Les mentions «fermier – élevé en plein air / élevé en liberté»
En volailles de chair, le terme «fermier» est réservé (définition dans le règlement CE européen n°1538-91 et dans le code rural français depuis janvier 2001) aux volailles élevées en plein air et élevées en liberté sous Label Rouge, biologiques ou AOC, à l’exception des volailles issues de production de petite taille et à vente directe ou locale (50 volailles par jour).
Toutes les volailles Label Rouge sont fermières. Toutes les volailles fermières sont soit Label Rouge, soit biologiques, soit AOC, soit issues de production de petite taille. Toutefois, avec des poulets bio abattus à moins de 81 jours, il perdrait cette qualification. Le SYNALAF, en tant que syndicat de défense de l’aviculture fermière biologique et Label Rouge, est vivement opposé au projet de développement d’une telle production.
Selon lui, cette pratique, non contraire à la réglementation européenne de l’agriculture biologique, serait dangereuse pour la stabilité des filières françaises et incohérente avec les principes de l’élevage bio tels qu’ils sont perçus dans notre pays.
Plusieurs arguments justifient cela :
1. L’agriculture biologique est positionnée en France en tant que Signe Officiel de la Qualité et de l’Origine (SIQO). Le consommateur français attend donc légitimement un niveau satisfaisant de qualité gustative des produits bio (85% des consommateurs selon le dernier baromètre de l’Agence Bio), notamment en « prêt-à-cuire » ou en découpe (cuisses, filets…).
2. Depuis plus de quarante ans, le consommateur repère ce niveau de qualité par la présence de la mention « fermier – élevé en plein air » ou « fermier – élevé en liberté » associé au logo AB. Or, ces poulets biologiques ne pourraient recevoir cette mention règlementaire qui nécessite un abattage au plus tôt à 81 jours.
3. Techniquement, une production de poulets de 70 jours se traduirait par une intensification de l’élevage incompatible avec l’image de la Bio perçue en France.