Même, si à votre niveau vous ne pouvez pas agir directement sur la maladie, vous allez pouvoir avoir une action sur les facteurs de risque, qu’ils soient ou non atteints de cette maladie ou qu’ils aient ou non des proches parents dans cette situation. En effet, il est désormais prouvé qu’il existe des liens très étroits entre l’alimentation et les cofacteurs de risques de cette pathologie que sont : l’hypertension artérielle (HTA), l’hypercholestérolémie et plus particulièrement l’hyperhomocystéinémie, l’inflammation chronique, le stress oxydatif, un diabète mal contrôlé, l’obésité.
Rétablir le rapport Sodium / Potassium
Il est désormais prouvé qu’une consommation quotidienne trop importante de sel peut entraîner une élévation de la tension artérielle et comme nous venons de le voir, l’HTA constitue un facteur de risque. Il est donc primordial de faire diminuer l’utilisation du sel de la salière mais également du sel caché dans les aliments courants : le pain, les fromages, les charcuteries, les biscuits apéritifs, les bouillons en cube, ou encore la moutarde. De plus, pour contrebalancer ces apports de sodium excessifs, il est aussi important d’y adjoindre des sources suffisantes de potassium à chaque repas : fruits et légumes de saison, fruits secs, légumes secs. La règle de base sera de mettre à chaque repas au moins deux sources de potassium et d’utiliser au maximum les épices et les aromates à la place du sel.
Des apports adéquats en oméga-3, vitamines B9 et B12
Les poissons gras (thon, saumon, sardine, hareng, maquereau) sont les plus riches en acides gras oméga-3 qui ont pour particularité de rétablir le bilan lipidique et d’être neuroprotecteurs. Il faudra en conseiller 1 à 2 fois par semaine. Tous les jours, il est aussi fortement recommandé d’utiliser des huiles obtenues par pression à froid, riches en acide alpha-linolénique : huile de lin, de cameline, de noix, de colza. L’ajout de noix dans les salades ou en en-cas est aussi une solution à privilégier. Pour les vitamines du groupe B, on constatait depuis 30 ans que les personnes atteintes d’Alzheimer avaient de faibles taux de B12 sans pour autant savoir s’il s’agissait d’une cause ou d’une conséquence. Une étude suédoise a permis de mettre clairement en évidence que les personnes qui présentaient des déficiences en B12 ou B9 avaient un risque plus important de développer cette maladie. Les auteurs pensent que les déficiences en ces vitamines influencent les neurotransmetteurs et les niveaux d’homocystéine, qui est une molécule neurotoxique.
Des sources de substances anti-inflammatoires
En plus des aliments riches en oméga-3 que nous avons cités plus haut et qui permettent la synthèse de prostaglandines anti-inflammatoires, vous pouvez également conseiller tous les aliments naturellement colorés qui contiennent donc des polyphénols, puisque ces derniers sont des molécules anti-inflammatoires par excellence. Les fruits et les légumes très colorés seront donc de mise dans vos conseils.
Une diversité dans les antioxydants Les antioxydants
sont des substances qui protègent les cellules contrel’excès de radicaux libres. On les retrouve dans les fruits et légumes et aussi dans certaines épices et plus particulièrement dans le curcuma, qui sera à conseiller ici en épice de façon régulière ou en complément alimentaire pour protéger les cellules cérébrales. En effet, la curcumine présente en grande quantité dans cette épice possède non seulement des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes clairement démontrées mais également et surtout une capacité à augmenter l’élimination des plaques bêta-amyloïdes par les macrophages.
Des aliments à Index Glycémiques bas
Si vos clients sont diabétiques, leur glycémie devra être bien contrôlée et pour les aider, il faudra privilégier les aliments à IG bas: pain au levain multicéréales (multi-farines), quinoa, orge perlé, riz complet basmati, lentilles, azukis, haricots secs, muesli, pâtes complètes, flocons d’avoine…
Et enfin une activité physique suffisante
Le dernier facteur de risque étant l’obésité, il est important que vous puissiez en plus de vos conseils alimentaires, recommander la pratique d’une activité physique adaptée et surtout régulière.
Certains compléments alimentaires sont également à l’étude pour leurs effets sur la mémoire et le ralentissement du vieillissement du cerveau avec entre autre :
● le Ginkgo biloba qui pourrait ralentir la progression de la démence, améliorer légèrement les performances cognitives sans effets secondaires et diminuer les dépôts de plaques bêta-amyloïdes.
● l’acide alpha-lipoïque, que l’organisme produit naturellement, et qui pourrait être utile de par son effet sur le ralentissement du vieillissement cérébral et en général sur le fait qu’il soit une substance anti-âge et neuroprotectrice.
● La grenade qui aurait également des effets bénéfiques sur les signes neurologiques de cette maladie.
Un peu de vin rouge…
Une étude menée dans la région de Bordeaux a montré que les personnes qui boivent du vin rouge chaque jour ont des risques de démence sénile inférieurs de 81 % et un risque de maladie d’Alzheimer diminué de 72 % par rapport aux non buveurs. Le resvératrol, contenu dans le vin rouge, serait l’une des principales molécules responsable de cet effet antioxydant puissant sur le système nerveux central.
… Et de thé pour ralentir le déclin cognitif
Les neurones communiquent entre eux par le biais de neurotransmetteurs, sortes de messagers chimiques qui passent d’un neurone à un autre pour véhiculer une information. Le plus abondant est l’acétylcholine mais chez les personnes atteintes d’Alzheimer cette molécule, essentielle à la mémoire, est dégradée trop rapidement par une enzyme, empêchant ainsi le passage de l’information. Certaines substances actives du thé vont agir directement sur ces enzymes. De plus, des études révèlent que le thé vert serait 200 fois plus efficace que la vitamine E pour prévenir la peroxydation des lipides par les radicaux libres, un phénomène qui accélère le vieillissement du cerveau. Vous pouvez donc recommander 1 à 2 tasses par jour en fin de repas.