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Manger bio et végétal, pour la planète et pour notre santé (source : https://www.notre-planete.info)

L’étude BioNutrinet s’intéresse à l’alimentation des consommateurs de bio en France, et à ses effets sur la santé et l’environnement. L’étude BioNutriNet a notamment pour objectifs de caractériser les consommateurs de produits biologiques en France et de mesurer les effets de la consommation bio sur l’environnement. Les premiers résultats, dévoilés début 2019, soulignent que le développement de l’agriculture bio n’aura d’effet positif sur la planète que s’il s’accompagne d’une évolution parallèle vers des régimes plus végétaux.

Les consommateurs bio caractérisés par un régime à dominance végétale

L’étude montre tout d’abord que plus les consommateurs privilégient le bio, plus ils s’éloignent des produits animaux. Pour les consommateurs bio, la part des protéines végétales dans les protéines totales est de 48 %, contre 27 % pour les consommateurs conventionnels. Les consommateurs bio consomment plus de fruits et légumes, de fruits secs, de légumineuses, d’huiles végétales et de produits à base de soja et beaucoup moins de viande (- 53% pour les femmes et – 48% pour les hommes) et de produits laitiers (voir graphique).
On peut donc s’attendre à ce que la croissance en cours du nombre de consommateurs bio se traduise par une accentuation de l’évolution des pratiques alimentaires de la société française vers le végétal.

Une moindre empreinte environnementale permise par un régime plus végétal

Dans sa brochure “Le revers de notre assiette” (juin 2019), Solagro a réalisé une évaluation environnementale des différents régimes alimentaires, s’appuyant sur l’étude BioNutrinet. Pour se nourrir, les consommateurs bio ont besoin de bien moins de surface agricole que les consommateurs conventionnels : 3492 m2 contre 4522 m2, soit 23 % de surface en moins.
Les consommateurs bio ont également une empreinte carbone et énergétique nettement plus légère que celle des consommateurs conventionnels. En moyenne, 37% moins de gaz à effet de serre (GES) sont émis pour la production alimentaire des consommateurs bio, soit 1,2 teqCO2 (tonnes équivalent CO2) contre 1,9 teqCO2 par an pour les consommateurs conventionnels.
Ce qui confère aux consommateurs bio ces nets avantages écologiques, ce n’est pas la consommation de produits bio, mais leur régime à tendance végétale. En effet, la production bio induit une très légère augmentation des émissions de GES et une augmentation marquée des surfaces de sols mobilisées en raison de moindres rendements. La plus faible consommation de produits animaux permet d’inverser ces effets.
Ainsi, si notre régime actuel passait en tout bio cela nécessiterait 37% de surface en plus et induirait une augmentation de 3% émissions de gaz à effet de serre (mais une baisse de 7% de la consommation d’énergie par consommateur). Ces résultats montrent que le développement souhaité de l’agriculture biologique (favorable à la biodiversité, la qualité de l’eau, la santé humaine) ne peut être viable que s’il s’accompagne d’une forte réduction de la production animale.

Les produits animaux constituent l’essentiel de l’empreinte environnementale de notre assiette

Les produits animaux représentent 90% des surfaces agricoles nécessaires et 89% des gaz à effet de serre émis pour produire l’alimentation des consommateurs conventionnels. Ces ratios ne sont que légèrement moindres pour les consommateurs bio (voir graphiques). Notons que l’étude n’a pas distingué les consommateurs selon leur régime alimentaire, et ne permet donc pas d’apprécier l’empreinte carbone des consommateurs les moins friands de produits animaux, logiquement plus légère encore que celle des consommateurs dits bio.
Les auteurs du rapport Solagro soulignent la nécessité cruciale de réduire l’empreinte écologique de notre assiette en réduisant la part des protéines animales, prenant pour exemple les impacts générés par la production d’un gramme de protéine issu de soja conventionnel comparé à un gramme de protéine de viande bovine : 88 fois moins de GES émis, 16 fois moins de surface agricole utilisé et 16 fois moins d’énergie consommée.

Les effets bénéfiques sur la santé de l’alimentation bio et végétale

L’exposition aux résidus de pesticides de synthèse par l’alimentation est inférieure pour les consommateurs de bio, de 23% à 100% selon les molécules (sauf pour les pyréthrines naturelles autorisés en bio) et de 40% en moyenne. Cette moindre exposition aux contaminants chimiques est expliquée par le mode de production bio, alors que la structure du régime, riche en fruits et légumes, tend à accroître l’exposition aux pesticides.
Les résultats de l’étude BioNutrinet montrent une meilleure adéquation des consommateurs bio aux recommandations nutritionnelles. Le régime plus bio et végétal apporte plus de fibres, de fer, d’iode, de potassium, de magnésium, d’oméga 3, d’acide gras poly-insaturés et de vitamines B6, B9, C et E. Les résultats sont moins favorables uniquement pour la vitamine B12.
Les consommateurs bio se caractérisent par une plus grande adhésion aux recommandations du PNNS1 (Plan nationale nutrition santé), datant de 2001, sauf pour la consommation de produits laitiers, de viande et de matières grasses d’origine animale, pour lesquels les consommateurs bio sont en situation de… sous-consommation.
Toutefois, cette situation est en passe de s’inverser avec la prise en compte du PNNS4, qui devrait voir le jour en 2019, et qui préconise une moindre consommation de viande (moins de 500 g/semaine) et de produits laitiers (2 produits laitiers par jour au lieu de 3) par rapport aux précédentes recommandations. Le nouveau PNNS préconise également de consommer au moins 5 portions de fruits et légumes par jour (soit au moins 400 g), cultivés selon des modes de production diminuant l’exposition aux pesticides, en préférant les produits bio.
Les résultats de l’étude BioNutriNet, corroborés par un nombre croissant de recommandations scientifiques sur l’intérêt et la nécessité de faire évoluer nos habitudes alimentaires vers plus de bio et plus de végétal semblent donc enfin trouver un écho favorable en France à travers l’évolution des politiques alimentaires.

Notes

  1. Cette valeur, notent les auteurs de l’étude, est à comparer aux 1,9 teqCO2 totaux de « quota de CO2 » dont nous pourrions théoriquement disposer par habitant en 2050 dans la perspective d’une division par 4 des émissions de la France par rapport à 1990. Ainsi, sans changement alimentaire, les seules émissions liées à la production de notre alimentation couvrirait l’ensemble de nos émissions « autorisées », toutes activités confondues.

Information : Le projet BioNutriNet est une ramification de l’étude NutriNet-Santé, une étude de cohorte , c’est-à-dire portant sur un grand nombre de volontaires suivis depuis 2009, dont l’objectif est d’étudier les déterminants des comportements alimentaires et leurs relations avec la santé. La méthode : 29 210 Nutrinautes volontaires ont rempli un questionnaire détaillé en ligne concernant leur consommation de produits alimentaires conventionnels et biologiques. Les participants ont été répartis en quintiles, soit en tranches de 20%. Les résultats présentés comparent les deux tranches extrêmes. Les “consommateurs bio” font partie des 20% de l’échantillon qui consomment le plus d’aliments biologiques (au moins 50% dans leur régime; en moyenne 70%). Les “consommateurs conventionnels”, correspondant au premier quintile, sont ceux qui consomment le moins de produits bio (moins de 1% en moyenne).
Source : https://www.notre-planete.info/actualites/3442-manger-bio-vegetal-environnement-sante

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