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L’agriculture biologique : une vieille histoire …

Il n’est pas interdit de penser à un retour à la normale dans quelques décennies, la raison finissant par l’emporter et les avancées de la recherche en matière biologique devant le permettre. Bien avant la généralisation de l’emploi des engrais chimiques qu’on peut situer au lendemain de la seconde guerre mondiale, des voix s’étaient déjà élevées sur les dangers de cette pratique à l’origine de déséquilibres, de carences et de pollution dans la production alimentaire :

● Henri-Charles GEFFROY (1895-1981) gazé à l’ypérite pendant la première guerre mondiale était condamné par la médecine en 1935. S’inspirant d’une méthode alimentaire élaborée par un docteur et un physiologiste allemand pour les tuberculeux et les gazés, il met au point sa méthode : une alimentation équilibrée à base de produits complets du règne végétal et exempts de résidus chimiques : elle lui sauve la vie. Il n’a alors de cesse de la promouvoir et de la perfectionner. A cet effet, en 1946, il édite le premier numéro de la Revue « La Vie Claire » dont le but est de « propager par tous les moyens, et surtout par l’exemple, certaines notions grâce auxquelles toute personne normalement constituée, riche ou pauvre, peut se maintenir en bonne santé et vivre heureuse ». Y sont données toutes informations et études touchant directement À la santé de l’homme : une agriculture sans engrais chimique et une alimentation saine issue de cette agriculture constituent la trame de cette revue. Les expériences de cultures sans labour et sans engrais de M. Jean à Bru près de Carcassonne sont citées et développées dans une brochure qu’il divulgue.
Deux ans plus tard, en 1948, il fonde avec un groupe d’amis une Société Coopérative pour la fourniture aux abonnés de « La Vie Claire » des aliments en conformité avec ses principes. En 1951, avec la constitution de la Société L’Aliment Sain, il jette les bases d’un réseau de magasins sous l’enseigne « L’Aliment Sain », enseigne qu’il devra abandonner quelques temps après au profit des « Maisons de la Vie Claire », la marque « Aliment Sain » ayant été déposée antérieurement par un magasin indépendant de produits de régime.

● Michel REMY, auteur du livre « Nous avons brûlé la terre » publié en 1954. Cet ouvrage fait partie de ceux qui ont contribué à la naissance du mouvement bio et de la prise de conscience écologique actuelle. Possédant une solide connaissance des techniques de l’agriculture biodynamique et de la méthode Jean excluant tout produit chimique, il fit de nombreuses conférences pendant de longues années dénonçant les pratiques de l’agriculture chimique alors en plein développement et collabora à partir de 1952 à la Revue « La Vie Claire » d’Henry Charles Geffroy. Il doit être considéré comme un des véritables initiateurs de l’agriculture biologique en France.

Jean Boucher

● Jean BOUCHER, lors de ses études en 1936 à l’Ecole Nationale Supérieure d’Horticulture de Versailles, s’était spécialisé dans la biologie des sols. On le retrouve vers 1950 responsable du Service de la Protection des Végétaux pour lE Ministère de l’Agriculture dans les départements de la Loire Atlantique et de la Vendée. Rapidement, les solutions de lutte anti-parasitaires officiellement recommandées qui, de prime abord, l’avaient séduit, commencent à l’inquiéter. Il constate que le parasitisme est de plus en plus envahissant et ce, malgré une utilisation toujours croissante des pesticides recommandés. Il attire alors l’attention de son entourage sur le danger des pesticides puis quitte à la fin des années 50 le Service de la Protection des Végétaux. Il se consacre alors, à partir des travaux de Howard et Pfeiffer à l’amélioration et à l’assainissement de la fumure organique par le compostage. De nombreux essais le confortent dans sa pensée qu’une culture sans poison est possible grâce à des fumures organiques issues d’un compostage bien conduit. Il acquiert, à force d’essais et de recherches, une rare maîtrise dans cette technique que les processus liés à la vie microbienne rendent délicate.

Il parvient à convaincre une poignée d’agriculteurs à le suivre dans sa démarche, et les résultats étant là, il fonde avec eux en mai 1958 le GABO (Groupement des Agriculteurs Biologiques de l’Ouest). Au cours d’une conférence qu’il donna pour le compte de cette Association à l’Abbaye de Bellefontaine (Maine et Loire) où Raoul Lemaire expérimentait ses nouvelles obtentions de blé, il vint, étant depuis longtemps un adepte convaincu du pain naturel, à évoquer les blés de haute qualité obtenus par un certain Raoul Lemaire…, ignorant la présence de ce dernier dans son auditoire. Un premier contact qui devait être, quelques temps après, déterminant pour l’agriculture biologique !

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