Il est urgent de changer de modèle agricole selon l’Ifoam Organics Europe qui détaille les impacts sociaux, économiques et environnementaux des pesticides de synthèse dans sa campagne #StopHarm. Pour l’Ifoam, ce changement de modèle passe par la nécessité d’investir dans une agriculture durable basée sur l’agriculture biologique et l’agroécologie et l’utilisation des fonds publics pour amorcer cette transition.
La campagne #StopHarm tente de visualiser, à travers des infographies, les nombreux impacts de l’utilisation généralisée des pesticides de synthèse, par exemple sur la santé des agriculteurs et de leurs familles, qui sont les premières victimes des pesticides, sur les ressources en eau, avec des coûts massifs de dépollution, et sur la biodiversité (voir encadré). Des visuels spécifiques seront publiés régulièrement sur les réseaux sociaux dans les prochaines semaines, pour mettre en évidence tous ces aspects.
« La nécessité de supprimer progressivement les pesticides nocifs de notre système de production alimentaire et de fournir des alternatives aux agriculteurs devrait rester une priorité de l’agenda politique », Eduardo Cuoco, directeur de l’Ifoam Organics Europe
Un système agricole dépendant des pesticides, financé par l’argent public
L’Ifoam dénonce le fait que la Politique Agricole Commune (PAC), bien qu’ayant pour objectif de soutenir l’agriculture européenne, subventionne un système agroalimentaire dépendant des pesticides de synthèse avec des conséquences graves sur l’environnement, la biodiversité et la santé humaine. Rappelant que ces subventions, versées en fonction des surfaces cultivées, encouragent l’utilisation de pesticides, dont le marché est dominé par seulement quatre multinationales et que l’utilisation massive de pesticides a des conséquences désastreuses sur les pollinisateurs et la biodiversité, menaçant notre capacité à produire de la nourriture à long terme.
« La meilleure façon d’assurer une production alimentaire suffisante et résiliente en Europe est de restaurer la santé des sols avec des pratiques agroécologiques qui ne dépendent pas des pesticides et engrais de synthèse », Éric Gall, directeur adjoint de l’Ifoam EU
La nécessaire transition vers une agriculture durable
Alors que l’Europe est un acteur majeur du marché mondial des pesticides, à la fois exportateur et importateur, l’Ifoam appelle à une réorientation de la PAC vers un modèle agricole plus durable, basé sur l’agriculture biologique et l’agroécologie. Il plaide pour que les fonds publics soient utilisés pour encourager les agriculteurs à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement et à réduire leur dépendance aux pesticides.
Les sources et références disponibles sur le site web de l’Ifoam Organics Europe : www.organicseurope.bio/stopharm.
Les coûts cachés des pesticides
- Santé des agriculteurs et des riverains : Les agriculteurs sont plus exposés aux maladies graves (cancers, Parkinson, troubles cognitifs, etc.) en raison de leur contact direct avec les pesticides. Les riverains, en particulier les enfants et les femmes enceintes, sont également vulnérables.
- Pollution de l’eau : Les pesticides contaminent les sources d’eau potable, obligeant parfois à la fermeture de points de captages (comme cela est arrivé à près de 40 % d’entre eux en France au cours des 30 dernières années), avec des conséquences importantes pour l’accès à une eau saine. La présence de polluants éternels (PFAS) est particulièrement préoccupante.
- Atteinte à la biodiversité : Les pesticides sont un facteur majeur du déclin des insectes, des oiseaux et de la faune aquatique, avec des conséquences sur les écosystèmes et les activités comme la pêche.
- Financiers : Des fonds publics importants sont alloués pour traiter les conséquences négatives de l’utilisation des pesticides : maladies, pollution de l’eau, perte de biodiversité.