Voici les derniers signaux faibles de l’actualité de la bio et du conventionnel. L’information est analysée sous un nouvel angle par l’expert Sauveur Fernandez pour en extraire les tendances et mutations phares. Au menu : l’abonnement annuel aux courses, nouveau standard.
2 # L’abonnement, dopé par la GMS
La grande distribution alimentaire prend le train de l’abonnement. Des enseignes comme Casino, Monoprix, Leader Price et Carrefour proposent à leurs clients de payer un forfait mensuel pour bénéficier de réductions sur leurs achats quotidiens. Deux ans après Casino, l’enseigne Carrefour propose depuis septembre un abonnement à 5,99 € en phase de test dans 21 magasins de la région de Rouen. Le client pourra bénéficier à la caisse de 15 % de réduction sur tous les produits Carrefour et 7 000 produits.
SIGNAL FAIBLE : nouveau standard en vue et perspectives. Après les téléphones portables, les sites de streaming vidéo ou
musical, la presse, et les salles de sport, l’abonnement alimentaire rentre dans la cour des grands. Son adoption par la GMS va très
rapidement démocratiser cette nouvelle option d’achat, qui va consacrer 2021 comme l’année de l’abonnement en France, ce que
j’avais anticipé en 2020. Il existe trois grandes familles :
1/ L’abonnement distributeur mensuel ou annuel sur l’ensemble de l’offre.
2/ L’abonnement par produit spécifique, utilisé surtout par les marques.
3/ L’abonnement à des box alimentaires dédiées ou personnalisées, et pionnières en ce domaine.
L’abonnement dans le monde bio : du côté des e-distributeurs bio, La Fourche, Aurore Market, Kazidomi, Poiscaille, etc. — tous inspirés du pionnier américain Thrive Market — ont su utiliser l’abonnement pour se distinguer des enseignes spécialisées bio avec des réductions (a priori) substantielles de 15 à 30 % en moyenne.
À lire aussi -> Signaux faibles de la bio, l’actualité décryptée – Partie 1 #Santé, le nouvel eldorado
Après les start-up de beauté et santé, les grandes marques naturelles et bio commencent à proposer l’abonnement pour rendre leur site de vente directe (D2C) plus attractif, comme Maison verte. Au-delà du chiffre d’affaires, c’est surtout la promesse de fidélisation du client qui attire les marques et enseignes établies.
Les grandes enseignes bio ne pourront échapper à une offre d’abonnement, car celle-ci est promise à devenir un réflexe de consommation. Le consommateur américain, précurseur, peut souscrire par exemple jusqu’à 10 abonnements dans une gamme encore plus étendue : chaussettes, rasoirs, restaurants, autolavage. « L’économie de l’abonnement » devrait doubler en quelques années.
Son avenir va se jouer sur une hyper-personnalisation de l’offre (permise par Internet) et le développement de services annexes sur le modèle d’Amazon Prime, pour promettre plus que 15/30 % de réduction que tout le monde offrira à terme.