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Fruits et légumes bio : va-t-on vers une guerre des prix ?

Si le marché des fruits et légumes bio poursuit sa dynamique de croissance, l’arrivée de nouveaux opérateurs amorce une guerre des prix qui interroge les producteurs historiques. La fermeture des restaurants hors foyer a également fortement impacté la filière tomate bio. Interfel et l’IBB ont fait le point sur la situation lors d’un webinaire des interprofessions de Bretagne, Centre Val de Loire et Pays de la Loire.

Une visio-conférence sur la filière fruits et légumes bio a été co-organisée autour de la filière légumes bio, vendredi 2 avril, par l’IBB (Initiative Bio Bretagne), Bio Centre (pour la région Centre Val de Loire) et Interbio Pays-de-La Loire. À cette occasion, Isabelle Jusserand, chargée de mission au Service économie et compétitivité filière d’Interfel, a présenté l’évolution du marché des fruits et légumes bio, laquelle représente la deuxième catégorie de produits bio le plus vendus, derrière l’épicerie.

Isabelle Jusserand d’Interfel (photo en médaillon) a présenté l’évolution du marché des fruits et légumes bio lors de ce webinaire.

« L’année 2020 est particulière, du fait de la crise sanitaire, avec un report complet dans les circuits de distribution et de vente au détail qui ont entraîné une forte hausse des prix ». Si les ventes sont en hausse avec une croissance des volumes de 5 % et de la valeur de 9 % vs 2019, toutefois « en 2020, les indicateurs ne reflètent pas forcément une tendance structurelle car la consommation a été plus forte sur les deux périodes de confinement », précise Isabelle Jusserand. 

 

De fait, pour Interfel, « le marché des fruits et légumes bio est à suivre un peu comme le lait sur le feu ». D’autant que certaines filières ont particulièrement pâti de la crise sanitaire, à commencer par celle de la tomate avec des prix historiquement bas en 2020, du fait de sa forte valorisation en restauration hors foyer, « ce qui nous fait dire qu’il y a matière à s’inquiéter et à suivre les prochains mois ». Même signalement sur les prix également pour la pomme, filière pour laquelle « les producteurs s’inquiètent d’un équilibre offre-demande qui est en train de changer », précise la spécialiste qui pondère toutefois : « ce n’est pas sur l’ensemble des fruits et légumes ».

Voilà qui explique sans doute, entre autres, pourquoi l’enquête Interfel sur la perception des tendances d’activité bio par les opérateurs est moins optimiste. Ce qu’a confirmé Catherine Pierzo, directrice de Biobreizh : « on voit plein de nouveaux acteurs arriver sur le marché du bio qui ne sont pas dans une construction de filière et de planification et qui vont casser les prix, et aussi dans le conventionnel avec des opérateurs qui surfent sur la vague du sans pesticides. On ressent plus aujourd’hui la guerre des prix ».

« Pour nous, la seule façon de se différencier, c’est de faire du bio + avec un cahier des charges plus exigeant : pas de serres chauffées, pas de désherbage vapeur…, qui va répondre à un marché de niche et qui fait qu’on a une qualité de légumes très appréciée, poursuit Catherine Pierzo. On essaie aussi de construire de nouvelles filières avec des opérateurs et des distributeurs qui sont dans la même logique, voilà comment on essaie de résister. »

À noter également, l’interrogation de Biobreizh concernant les circuits longs, après une année 2020 où la demande pour le local a été forte. Preuves que plusieurs questions vont se poser à la filière fruits et légumes dans les prochains mois à venir.

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