De tout temps l’alimentation conditionna la vie des hommes.
Pour ne regarder qu’au cours des dernières décennies les développements industriels alimentaires amenèrent certains à vouloir distinguer des aspects :
● alimentaires avec l’apparition de ce qui deviendra les produits de l’agriculture biologique
● diététiques, à l’instar de la pratique du corps médical allemand, associant à la thérapeutique classique les régimes alimentaires appropriés, vendus par des gens dont la compétence était reconnue.
En France, ce marché, malgré l’indifférence des pouvoirs publics et pourtant appelé à prendre une grande importance économique nationale et internationale, s’est progressivement organisé sous la pression des attentes des consommateurs.
Vers 1950
Étaient dénombrées quelques 350 « maisons de régime » réparties entre Paris et les principales villes de province auxquelles étaient venues s’ajouter 150 grandes pharmacies dotées d’un rayon diététique (ex : la pharmacie Bailly à Paris, la grande pharmacie lyonnaise à Lyon…) Dès cette époque les fabricants (en général des TPE) se divisaient en deux groupes : alimentation qualitative et produits à visée diététique A l’inverse les magasins, à l’instar des magasins de REFORM allemands, offraient une large palette de produits tant alimentaires que diététiques avec un accompagnement de conseils pour lesquels apparaissait déjà le besoin de formation. Enfin faut-il rappeler que les diverses contraintes pesant sur la distribution spécialisée faisaient que le magasin se sentait quelque peu propriétaire de sa clientèle dont la fidélité était d’ autant plus grande que l’offre de produits et le nombre de points de vente étaient restreints par rapport à ce que nous connaissons actuellement. L’apparition de nouvelles formes de commerce avec l’arrivée des supers et hypermarchés, mais également la recherche de certains pharmaciens à devenir des commerçants à part entière, ne seront pas restées sans réactions d’une profession dont les moyens d’action se résumaient à ceux du bénévolat amoindris par l’individualisme français. La force de caractère de quelques uns va cependant permettre de prendre des initiatives à la hauteur des attentes du moment et des enjeux d’un marché qui progressivement devient européen puis mondial. Dès 1950 se créait un « groupement du commerce des produits alimentaires naturels et de régimes » réunissant des détaillants et fabricants en réaction à des mesures réglementaires telles : le monopole des plantes médicinales donné aux officines, les conventions collectives…
En 1957
Un nouveau président, issu des détaillants, organise des « assises professionnelles » sous la présidence de Mme RANDOIN membre de l’académie de médecine. Ce fut l’occasion de parler organisation de la profession mais également de définition des produits de diététique et de régime
En 1959,
Avec la création de cours professionnels, étaient créés des panonceaux de reconnaissance des magasins de la même façon qu’existe le caducée pour les pharmacies.
Les premiers cours suscitèrent un grand enthousiasme (tout le monde ne pu entrer dans la salle). Ils se poursuivirent pendant deux années mais le nombre d’élèves assidus allant en déclinant ils durent être interrompus et remplacés par la suite par des cours par correspondance
En 1960
La profession prenant de l’ampleur et chaque catégorie ( détaillants, fabricants,grossistes et importateurs) ayant des problèmes particuliers qu’elle aspire à régler elle-même, le groupement se voit remplacé par trois syndicats autonomes :
● « syndicat national des détaillants en produits diététiques naturels et de régime » devenant ultérieurement Unadiet
● « syndicat national des fabricants et producteurs de produits diététiques, naturels et de régime » devenu depuis Synadiet
● « syndicat national des grossistes et agents de marque en produits diététiques, naturels et de régime »
En 1963 le panonceau professionnel est remplacé par une vitrophanie portant l’inscription « maison agréée par la fédération » A la suite d’une table ronde réunissant les responsables de la fédération, les trois syndicats et ceux de la pharmacie en la présence d’un représentant du ministre de la santé, un accord fut trouvé autour des objectifs suivants :
● réglementation et contrôle des produits de diététique et de régime
● vente exclusive de ces produits dans les magasins de diététique et les pharmacies
● création d’un diplôme d’état pour les commerçants spécialisés en produits diététiques avec dispense pour ceux déjà installés…projet qui rencontrera une vive opposition au titre d’ une libre distribution en commerces alimentaires
En 1963
Également se créait un groupement européen des associations de réforme (GEAMR) entre associations allemande, belge, hollandaise, luxembourgeoise et française . Malheureusement cette première tentative européenne n’aura pas de répercussion positive pour les fabricants français
En 1965
La fédération adopte le principe d’organisation d’un « salon international de la diététique » dont une première édition ( SIDS 1965) aura lieu cette même année au cercle républicain à Paris, sera inaugurée par un représentant du ministre de la santé et connaîtra un grand succès
En 1966
Parution du premier décret réglementant les produits de diététique et de régime à la rédaction duquel notre profession avait collaboré en suite de quoi nous obtenions un siège auprès de la commission interministérielle d’étude. Cette même année, une nouvelle exposition (SIDS 1966) au cercle républicain connaissait une croissance des exposants et des visiteurs.
En mars 1967
participation d’une délégation française au congrès international de la diététique à Brighton au cours duquel des contacts furent noués avec de nombreux pays dont Etats-Unis, Canada, Europe de l’est….
En octobre 1968
nouveau SIDS au palais d’Orsay à Paris, les locaux du cercle républicain étant devenus trop exigus
En novembre 1971
Un congrès exposition tenu à Marseille sera l’occasion d’une table ronde avec la participation d’éminents médecins et des diététiciennes à l’issue duquel se constitua le CRIPAD (club de rencontres interdisciplinaires pour le progrès de l’alimentation diététique)
En novembre 1972
Nouvelle exposition à l’hôtel Méridien à la porte Maillot qui ne connut pas le succès escompté, argument étant avancé à propos du prix de location des stands. En fait un différend s’était progressivement installé entre les partenaires fédéraux dont les intérêts divergeaient de plus en plus fortement :
● les détaillants reprochaient à leurs fournisseurs de regarder en direction des nouvelles formes de distribution dont ils attendaient un fort développement de leurs activités
● les fabricants et plus particulièrement les plus importants comme Cereal, Prosain, Vitagermine souhaitaient reprendre la maîtrise de leur commercialisation en investissant dans l’action commerciale et la publicité.
● Les compléments alimentaires sont mis en cause par la pharmacie qui y voit un plagiat des médicaments
● L’agriculture biologique donnait l’idée à certains industriels de la mise au point d’une nouvelle variété de produits alimentaires ne nécessitant donc pas les conseils de ceux de diététique ou de régime
● L’Europe apparaissait comme développement prioritaire pour contrebalancer les importations Le tout motiva une mise en sommeil progressive de la fédération avec l’organisation de salons concurrents : l’un par Unadiet et l’autre par les Ets Brugier ( à l’époque jouant le rôle de grossiste de référence).
En 1976
Après la disparition du syndicat des grossistes, se constitue un deuxième syndicat de fournisseurs dénommé « syndicat national des producteurs et transformateurs de produits naturels de culture biologique » membre de la fédération, devenue depuis SYNABIO.
En 1977
La charge d’organisation amena UNADIET à contractualiser avec le salonnier OIP qui organisa cette même année les « assises nationales de la diététique » qui lui assurait des royalties
En 1978
De meilleures relations entre syndicats amènent le contrat à devenir tripartite entre OIP , Unadiet et la fédération ( fédération nationale des syndicats de diététique) ce qui amènera progressivement les syndicats de fabricants à devoir assumer l’essentiel des tâches de sélection et d’orientation de cette manifestation
En 1982
La fédération patronne seul le salon qui se veut international ; un accord étant trouvé avec Unadiet pour l’utilisation de son sigle. Ce salon créé par des détaillants pour y recevoir leurs fournisseurs et familièrement appelé « Unadiet » sera organisé annuellement jusqu’en 1988 tel un congrès à participation incontournable ce qui ne manqua pas de poser des problèmes d’adaptation aux évolutions des conditions du marché :
● la distribution organisée prend une place croissante
● les fournisseurs leaders abandonnent les représentants multicartes pour se créer des forces de vente en propre
● la distribution spécialisée a du mal à rénover son concept
● l’ouverture des frontières européennes voit l’arrivée de produits tels les compléments alimentaires, vendus en libre vente aux USA… ce contre quoi la France et ses lobbies médicaux et pharmaceutiques luttent
● Les fabricants européens se regroupent avec notamment l’EHPM pour les compléments alimentaires
En 1989
La fédération, à qui la responsabilité globale du salon a été confiée en 1988, décide de transformer le salon sous le nom de DIETEXPO, à périodicité biennale, dédié aux produits afin de promouvoir le Bio et les compléments alimentaires. Ce fut l’occasion d’un nouvel élan du salon pour lequel la commission de sélection se transforma en commission d’admission ayant à gérer une participation internationale répondant à des réglementations plus ouvertes qu’en France En parallèle un effort fut fait en direction de la distribution spécialisée avec des études et colloques autour de : la réglementation européenne, le merchandising, le commerce spécialisé…tandis qu’en 1999 le salon mettait l’accent sur les nouveaux concepts et organisations de magasins avec « perspectives 2000 »
Le thème santé étant considéré comme porteur incitait nombre d’organisateurs d’événements, dont l’ ambition était uniquement lucrative, à vouloir concurrencer Dietexpo qui à son apogée en 1999 (avec 5000 m² de surface louée et près de 9000 visiteurs) était considéré comme incontournable par tous ceux qui : médecins, pharmaciens, distributeurs ou fournisseurs se sentaient concernés par l’évolution de ce marché. Pour sa part la fédération, sans refuser d’y trouver une source de revenus nécessaires au financement de ses actions, s’est ingéniée à faire en sorte que ce salon soit celui de la rencontre de l’ensemble des professionnels s’occupant de santé naturelle. Avec l’ouverture des frontières à ce que l’on appelle la « mondialisation » il apparaissait de plus en plus important d’agir pour donner un sens commun aux produits bio, diététiques ou cosmétiques sans oublier la défense d’une distribution éthique donc respectueuse de l’homme. Un nouvel élan fut donc donné en 2003 en donnant au salon une nouvelle appellation « Natexpo » tandis que dès 2007 il se tenait au parc d’expositions de Villepinte, internationalement facile à atteindre et disposant d’un cadre plus conforme à nos convictions écologiques.
Ainsi, depuis près d’un demi siècle, offre t-elle la possibilité aux différents acteurs professionnels, de se rencontrer pour faire avancer un marché à propos duquel les consommateurs attendent beaucoup et cherchent à être réassurés.