Le lycopène est le caroténoïde le plus abondant de l’alimentation occidentale. Au sein de l’organisme, il se retrouve dans le foie, la prostate, les surrénales, le tissu adipeux et le plasma.
Ce pigment rouge est retrouvé principalement dans la tomate, la pastèque, la papaye et le pamplemousse rose. En agroalimentaire, il est aussi utilisé comme colorant (E160d), généralement sous sa forme synthétique.
La consommation moyenne en France est estimée entre 5 mg par jour d’après l’INRA et 20 mg par jour selon SU.VI.MAX (Supplémentation en vitamines et minéraux antioxydants).
Un piégeur de radicaux libres
Comme l’ensemble des caroténoïdes, il possède une puissante activité antioxydante. Il serait même plus efficace que la vitamine E (alpha-tocophérol) pour piéger les radicaux libres, et plus particulièrement l’oxygène singulet, généré par l’exposition de la peau au soleil.
Contrairement au bêta-carotène, il n’a pas d’activité provitaminique A et n’est donc pas précurseur d’acide rétinoïque processus de prolifération et de différenciation cellulaires.
Un soutien pour la prostate
De très nombreuses études suggèrent un rôle protecteur des tomates sur de nombreux cancers (sein, utérus, prostate). Il existe en effet une relation inverse entre leur consommation et notamment le risque de cancer de la prostate. On retrouve cette même relation inverse entre le taux de lycopène et le risque de cancer de la prostate, avec une réduction de 50 % du risque chez les personnes ayant les taux les plus élevés.
Une étude montre que les patients atteints de cancer de la prostate et supplémentés en lycopène, présentent une diminution de 20 % du taux de PSA et une réduction de la progression du cancer. Même si les mécanismes d’action ne sont pas encore clairement élucidés, les chercheurs pensent que ses propriétés antioxydantes réduisent les atteintes au niveau de l’ADN et diminuent la peroxydation ; et que la similarité de sa structure avec les hormones stéroïdiennes modifierait le statut hormonal et limiterait donc la progression des cellules cancéreuses.
Un bouclier contre les méfaits des UV
Tous les caroténoïdes renforcent la pigmentation de la peau et améliorent sensiblement la tolérance au soleil. Ils protègent les différents tissus en contact direct avec la lumière (peau, yeux) et s’opposent aux dommages des ultraviolets sur l’ADN.
Selon certaines études, le lycopène semblerait plus efficace que les autres caroténoïdes et sa prise permettrait d’atténuer de façon notable la survenue de l’érythème solaire chez les personnes sensibles.
Une dose de 16 mg par jour pendant dix semaines réduirait de 40% l’intensité des coups de soleil et les atteintes cellulaires plus profondes.
Une protection cardio-vasculaire
Plusieurs études épidémiologiques mettent en avant son rôle protecteur sur le risque d’athérosclérose, d’athérothrombose et d’accident vasculaire cérébral.
Les résultats de l’étude 1 EURAMIC (1 379 personnes dans 10 pays européens), ont montré que les personnes ayant des taux élevés de lycopène avaient une réduction de moitié du risque d’ischémie cardiaque. Les chercheurs pensent que son effet protecteur est attribuable au fait qu’il diminue l’oxydation du LDL-cholestérol et empêche l’adhésion des globules blancs (monocytes) aux parois vasculaires.
L’afssa considère que son incorporation dans les compléments, à hauteur de 6 mg, est sans risque (avis 25 juillet 2005, 23 janvier 2004). Plusieurs études ont conclu qu’il ne présente ni toxicité aigüe, ni effets mutagènes.
Améliorer la biodisponibilité
Les caroténoïdes des aliments et des suppléments étant liposolubles, ils sont mieux absorbés quand ils sont associés au même repas avec un peu de lipides (huile, oléagineux…)2 .
Angélique Houlbert
Nutritionniste
1) L. Kohlmeier et al. 1997. Lycopene and myocardial infarction risk in the EURAMIC Study. American Journal of Epidemiology 146 : 618-26.
2) Clark RM, et al. A comparison of lycopene and astaxanthin absorption from corn oil and olive oil emulsions. Lipids. 2000;35(7):803-806.