Les champignons font partie depuis des siècles des outils des médecines traditionnelles et autres recettes naturelles de bien-être. Longtemps empirique, la mycothérapie est entrée depuis une vingtaine d’années dans une nouvelle ère, basée sur la recherche fondamentale. En s’intéressant aux acteurs de cette révolution, c’est inévitablement le nom de la société Hifas da Terra qui ressortira.
| La sublimation des « hyphes de terre »
Le nom espagnol « Hifas da Terra » se traduit en français par « (Les) hyphes de (la) terre », En mycologie, les hyphes sont les filaments qui constituent la structure même des champignons, aussi bien le mycélium, la partie souterraine, que le sporophore, la partie aérienne éventuellement utilisée comme aliment. Hervé Rose, directeur de la formation pour la France et les pays francophones de l’entreprise, en raconte la naissance : « Notre histoire remonte aux années 70 avec le Dr Francisco Fernandez, chercheur au CIFA (Centre de recherche forestière et environnementale) de Lourizánde. Ses travaux portaient sur la mycorhization des forêts, c’est-à-dire leur ensemencement pour y produire des champignons comestibles. Héritière de cette passion et de ce savoir-faire, sa fille Catalina, biologiste, fit la connaissance aux USA de Paul Stamets, mycologue réputé. Une structure se mit alors en place, combinant les travaux du mémoire universitaire de Catalina et le savoir-faire des exploitations du domaine familial, appliquant la biotechnologie au secteur de la mycologie appliquée. Ainsi naquit en 1997 la société Hifas da Terra, première spin-off biotechnologique de ce genre issue de l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle ».
Aujourd’hui, cette société est devenue un groupe international de plus de cent personnes, présent dans 15 pays, avec plusieurs entreprises spécialisées, dont Hifas Foresta, la structure assurant la production biologique des champignons en mode de forestation durable. Ce groupe est 100 % familial, avec Catalina Fernández à sa tête, secondée par son mari, Esteban Sinde, également docteur en biologie, responsable de la recherche et de l’innovation, et par son beau-frère Tomás Casquero, PDG du groupe.
| Axés sur la recherche et l’innovation
Sur la soixantaine de collaborateurs au siège, une vingtaine s’occupe de la R&D : « Notre ADN, c’est la recherche, les biotechnologies et l’innovation en mycothérapie. Avec pour résultat des réponses permettant d’accompagner les personnes recherchant des solutions naturelles efficaces ».
L’expertise d’Hifas da Terra est reconnue en Espagne, comme en témoignent la quinzaine de distinctions obtenues depuis sa création (Prix du Concours d’initiatives entrepreneuriales, Prix de l’alimentation écologique et de la biodiversité, Prix des jeunes entrepreneurs, etc.) ainsi que ses collaborations R&D avec des institutions publiques comme des hôpitaux de Barcelone et de Saint-Jacques-de-Compostelle, l’université de Vigo, l’Institut de recherche biomédicale de La Corogne et bien d’autres encore.
« Ce qui nous distingue des autres marques proposant des compléments à base de champignons, précise Hervé Rose, c’est que d’une part notre activité est exclusivement centrée sur la mycothérapie, et d’autre part que nous maîtrisons entièrement la chaîne de production, depuis la recherche fondamentale jusqu’à la commercialisation, en passant par la production des champignons, la fabrication des poudres et extraits, et même des études cliniques, ce qui est rare dans ce secteur. Sans oublier la formation, à nos produits et à la mycothérapie en général, dispensée à des professionnels de santé et des points de vente. C’est un aspect central dans notre activité ».
| La forêt comme site de production naturelle
« Hifas da Terra étudie en permanence des centaines de variétés et d’espèces de champignons différentes, pour finalement ne sélectionner que les meilleures souches pour leur contenu en principes actifs. Il existe peu de différences entre le champignon et le mycélium en ce qui concerne leur teneur en principes actifs. Mais le mycélium, formé d’hyphes fins et fragiles, étant étroitement lié avec son milieu de culture, il est très difficile de le séparer de son substrat, ce qui fait qu’on obtient une biomasse dont la part active ne dépasse généralement pas 30 %. C’est la raison pour laquelle, nous utilisons principalement le sporophore qui ne contient aucune matrice inerte ». La qualité d’un champignon est étroitement liée à la qualité biologique de son support. Pour obtenir ses actifs, Hifas da Terra applique ainsi un procédé précis et rigoureux en deux variantes, choisies en fonction des champignons. La première consiste à ensemencer avec du mycélium, dans des forêts entretenues selon les normes de l’agriculture bio, des empilements de troncs d’arbres. La croissance sur ces troncs dure entre 6 mois et 3 ans selon les champignons, soumis naturellement aux rythmes circadiens, aux variations climatiques, etc.
Plus employée, la seconde méthode consiste à ensemencer des sacs contenant un substrat de bois noble de qualité bio (châtaignier, chêne…), sacs qui sont protégés des éléments directs dans une serre implantée en pleine forêt, donc également soumises aux rythmes jour-nuit, mais avec des paramètres mieux contrôlés. Dans ce cas, la production est plus rapide, allant de 2 à 8 mois suivant les espèces ou variétés. Les champignons arrivés à maturité sont ensuite séchés selon un procédé à basse température, préservant les principes actifs (procédé « Raw », à moins de 40°C). Ils sont ensuite réduits en une poudre qui peut être mise directement en gélule, et qui est au cœur de la gamme Bio Superfood. Mais dans certains domaines d’utilisation, notamment en accompagnement de certaines pathologies, même si cette poudre est très riche en nutriments, une prise quotidienne de plusieurs dizaines de gélules serait nécessaire. Hifas da Terra a ainsi développé un procédé breveté, qui permet d’obtenir des extraits concentrés standardisés, utilisés pour la gamme MicoSalud : « Pour ne citer que l’exemple du reishi, pour obtenir un kilo d’extrait concentré standardisé, il faut 15 kg de poudre de champignon correspondant à 150 kg de champignons frais. Une seule gélule peut ainsi en remplacer une quinzaine ».
| Une gamme courte et efficace
L’offre actuelle de la marque se compose d’une gamme assez courte, suffisante en comparaison de la phytothérapie. Les champignons se démarquent des plantes par quatre points, comme l’explique Hervé Rose : « Tout d’abord leur bénéfice nutraceutique. Vulgairement, je dirais qu’ils offrent un véritable ‘‘supermarché de nutriments’’, eu égard à leur très large palette de composants. Ensuite, ils sont adaptogènes et tous prébiotiques. Enfin, grâce à leur teneur en bêtaglucanes très spécifiques, ils ont une activité immunomodulatrice
unique au monde des mycètes ».
Les compléments alimentaires de mycothérapie Hifas da Terra sont utiles dans un grand nombre de situations d’amélioration du bien-être ou d’accompagnement de certaines pathologies. Tous les produits ont fait l’objet d’un enregistrement préalable, conformément à la réglementation européenne. L’accompagnement des problématiques immunitaires est un des principaux domaines d’utilisation des champignons, grâce à leur richesse en certains bêta-glucanes qui leur sont presque exclusivement spécifiques, polysaccharides très efficaces dans ce domaine pour leur action immuno-modulatrice.
Parmi les nombreux autres domaines de prédilection des champignons, dont le drainage ou l’inflammation, on peut aussi retenir leur action sur le microbiote, avec tous les bénéfices que cela suppose en matière intestinale et cognitive. « Dans ce dernier domaine, nous utilisons par exemple l’Hericium erinaceus, crinière de lion de son nom commun. C’est l’un de nos produits phares. Nous pourrions citer également le reishi, très utilisé pour son efficacité prouvée en accompagnement des problèmes d’inflammation ou pour soutenir le système endocrinien. Mais ce qui nous différencie, parmi les dizaines de variétés existantes de reishi mais aussi différentes souches d’une même variété, c’est que nos recherches internes nous ont permis de sélectionner celle qui affiche la meilleure teneur en principes actifs, dont certains sont reportés sur l’emballage de nos produits. Je citerai aussi le coprin, que nous sommes un des rares laboratoires à employer, qui – en plus de sa teneur en bêta-glucanes qui sont donc bénéfiques pour le système immunitaire – contient aussi naturellement du vanadium, oligo-élément très rare ayant une action mimétique à celle de l’insuline. C’est donc un complément alimentaire intéressant pour les personnes diabétiques ».
| Un marché qui n’en est qu’à ses débuts
« La mycothérapie est un axe potentiel de développement important pour les magasins spécialisés, conclut Hervé Rose. L’avantage des champignons médicinaux, c’est leur large spectre d’action qui permet, avec un nombre réduit de références, une grande palette d’usages. C’est une des raisons pour laquelle de plus en plus de consommateurs s’y intéressent. Il est important pour les magasins de faire confiance à des entreprises, comme la nôtre qui, je le rappelle, maîtrise tout de A à Z, y compris la sélection et la production des actifs, ainsi que leur validation scientifique. Ce savoir-faire, nous le partageons totalement avec nos magasins et thérapeutes partenaires, l’éducation étant un de nos axes majeurs, comme je l’ai aussi souligné, avec de nombreux outils, qu’il s’agisse de documentation écrite ou de formation en magasin. D’ailleurs, nos délégués sont eux-mêmes tous des naturopathes indépendants, qui possèdent par ailleurs leurs propres cabinets. Une autre preuve de l’attachement que nous portons à la qualité et à l’excellence. En conclusion, je dirai que la mycothérapie est un nouveau paradigme, c’est-à-dire une nouvelle façon d’aborder la santé, prometteuse ».