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Bio 1971, son développement, hors des dérives…

Magazine agriculture et vie

Le numéro d’Agriculture & Vie d’août-septembre 1971 encourageait déjà
à l’époque à ce que les agrobiologistes renforcent leur union pour
que l’agriculture biologique soit plus légitime et qu’elle évite ainsi de
perdre du temps.

Au niveau des grandes manifestations sur l’agriculture biologique, la fin de l’année 1970 fut marquée par la réunion qui s’est tenue à Evron, le 17 Novembre. Elle avait été organisée par le responsable Lemaire local, M. Denis de Javron. En y rassemblant plus de 1500 personnes, agriculteurs, consommateurs, techniciens et responsables, venus entendre les professions de foi de quelques scientifiques tels les Professeurs C. Louis Kervran, Jean Boucher et Louis Claude Vincent et les docteurs Sevelinges et Quiquandon, cette petite ville de la Mayenne fut pour quelques heures la capitale de l’agrobiologie. La Radiodiffusion nationale et la Presse, en en faisant largement état, concrétisaient/confirmaient le franchissement d’une nouvelle étape dans le développement de l’agriculture biologique.

La manifestation publique suivante intéressait plus particulièrement les consommateurs…et ils furent nombreux (plus de 500) à se rendre à Montpon-Ménesterol en Dordogne au 4ème Congrès Régional pour la Protection de la Vie organisé par M. Jean Peneaud expert agrobiologiste et responsable régional Lemaire. A la tribune, se succédèrent, entre autres, M. Delarue président de la ligue pour la liberté des vaccinations, Jean-François Lemaire, Georges Racineux, le Dr Sevelinges, M. Hecquet sur la mutation des virus, Mme Jenny Jordan sur l’eugénisme prénatal. MM. Peneaud et Lovato, à la fois maire de Montpon-Ménesterol et Conseiller général conclurent cette journée affichant leur confiance dans une agriculture emmenée par des agrobiologistes.

Du 6 au 14 mars, la méthode Lemaire-Boucher était, comme l’année précédente, une nouvelle fois à l’avant-scène de la bio au 8ème Salon International de l’Agriculture à Paris. Le stand qui lui était réservé, au coeur du Marché Commun de l’Elevage, a connu un engouement qui ne s’est pas démenti au long de ces 9 journées : des milliers d’agriculteurs et d’étudiants ont littéralement assiégé les responsables de la méthode pour se documenter et parfaire leurs connaissances. Plusieurs tables rondes étaient organisées, réunissant partisans de l’agrobiologie et de l’agrochimie : les débats (animés) étaient repris par la radio-télévision intérieure du Salon.

”L’Agriculture Biologique et le Monde de Demain”, tel était le thème retenu pour le 4ème Congrès National de la Fédération des Syndicats de Défense de la Culture Biologique et de la Protection des sols qui s’est tenu à Angers les 24 et 25 avril. La première journée fut essentiellement consacrée aux travaux des 9 commissions qui avaient été constituées, rassemblant chacune d’elle ses spécialistes et professionnels. Elles donnèrent lieu à des débats passionnants où les expériences de chacun ont été confrontées afin que soient dessinées les lignes de l’action à venir et de l’esprit dans lequel elles devaient être menées. Au lendemain de cette journée que

Pierre-Bernard Lemaire disait qu’elle avait rassemblé « de véritables états généraux de notre agriculture de demain »’, le Congrès allait s’ouvrir au public. Dans le vaste hall rempli de le Foire-Exposition de l’Anjou, se succédèrent à la tribune les professeurs Raoul Lemaire, Jean Boucher, Kervran, le président de la Fédération Emile Barbaud et son secrétaire général Georges Racineux, M. Delarue et Quiquandon pour la liberté des vaccinations et la santé du cheptel, le délégué de l’Association des Consommateurs de Loire Atlantique M. Gourvest et le Directeur du journal ”Agriculture et Vie” Pierre-Bernard Lemaire. Leurs messages et les orientations consignées la veille dans les travaux des différentes commissions allaient faire date. Ils apportaient, voici plus de 40 ans, une réponse aux légitimes angoisses des hommes d’aujourd’hui. Comme au cours des années précédentes, dans les mois de Juin, Juillet et Août, priorité était donnée aux visites de cultures biologiques, seul moyen vraiment efficace pour le développement de l’agriculture biologique. Le calendrier était chargé avec pas moins de ….visites officielles, organisées sur l’ensemble du territoire et pour tous les types de cultures. On y compta plusieurs milliers de visiteurs.

Bien que présente sur tous les fronts comme on le voit, l’agriculture biologique méthode Lemaire-Boucher courait toutefois le risque de voir son développement détourné, sinon définitivement compromis. A ses adversaires de l’extérieur, bien identifiés, s’étaient, en effet, ajoutés au fil des années quelques-uns qui devaient assez rapidement s’identifier comme ceux de l’intérieur. Très actifs car eux-mêmes convaincus des bienfaits de l’agriculture biologique, ils s’attachaient à donner à l’agriculture biologique méthode Lemaire- Boucher pour la diffusion de laquelle ils étaient employés, une connotation mystico-religieuse telle que, par exemple, l’invitation impérieuse pour tout nouvel agrobiologiste à se rendre en pèlerinage ou à faire allégeance à un hypothétique futur roi de France… Longtemps contenus, puis devenus imperméables à tout raisonnement logique, ils risquaient d’enfermer la culture biologique dans son propre ghetto, tout en portant atteinte à sa crédibilité. Une décision devait être prise, difficile, car elle allait concerner un vieux compagnon de combat et avoir de lourdes conséquences. Elle le fut le 28 août avec le départ de Georges Racineux qui, avec quelquesuns de ses amis, animait cette dangereuse dérive. Une page importante de l’histoire de l’Agriculture biologique se tournait.

Jean-François Lemaire

 

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