et légumes, produits céréaliers et légumineuses issues de produits BIO par semaine ».
Appuyant sur l’axe santé, le site internet de Tous exposés invite à interpeller le ministre de la Santé « contre l’usage des pesticides chimiques pour protéger la santé publique » – et le permet d’un simple clic. À date du 24 février, 4 501 interpellations du ministre étaient comptabilisées. Il est aussi possible de rejoindre la campagne de l’association On est prêt (pétition et actions sur l’agriculture).
*Les membres de La Maison de la Bio : Natexbio, Synabio, Cosmebio, Forebio, Synadis bio, Synadiet, Biopartenaire, Bio équitable en France, Bio Valeurs, Cebio.
Une campagne européenne dévoile les coûts cachés des pesticides
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