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Les fondations de l’agriculture biologique

● Rudolf STEINER (1861-1925) philosophe et scientifique autrichien qui, après avoir fondé la Société anthroposophique dont l’objectif est d’élaborer « une science spirituelle », à l’écoute des mondes suprasensibles, expose à la fin de sa vie, en 1924, les principes d’une agriculture fondée davantage sur les énergies de la nature que sur les matières.
● Ehrenfried PFEIFFER, son disciple et collaborateur, rend l’application pratique de ces principes sur le terrain, c’est l’agriculture biodynamique.

● Albert HOWARD (1873-1947), ingénieur agronome anglais. Dans le centre de recherche agronomique qu’il dirige en Inde, il met au point une technique de compostage permettant d’obtenir productivité et resistivité des plantes face au parasitisme. L’association « Soil Association », mouvement bio anglo-saxon qui naît après la 2ème guerre mondiale reprend ses méthodes (travail superficiel du sol, associations culturales, compostage, engrais organiques plutôt que de synthèse) et se donne pour objectif de les développer.

● Hans et Maria MULLER (1891-1988 et 1894-1969), tous deux issus du monde agricole suisse. Maria enseigne l’hygiène de vie et les relations entre la santé et l’alimentation. Hans, professeur de sciences naturelles et homme politique, prêchant pour l’autarcie des producteurs et les circuits courts production/consommation cherche à développer les bases scientifiques d’une agriculture biologique. Avec le concours de Hans Peter RUSH, d’origine prussienne et gynécologue de formation, est mise au point une méthode d’agriculture « organique-biologique » basée sur le compostage en surface, les engrais verts, la silice et l’apport de ferments pour augmenter l’activité des micro-organismes des sols.
On aurait malheureusement tendance, sinon à oublier, tout au moins à négliger des chercheurs–trouveurs français, bien de chez nous :

● René QUINTON (1867-1925) considéré dans le milieu aéronautique comme un pionnier de l’aviation est surtout connu comme biologiste réputé sur ses travaux sur l’eau de mer. Ses recherches sur les oligoéléments ont ouvert la voie au progrès que nous pouvons faire dans la connaissance de la vie et de la nature de l’énergie vitale. L’eau de mer, source de vie : nous lui devons cette notion. Ses vues ont formé les bases scientifiques d’une nouvelle doctrine : celle de la confiance dans la force vitale, dans la résistance à la maladie.
● DELBET, professeur à l’Académie de Médecine, chirurgien des armées, au cours de la guerre 14-18 cherchait une substance capable de cicatriser les plaies. Il la découvrit dans le chlorure de magnésium, le métal le plus abondant dans l’eau de mer après le sodium. Mais, son mérite a été de comprendre que sa découverte dépassait la possibilité de guérison rapide des plaies. Il devait affirmer rapidement que la présence de magnésium dans les aliments de chaque jour et notamment du pain était indispensable pour la santé humaine. « Aucune activité humaine, même la médecine, n’a autant d’importance pour la santé que l’Agriculture » déclara-t-il en 1944 devant l’Académie de médecine.

● Raoul LEMAIRE, en 1924, est à la recherche de blés de haute valeur boulangère qu’il obtiendra douze ans plus tard. Averti des travaux de DELBET sur le magnésium, il fait appliquer avec succès, dès cette date, la cure magnésienne à des animaux atteints de fièvre aphteuse chez des éleveurs de ses amis, dans la Somme. En 1924 également, il fait des expériences concluantes avec les 2 frères VILLAIN de Bourbourg qui, les premiers, emploient du Chlorure de magnésium en agriculture. Mêmes expériences concluantes à sa station de phytogénétique à Roye sous le contrôle du Professeur JAVILLIER, bras droit de DELBET et de Gabriel BERTRAND qu’on doit citer aussi parmi les précurseurs de l’Agriculture biologique pour ses travaux sur les micro-organismes du sol, ces « infiniment petits » qui en régissent la vie.

● Claude BERNARD (1813-1878) dont les travaux sur l’immunité naturelle sont toujours et même plus que jamais d’actualité. Mourant, l’apôtre du «microbisme», Pasteur lui-même a dit à son confident, le Dr RENON : « C’est Claude BERNARD qui avait raison : le microbe n’est rien, c’est le terrain qui est tout »
● PASTEUR dont l’oeuvre la plus considérable a été de montrer, dès 1860, que le monde vivant et le monde minéral ont une structure différente. Une matière minérale et une matière organique peuvent très bien avoir une composition chimiquement identique : elles n’en ont pas moins des propriétés différentes, notamment au niveau de l’assimilation.

Résultante des travaux de tous ces hommes, scientifiques, docteurs et professeurs, – sans oublier surtout les agriculteurs qui leur ont fait confiance en travaillant avec eux – l’agriculture biologique a pu percer dans un contexte qui lui était particulièrement défavorable, orientée massivement à grands coups d’engrais chimiques et de pesticides vers les productions à gros rendements au détriment de la qualité et de la santé. On verra dans notre prochain numéro les acteurs de son lancement et de son développement en France.

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